Le Dragon Griaule – Lucius Shepard

Le Dragon Griaule par Lucius Shepard

Plusieurs fois commencé puis arrêté, puis repris et à nouveau stoppé, je n’ai hélas pas succombé à l’influence subtile et perverse du Dragon Griaule !

Résumé 

(source éditeur)

Lucius Shepard publie « L’Homme qui peignit le dragon Griaule » en 1984, récit qui introduit l’univers de Griaule, un monde préindustriel dans lequel un dragon titanesque a été pétrifié par un puissant sorcier voilà plusieurs millénaires. Depuis ces temps reculés, la créature s’est « intégrée » au paysage, devenant à elle seule une chaîne de montagne chargée de végétation qui abrite ville et villages. Mais si le monstre ne bouge plus, il n’en est pas mort pour autant. Ainsi Griaule continue-t-il d’instiller sa néfaste influence, une insidieuse corruption qui s’attaque aussi bien aux hommes qu’à la nature… Car Griaule poursuit un but. Inavoué et inavouable…

L’Auteur 

(source éditeur)

Né en 1947, en Virginie, Lucius Shepard est un écrivain voyageur. Ainsi depuis ses quinze ans, âge où il quitte les États-Unis en cargo pour rejoindre l’Irlande, il n’a cessé de parcourir le monde : Europe, Sud-Est asiatique et, surtout, Amérique centrale – où il couvrira notamment la guerre civile au Salvador comme journaliste freelance.
Mille métiers pour mille voyages, et une œuvre unique qui mobilise et émeut tant Lucius Shepard excelle à revister le matériau de son vécu pour en extraire une vision du monde pétrifiante de vérité.
Son premier roman, Les yeux électriques, paraît en 1984, suivi en 1987 par La vie en temps de guerre, un récit inoubliable, inspiré par ses reportages en Amérique latine. Suivront des œuvres puissantes, qu’il s’agisse de fantasy ou de science-fiction, de romans ou de recueils de nouvelles comme Sous des cieux étrangers ou Aztechs.
Considéré outre-Atlantique comme un écrivain majeur, quelque part entre Ernest Hemingway et Joseph Conrad, il est lauréat de huit prix Locus, un Hugo, un Nebula et deux World Fantasy Award. Le dragon Griaule a obtenu le Prix Imaginales en 2012. Lucius Shepard nous a quitté en 2014.

Mon avis

Je me faisais une joie de commencer la lecture du Dragon Griaule. Le peu que j’avais lu de Lucius Shepard m’avait bien plu, et ce recueil de nouvelles était auréolé d’une sacré réputation, tant les avis de mes collègues blogueurs étaient unanimement dithyrambiques. Au point que j’avais acheté la version grand format chez les éditions Le Bélial, bel objet avec de très jolies illustrations de Nicolas Fructus.

Un immense dragon de près de 2 kilomètres, échoué dans le paysage au point de s’y intégrer parfaitement et d’accueillir contre ses flancs des villages , voilà une idée de départ atypique et attirante. Plus dure en a été la chute. Car je n’ai guère apprécié la lecture.

L’Homme qui peignit le Dragon Griaule ouvre le recueil. L’histoire d’un peintre qui veut recouvrir le corps du dragon de peinture toxique afin de l’empoisonner et de s’en débarrasser. Plutôt sympathique pour commencer.

La Fille du Chasseur d’Écailles ou la nouvelle qui ‘a fait décrocher, car elle m’a particulièrement déçue. Pourtant, l’histoire de cette jeune femme qui va passer beaucoup de temps dans les entrailles du dragon et découvrir son écosystème aurait pu être passionnante. Je l’ai trouvée bavarde,  au sens de longue, et décevante par le peu de révélations qui en découlent finalement.

Le Père des Pierres est l’histoire d’un caillou issu de Griaule, qui attire les convoitises. Autour d’un culte dédié au dragon, un avocat doit défendre son client, mais celui-ci vraiment responsable de ces actes ou Griaule les a-t’il induits ? Tromperies et mensonges dans ce récit un poil trop long.

