Le Sorcier de Terremer – Ursula Le Guin

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Cela faisait longtemps que je voulais découvrir le monde de Terremer, considéré comme un classique de la fantasy. Et puis je connais peu les écrits d’Ursula Le Guin, même si j’avais aimé ce que j’en ai lu.

Le volume « Terremer » au Livre de Poche reprend les 3 premiers récits du cycle, « Le Sorcier de Terremer », « Les Tombeaux d’Atuan » et « L’Ultime Rivage ».

Résumé (source éditeur)

Ici, il y a des dragons. Il y a des enchanteurs, une mer immense et des îles. Ged, simple gardien de chèvres sur l’île de Gont, a le don. Il va devenir au terme d’une longue initiation, en traversant nombre d’épreuves redoutables, le plus grand sorcier de Terremer, l’Archimage.

L’Auteur (source éditeur)

Ursula K. Le Guin est née en 1929 à Berkeley, en Californie. Elle s’est illustrée dans la littérature de genre (science-fiction et fantasy) mais a également écrit de la poésie, des ouvrages pour enfants, des scénarios, des essais et des traductions. De nombreuses distinctions ont récompensé son œuvre, dont le National Book Award. Elle vit à Portland, dans l’Oregon, depuis 1958.

Mon avis

Cette première histoire située dans le monde de Terremer permet de planter le décor. Une planète constituée en grande partie d’eau, avec de nombreuses îles indépendantes, une civilisation médiévale intégrant des éléments de fantasy, comme les dragons et les sorciers. Ceux-ci manipulent une magie adaptée au quotidien, notamment pour aider les marins et les pêcheurs, qui n’est pas loin de la sorcellerie de village ou du rebouteux de la campagne. Mais elle est aussi capable de modifier l’équilibre du monde, ce qui fait qu’elle est utilisée avec parcimonie. L’utilisation des noms des êtres et des choses est également importante, le jeune héros orgueilleux l’apprendra vite et finira par le comprendre à ses dépends.

Le récit alterne rythme un peu lent, et passages un peu trop rapides – comme ceux sur le quotidien à l’école des sorciers (où nombreux sont les lecteurs qui y ont vu un précurseur de Poudlard 🙂 ). Il tient à cet effet du conte (d’où le nom du cycle) plus que du roman détaillé, et intègre en filigrane des éléments de réflexion comme la découverte de soi-même et l’acceptation de son côté sombre, de ses faiblesses, l’apprentissage de l’humilité…

Malgré sa date de parution (1968), le texte n’a pas trop vieilli mais je n’ai pas été complètement captivé par l’histoire, peut-être trop classique et/ou trop descriptive. J’espère être un peu plus convaincu par les récits suivants…

A lire aussi des avis chez : AcrO LivrementNébal Le Dragon Galactique – Apophis – AlbédoLes Chroniques de FeyGirl – …

Une lecture qui participe au challenge SFFF au féminin

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et au Challenge Morwenna’s List

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19 commentaires

  1. Normalement tu devrais plus accrocher aux Tombeaux d’Atuan (c’est mon préféré). N’empêche t’as raté l’occasion de venir faire un tour sur le Cercle d’Atuan, on le lisait en LC ce mois-ci ^^

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  2. Je ne peux m’empêcher de voir ce roman comme une légende racontée au coin du feu, et en tant que tel cela fait très bien le boulot.
    Comme le dit Vert, la suite a un point de vue plus proche de l’action, cela te plaira peut-être plus. Mais cela reste du Le Guin : c’est toujours assez lent et calme.

