La Zone du Dehors – Alain Damasio

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Présentation

Acheté un peu par hasard en me basant sur les bons échos lus au sujet de l’autre livre de son auteur, « La Horde du Contrevent », j’ai galéré pour finir « La Zone du Dehors »… et cette chronique !

Résumé (source éditeur)

2084.

Orwell est loin désormais. Le totalitarisme a pris les traits bonhommes de la social-démocratie. Souriez, vous êtes gérés! Le citoyen ne s’opprime plus : il se fabrique. À la pâte à norme, au confort, au consensus. Copie qu’on forme, tout simplement. Au cœur de cette glu, un mouvement, une force de frappe, des fous : la Volte. Le Dehors est leur espace, subvertir leur seule arme. Emmenés par Capt, philosophe et stratège, le peintre Kamio et le fulgurant Slift que rien ne bloque ni ne borne, ils iront au bout de leur volution. En perdant beaucoup. En gagnant tout.

Premier roman ici réécrit, « La Zone du Dehors » est un livre de combat contre nos sociétés de contrôle. Celle que nos gouvernements, nos multinationales, nos technologies et nos médias nous tissent aux fibres, tranquillement. Avec notre plus complice consentement. Peut-être est-il temps d’apprendre à boxer chaos debout contre le swing de la norme ?

Prix du roman européen aux Utopiales 2007.

A noter que l’édition FolioSF a été revue par l’auteur et comporte deux postfaces.

L’auteur (source éditeur)

Alain Damasio est né en 1969 à Lyon. Il entre en écriture à 20 ans avec La Zone du Dehors, son premier roman. Avec La Horde du Contrevent, son second roman, il signe un livre-univers fondé sur du… vent ! Exigeant, il écrit peu (deux romans en dix ans) pour écrire dense et livrer des romans qui résistent.

Mon avis

Habituellement, j’ai de la chance pour mes lectures. Soit je choisis bien, soit je suis bon public, ou plus vraisemblablement les deux !  Hélas, avec « La Zone du Dehors », je suis tombé sur un livre qui ne m’a pas plu. Damasio dénonce une société futuriste hyper-fliquée, où la liberté individuelle est réduite à sa plus simple expression. La preuve, les gens ne choisissent même pas leur nom, qui leur est attribué par un système de notation ! Une diatribe très engagée, qui suinte l’énervement, voire la rage et lui donne souvent un côté brouillon, comme l’organisation (ou la volontaire non-organisation) des ses protagonistes.

Lent, bien trop long (600 pages qui auraient largement pu être réduites d’un bon tiers), le récit est également bien trop démonstratif. L’auteur se perd dans des ellipses philosophico-mystico-intellectualistes, dans de longues phrases imbuvables (j’ai ai repéré une de 25 lignes quand même !) où il s’écoute parler – ou se regarde écrire^^. Damasio tartine, en remet une couche, puis une louchée et enfin une truelle. Et d’une idée de départ pourtant intéressante, rend le plat indigeste à force de lourdeur.

Pour autant, je déteste lâcher un livre en cours de route, donc je me suis accroché, quitte à zapper des paragraphes entiers. Et, encore hélas, la montagne accouche d’une souris. Car la société « idéale » (ou les différentes formes de société) rêvée par les personnages principaux est bien peu aboutie et totalement dépendante de celle qu’ils ont rejeté, au point qu’ils s’y raccrochent finalement, avant de chercher à la détruire. Liberté, anarchie, nihilisme ?

Un roman bien trop brouillon et alambiqué pour moi, qui me tournerai vers des récits plus aboutis la prochaine fois que j’aurai envie d’une lecture de politique-(science)-fiction. Après tout, 100 ans avant « La Zone… » il y avait « 1984 » !

A lire aussi, les avis de :

28 commentaires

  1. Oserai-je te conseiller « La horde du contrevent », bien meilleur (même si tout le monde n’est pas d’accord sur ce point, n’est-ce pas Guillaume ?…) ?
    « La zone du dehors » reste plutôt pas mal, mais assez brouillon, et le côté « je me regarde écrire » peut énerver (toujours un peu présent dans « La horde » mais le récit est tellement plus prenant…).

