Gagner la Guerre – Jean-Philippe Jaworski

Gagner la Guerre - Jean-Philippe Jaworski

Présentation

Après le coup de coeur ressenti à la lecture de Janua Vera, j’avais décidé d’attendre quelques mois pour acheter « Gagner la Guerre » aux mêmes éditions Moutons Electriques, histoire de rester dans la même collection. Le tirage était épuisé, pourtant une édition « luxe » allait sortir ! Mais comme je suis faible (et j’aime ça^^), et que je croisais régulièrement le pavé (plus de 900 pages en version poche), j’ai fini par le prendre. Sans attendre. Parce que Jaworski, c’est bien.

Résumé (source éditeur)

« Gagner une guerre, c’est bien joli, mais quand il faut partager le butin entre les vainqueurs, et quand ces triomphateurs sont des nobles pourris d’orgueil et d’ambition, le coup de grâce infligé à l’ennemi n’est qu’un amuse-gueule. C’est la curée qui commence. On en vient à regretter les bonnes vieilles batailles rangées et les tueries codifiées selon l’art militaire. Désormais, pour rafler le pactole, c’est au sein de la famille qu’on sort les couteaux. Et il se trouve que les couteaux, justement, c’est plutôt mon rayon… »

Le livre a obtenu en 2009 le prix du Premier Roman de la région Rhône-Alpes et le prix Imaginales du meilleur roman français de fantasy.

L’Auteur  (source éditeur)

Jean-Philippe Jaworski, né en 1969, est l’auteur de deux jeux de rôle : Tiers Age et Te Deum pour un massacre. Il conjugue une gouaille et un esprit des contes de fées à la Peter S Beagle avec l’astuce et le sens de l’aventure d’un Alexandre Dumas.

Mon avis

Après les différentes nouvelles de Janua Vera, qui présentaient le Vieux Royaume à différents lieux et différentes époques, nous retrouvons ici notre assassin « préféré », Don Benvenuto, qui va être le héros (le plus souvent malheureux) de ce récit. Un premier roman de Jean-Philippe Jaworski et, pour un coup d’essai, c’est un coup de maître !

Alors que le résumé me laissait craindre un récit basé sur de la diplomatie et un manque d’action, mon idée première a été battue en brèche (et à plates coutures). Guerre, complot, assassinats, poursuites, escarmouches et autres vengeances  implacables sont au menu, avec des péripéties qui relancent régulièrement l’histoire. Don Benvenuto passe du statut de héros à celui de traître, d’homme de confiance à témoin gênant, de spadassin à hors-la-loi, pour notre plus grand plaisir. Il faut dire que le personnage est croustillant, exceptionnel d’humour noir et de cynisme, trop grande gueule (cassée) pour son propre bien (mais pas celui du lecteur, qui se régale).

Il évolue dans un univers médiéval teinté de Renaissance italienne (je pensai sans arrêt à un mélange de Venise et de Florence), le tout saupoudré de magie et de fantasy – il y a même des nains et des elfes ! On passe de la ville étouffante de chaleur à des collines enneigées, et l’on suit ce pauvre Don Benvenuto dans ses péripéties pour s’extraire de ses problèmes, ou y retomber, les deux étant aussi jubilatoires. Homme de main d’un diplomate, il assiste à ses tractations, évolue dans la haute société comme dans les bas-fonds, s’associe contre son gré à un sorcier et est même hanté ! Malgré tout attachant, fidèle malgré les manipulations et traîtrises, on ne peut s’empêcher de l’apprécier.

Alors certes, il y a parfois quelques longueurs, Jean-Philippe Jaworski prend son temps et s’amuse tellement qu’il pourrait sabrer un peu dans le texte, et simplifier le vocabulaire. Mais il aime trop les mots, et on lui pardonne, comme on ne résiste pas à un très bon dessert après un copieux repas, et qu’on en reprend même. Parce que c’est bon !

Un roman époustouflant, de la fantasy de très haut niveau, et par un francophone, ce qui est encore meilleur. Assurément un auteur que je suivrai de très près (ça tombe bien, quelques nouvelles sortent ces jours-ci et il débute une trilogie en août).

Et du coup, je viens de commander l’édition « luxe » de Gagner la Guerre. Il y a plein de raisons (reliure rigide, carte, titre embossé et autres merveilles) mais aussi parce qu’il faut soutenir l’auteur – et l’éditeur. Et puis, parce que Jaworski, c’est bien. C’est même très bien.

A lire aussi, les avis de : Cédric Jeanneret – Efelle – Gromovar – Blop Impromptu – Lorhkan – Nebal – Sans Farine – Journal d’un curieux – Le Culte d’ApophisL’Epaule d’OrionLes Chroniques de FeyGirl – …

Gagner la Guerre - Jean-Philippe Jaworski

20 commentaires

  1. En effet c’est de la fantasy de très haut niveau, comme on n’en voit que trop rarement… Du coup, elle n’en est que meilleure !
    Vivement le prochaine roman de l’auteur (en 2013 ! Yes !) !

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  2. Oh, du coup, tu as lu ce livre dans la foulée de Janua Vera ?
     » Mais il aime trop les mots, et on lui pardonne, comme on ne résiste pas à un très bon dessert après un copieux repas, et qu’on en reprend même. Parce que c’est bon ! » voilà une très belle métaphore.
    Celui-ci aussi est noté en wish list 😉

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    • J’ai intercalé « Les Neufs Princes d’Ambre » et « La Volonté du Dragon », le temps de craquer et de prendre la version poche.

      Merci pour la métaphore, Jaworski c’est de la gourmandise !
      Tu peux le lire sans risques, je n’ai trouvé que des avis positifs.

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  3. Moi j’ai un reproche à faire à ce bouquin, quand je l’ai lu j’ai fini avec des courbatures dans les bras (oui l’édition grand format reliée de la bibliothèque, ça pardonne pas xD). Mais sinon c’est un délice, assurément !

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