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  3. […] C’est donc ce que Ged, le héros, va découvrir lors de son apprentissage dans une école de sorciers (1968, bien antérieur à Harry Potter et consorts) et à l’issue de sa formation  lorsqu’il devra affronter sa Némésis.  Ged est appelé usuellement « Epervier« . En effet, les noms véritables sont au cœur de ce cycle, en tant que nature vraie des éléments vivants ou non, composant le monde. Détenir le nom véritable d’une chose ou d’une personne c’est détenir une parcelle de pouvoir sur cette chose ou cette personne, l’étendue de ce pouvoir dépend uniquement de la puissance de celui  qui l’utilise (et au final c’est bien le cas dans la vie réelle). Ce concept de magie est à la fois simple et complexe dans son élaboration, simple par la mise en œuvre pour le sorcier ou mage, mais également pour le lecteur qui peut rapidement intégrer le processus. Mais, c’est aussi complexe car la maîtrise de cette magie requiert un don – aussi infime soit-il – et surtout la connaissance des mots de la langue ancienne, le langage de la Création, et tout au moins ceux de l’objet du sort.  Par exemple, pour devenir le Maître des Mers, il faut connaître le nom de toutes les mers de l’ensemble de Terremer, du plus vaste océan à la plus petite crique… sachant qu’une partie de Terremer est inconnue ou inexplorée! « C’est ainsi que ce qui nous donne le pouvoir d’exercer la magie nous en fixe en même temps les limites.«  Ursula Le Guin n’a pas pour autant une approche d’une magie soft, car celle-ci peut être immense (stopper un tremblement de terre, invoquer les morts), mais elle a réussi à créer une puissance qui demeure contrainte par des limites physiques du monde dans lequel le sorcier évolue. Ainsi, nous avons une création assez paradoxale : une magie potentiellement très puissante mais à dimension humaine. Tout est question d’équilibre et de subtilité. A la lecture on découvre une œuvre de fantasy différente des standards actuels, avec une sobriété dans l’écriture et dans les effets, une plume poétique et très fluide. Loin d’être dépassée, je lui trouve justement modernité et originalité, où le propos et l’ambiance sont tout aussi importants que l’action et la trame elle-même. Effectivement, ici, il n’est pas question que l’action le dispute aux rebondissements, aux traîtrises ou aux scènes crues. Le voyage offert est autant un voyage intérieur, qu’une visite des îles ou groupes d’îles que forment Terremer. Chaque étape à sa saveur, sa particularité, ses coutumes, parfois familières et parfois exotiques. Et le tout forme un ensemble cohérent et … équilibré. Nous suivons donc les péripéties de Ged, et de différents « compagnons », ceux-ci varient au fur et à mesure des voyages d’Epervier, chaque chapitre étant consacré à une halte et à un personnage secondaire différent. Seul Ogion, le Maître initial de Ged fera une réapparition dans le roman. Malgré ce foisonnement de lieux, de personnages et de voyages, le lecteur ne se perd pas car Ursula Le Guin excelle à maintenir le cap . Nonobstant l’ensemble de ces qualités, cette fantasy introspective peut échauder le lecteur avide de sensations fortes et de spectaculaire. La dimension intérieure est primordiale et la quête toute personnelle de Ged est avant tout une recherche de soi et de sa nature réelle, impliquant d’accepter ses limites, ses qualités et ses peurs. Je recommande chaudement la lecture de l’avis d’Apophis ( suivre le lien), c’est à la suite de celle-ci que j’ai choisi de lire Terremer, malgré ma déconvenue au visionnage du téléfilm. En résumé, une œuvre référence de fantasy, poétique et subtile qui demeure prégnante longtemps après sa lecture. Autre critique à visiter : Xapur […]

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  4. […] Peter A. Flannery enfile les clichés comme d’autres les anneaux magiques et livre un gros roman (858 pages en V.O., découpé en deux tomes pour l’édition française) qui recèle peu de surprises. Bon, il est censé être destiné aux débutants en lecture de fantasy, ou aux vieux donjonneux nostalgiques (je plaide coupable), ou bien encore compléter l’offre de lancement d’A.M.I. avec un titre purement heroic fantasy. En tout cas, il m’a surtout fait penser au Magicien de Feist et un peu au Terremer de Le Guin. […]

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