La Maison du Menteur ou comment un homme se retrouve à participer à la filiation de Griaule. Plutôt bien vu et inquiétant.

L’Écaille de Taborin servira à deux personnes pour être transportés dans un endroit d’où ils assisteront à la destruction de Griaule. Là encore, beaucoup de longueurs pour une finalité que j’ai trouvé assez peu cohérente avec le reste du récit.

Enfin, Le Crâne ferme le recueil et mêle les souvenirs de Shepard en Amérique du Sud, avec la réincarnation de Griaule. S’il dépeint bien (mais là encore trop longuement) un pays décadent et corrompu, sous l’influence indirecte du dragon,  je n’ai pas trouvé convaincante la forme choisie pour le retour de celui-ci.

Au final, une grosse déception que ce dragon Griaule dont j’attendais beaucoup et qui m’a semblé bien trop long, et auquel je n’ai pas souvent accroché. Un rendez-vous manqué pour moi mais pas pour LhisbeiLorhkanEfelleVert – – Le Chien CritiqueAu Pays des Cave Trolls – …

A noter en fin d’ouvrage les commentaires souvent hilarants de Lucius Shepard sur la genèse de ses récits, ainsi qu’une bibliographie. Et que d’autres nouvelles qu’un autre récit sur le dragon Griaule sont regroupées dans le recueil est publié sous le titre Le Calice du Dragon (sur lequel je ferai l’impasse, vous l’aurez déduit).

Le recueil participe à ma série Des Nouvelles du Dimanche.

je lis des nouvelles et novellas
JLNND #6

18 commentaires

  1. Hérétique ! Au bûcher !
    (mais sinon ça se voit pas du tout que Griaule nous manipule tous hein…)

    Sinon Le calice du dragon n’est pas un recueil de nouvelles mais un roman complet, donc plus accessible même si je ne vais bien évidemment pas te pousser à le lire ^^

    J’aime

  2. Bon, Lune avait raison, comme c’est dimanche, il était bien sujet de nouvelles. J’ai aussi lu les commentaires sur FB, je me suis bien marrée.
    A l’inverse, public déjà difficile sur ce format-là, j’avais quand même lu plusieurs avis positifs qui m’avaient rendue curieuse. Je n’ai pas sauté le pas, ceci dit.

    J’aime

  3. Roooh, l’autre, comment il est blasé de la vie !…^^
    Pour ta peine, tu devras écrire mon pseudo 100 fois sans faire une seule faute d’orthographe. Oui c’est dur je sais. Dura lex sed lex. 😀

    J’aime

  4. Je n’ai pas encore lu ce livre car je m’attendais justement à des nouvelles longuettes (il n’y en a pas beaucoup par rapport au nombre de pages total) – surtout que d’après le résumé on sent bien qu’il ne va pas forcément y avoir beaucoup « d’action ». Du coup je ne me sens ni plus ni moins encline à tester le style de Mr Shepard, qui me plaira peut-être ou pas trop non plus.

    J’aime

  5. De toute façon, si tu n’as pas aimé, c’est que Griaule a décidé que tu n’aimerais pas.
    (cela dit, il me fait dire que je suis plutôt d’accord avec la plupart de tes critiques, ce qui ne m’a pas empêché d’adorer l’ensemble)

    J’aime

  6. J’ai prévu de le lire une fois que j’aurais terminé ce que j’ai en cours. A ce moment là, je ne manquerai pas de venir t’insulter ici même, comme il se doit. Car je ne dois jamais manquer une occasion quand elle se présente. ^^

    J’aime

  7. Ah! Les recueils sont toujours un peu délicats. Celui-ci je l’ai lu sur 2 ans, car je ne parvenais pas à enchainer.
    Pourtant j’aimais bien ces histoires indépendamment l’une de l’autre.

    J’aime

Laissez un commentaire...