Les Cités Englouties – Paolo Bacigalupi

Paolo Bacigalupi Les Cités Englouties

Après Ferrailleurs des Mers de Paolo Bacigalupi que j’avais bien apprécié, retour dans un monde post-apocalyptique pour explorer Les Cités Englouties.

Résumé (source éditeur)

Mouse et Mahlia, deux adolescents orphelins recueillis par un vieux médecin, vivent dans un monde chaotique où la guerre est omniprésente. Mis à l’écart par les villageois en raison de leur origine, leur amitié les protège.
Au cours d’une exploration, ils rencontrent Tool, l’homme génétiquement modifié pour la guerre découvert dans Ferrailleurs des Mers, mercenaire aujourd’hui fugitif, réfugié dans la jungle.

Avec lui, nos deux jeunes héros vont se trouver devant le choix, crucial chez Bacigalupi, entre se sauver soi-même ou sauver la vie de qui vous a sauvé la vie. Et ce choix entre égoïsme et altruisme, individualisme ou humanisme, va bien sûr conditionner leur destin et leurs ambitions.
Comme dans Ferrailleurs des Mers, Bacigalupi brosse le portrait d’un futur sombre, ici une Amérique basculant dans la guerre civile où les enfants sont transformés en machines à tuer, pour mieux emporter ses héros dans une puissante histoire de loyauté, de survie, et finalement, de valeurs humaines. Magnifique !

L’auteur (source éditeur)

Les nouvelles de Paolo Bacigalupi ont été publiées dans de nombreux journaux et magazines de SF. Ses fictions ont été sélectionnées pour les prix Nebula et Hugo et il a remporté le prix Théodore Sturgeon de la meilleure nouvelle en 2006. Il écrit également des essais, publiés dans de nombreux journaux américains. Il a remporté les prix Hugo, Nebula et Locus 2010 avec La Fille AutomateIl vit dans l’Ouest du Colorado avec sa femme et son fils.

Mon avis

Tout d’abord, précisons que Les Cités Englouties n’est pas vraiment le second tome de Ferrailleurs des Mers. Il s’y rattache, partage le même univers d’un monde dévasté par une catastrophe écologique et par le déclin des ressources énergétiques, mais n’en est pas la suite directe. Et bien, que souvent présenté comme étant du Young Adult, je ne conseillerai pas forcément sa lecture à un (trop) jeune public.

L’action se concentre tout d’abord sur deux adolescents qui découvrent un homme-bête agonisant, Tool (celui de Ferrailleurs des Mers), tandis que leur village est occupé par les enfants-soldats qui le recherchent. Sauver la créature ou l’abandonner ? Se servir de sa force pour fuir ou la dénoncer ? Cruels dilemmes dont la résolution entraînera de nombreuses conséquences en série.

L’écriture limpide de Paolo Bacigalupi met ses héros face à leurs choix, mais dénonce aussi l’exploitation des enfants et des adolescents, et notamment le phénomène de ceux, armés, que l’on voit hélas trop souvent en marge des conflits. Préoccupé par les questions climatiques, il nous offre aussi une version saisissante d’un monde qui s’est écroulé et est revenu à l’état semi-sauvage, telles ces cités englouties où cohabitent esclaves et nantis, ferrailleurs et trafiquants en tout genre, sur fond de guerre civile permanente. Des thématiques qui rappellent également par certains aspects le climat poisseux de la Fille Automate.

Bien rythmé, marquant par cette anticipation d’un futur potentiel bien trop proche et par ses personnages très bien caractérisés, Les Cités Englouties est un court et fort roman, Paolo Bacigalupi signant là encore une belle réussite.

A lire aussi : Ferrailleurs des mers (tome 1 dans cet univers) – Machine de Guerre (tome 3 dans cet univers)

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