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  2. Je ne sais pas si je me lancerai dans « La Horde… », les avis sont assez partagés là aussi. Et d’ailleurs sur « La Zone… », le mien n’est pas forcément majoritaire, il suffit d’aller voir sur les blogs que j’ai cité en fin d’article. Si j’en ai oublié d’ailleurs, laissez-moi le lien en commentaire.
    Bref, Damasio ne laisse pas indifférent, c’est déjà çà 😉

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  3. Merci pour le lien!
    Je comprends tout à fait ton avis sur cet ouvrage, même si pour ma part je l’ai apprécié !
    Et personnellement j’ai largement préféré la Horde, qui a certainement été une des lectures qui m’a le plus retourné…

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  4. Je suis pas aussi tranché que toi sur ce livre, mais il est vrai qu’il est assez brouillon, il veut dire trop de chose à mon avis. J’ai eu le malheur de le lire après la horde du coup il m’a paru bien moins aboutie. Après chacun son avis, mais en lisant d’abord la Zone puis après la Horde tu devrais être réconcilier avec l’auteur, les commentaires des lecteurs sont beaucoup plus enthousiaste et positif 🙂

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  5. Autant j’avais adoré la Horde, autant la Zone du dehors m’a posé problème. Mais j’avoue que j’ai toujours du mal avec ce genre de texte très politique, et là c’est vrai que c’est long.
    Tente plutôt la Horde, c’est bien plus original, pas franchement dans la même veine, et son écriture si particulière s’accorde parfaitement à l’histoire (ce qui n’est peut-être pas autant le cas de la Zone).

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  6. Je rejoins un peu Adrien sur ce sujet. J’ai lu la Zone après m’être pris une immense claque avec la Horde, et je n’ai pas vraiment aimé, en dehors (haha) d’une vingtaine de pages lors desquelles le protagoniste principal discute avec un politicien qui livre une vision délicieusement cynique de son job. J’avais trouvé ce passage génial mais je m’étais carrément fait *bip* pendant tout le reste du livre.

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  7. Je vais hurler avec la meute, mais vu ce que tu dis de « La zone du dehors », je te conseille en effet « La Horde du contrevent ». Damasio se regarde toujours écrire, mais il a quitté les rivages de la politique fiction pour raconter une histoire, une vraie. Plus de maturité, je pense.

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  8. Je suis en seconde et mon professeur de français nous a fait lire « la zone du dehors » pendant les vacances…oh mon dieu !! J’ai cru que je ne le finirai jamais ! Malgré une bonne histoire et une critique de la société assez intéressante, je n’aime pas du tout sa manière d’écrire, beaucoup trop lourde ! Effectivement, l’auteur se regarde écrire et se perd dans ses pensées… bref, 600 pages dont je n’ai pas retenu grand chose ! –‘

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  9. Je suis tout à fait d’accord avec ton avis, à l’inverse de la plupart croisés entre temps.
    Ayant lu le livre il y a peu, je me suis retrouvé empêtré dans ces longs (mono ?) dialogues ressassant tout au long du récit les mêmes idées et concepts.
    Malgré cela, je pense qu’il peut être apprécié à sa juste valeur, mais j’ai la récurrente impression d’avoir lu une variante de « Le meilleur des mondes. » gavé et rempli à l’excès.
    Dommage, car pour moi, tout ce que le livre a de plus en volume, il le perd en clarté et en justesse sans quoi il aurait pu faire un très bon roman.

    PS : Navré pour le « up » d’un couple d’année.

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    • Pas de souci pour le « up », il n’y a pas de péremption sur mes chroniques 😉
      Et merci de me faire sentir moins seul, j’ai parfois l’impression que ce livre est encensé alors que je suis passé à côté, peut-être que s’il avait été « allégé » de quelques dizaines voire centaines de pages, je l’aurai trouvé plus réussi^^.

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  10. Je viens de finir la horde du contrevent, qui est excellent à tous les niveaux, histoire, écriture, émotion… Par contre tu me refroidis un peu avec la zone du dehors… Je vais rester sur ma première expérience pour l’instant… Mais vraiment je te le conseille !

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