Port d’Âmes – Lionel Davoust

Port d'Ames Lionel Davoust éditions CriticAu fil des années, et de mes lectures, Lionel Davoust est devenu une valeur sûre pour moi, si bien que j’attendais Port d’Âmes de pied, enfin, d’oeil ferme, et que je l’ai acheté les yeux fermés (enfin, ouverts, mais tu m’as compris, ami lecteur), jetant un billet de 23 euros au libraire et partant en courant, mon précieux sous le bras. Pour le lire au plus vite et qu’il aille ensuite rejoindre sur mon étagère les autres volumes du sieur, tels La Volonté du Dragon, titre avec laquelle j’ai fait connaissance de l’auteur, et La Route de la Conquête, les deux étant situés dans l’univers d’Evanégyre.

Résumé (source éditeur)

Rhuys ap Kaledán est un héritier déchu. Tout juste libéré de la servitude et des galères, il rejoint la cité franche d’Aniagrad, où tout se vend et tout s’achète, pour reconquérir l’honneur de sa famille. L’occasion lui en est rapidement donnée : Edelcar Menziel, un ancien ami de son père, lui propose de travailler sur la conversion dranique, un procédé perdu depuis des siècles qui permettrait de réaliser des machines magiques. Résolu à tracer son chemin dans la haute société de la ville, le jeune homme s’investit de tout son coeur dans le projet. Mais bientôt, coincé entre des intrigues politiques et son amour pour une mystérieuse jeune femme qui vend des fragments de son âme pour survivre, Rhuys découvre que le passé recèle des secrets bien sombres et tortueux. Aux prises avec l’ambition, la duplicité et le mensonge, il devra se montrer plus rusé que ses ennemis s’il veut atteindre son but sans perdre son âme.

L’Auteur (source éditeur)

Lionel Davoust est né en 1978 et habite en Bretagne. Ancien ingénieur halieute, il se consacre maintenant à sa première passion : la littérature. Avec Port d’Âmes, il signe un roman ambitieux et foisonnant qui le hisse à la hauteur des meilleurs écrivains anglo-saxons du genre, Robin Hobb ou Brandon Sanderson.

Mon avis

Un des gros avantages des récits situés en Evanégyre est qu’ils sont indépendants les uns des autres. Certes, il y a des liens ou des allusions mais rien qui n’empêche la compréhension si on les lit individuellement. Et Lionel Davoust a de plus constitué patiemment une fresque chronologique, puisque les textes ne se situent pas tous à la même époque. L’impression de cohérence et d’unité, le background en ressortent étoffés et l’on a l’impression à chaque lecture d’arriver en terrain connu, tout en découvrant de nouvelles choses.

Port d’Ames est un récit d’initiation dans lequel le héros, Rhuys ap Kaledán, ayant payé les dettes de sa famille, revient avec l’idée de prendre sa revanche. Ayant grandi au loin, dans le milieu de la marine, il doit faire connaissance avec les codes de l’aristocratie et du milieu urbain, dans la ville tentaculaire d’Aniagrad. On assiste donc également à la construction de son identité, avec les erreurs et bévues inévitables de la jeunesse et de l’inexpérience.

L’intrigue est assez classique : le riche héritier déchu qui revient se venger, la pauvre et belle jeune femme en détresse, le grand méchant sadique qui torture psychologiquement et manipule les héros… Heureusement, Lionel Davoust apporte dans cette trame l’univers d’Evanégyre, avec la magie liée aux fragments de souvenirs que l’on a pu découvrir dans certaines des nouvelles de La Route de la Conquête. Et y ajoute une ville qui recèle de nombreuses surprises dans les strates urbaines qui se sont entassées les unes sur les autres au cours des siècles (je n’irai pas jusqu’à parler d’Urban fantasy pour autant^^). Enfin, l’histoire d’amour contrariée et complexe est assez atypique sous des dehors classiques.

J’ai moins aimé les longues réflexions des personnages, leurs errements et leurs interrogations, car si leur psychologie est fouillée, le rythme du récit en pâtit et manque parfois de dynamisme. Enfin, la conversion dranique, la technologie artech parfaitement utilisée dans La Volonté du Dragon ou encore la surprise finale du récit, ne sont pas assez exploitées à mon goût. L’éditeur cite Brandon Sanderson en quatrième de couverture, et je retrouve en effet dans Port d’Âmes des analogies avec cet auteur : une fantasy atypique et novatrice mais aussi quelques longueurs qui me plaisent moins (mais ayant parcouru plusieurs autres avis, cela vient vraiment de moi – mon côté barbare sans doute^^).

Semi-déception au final, j’attendais beaucoup de Port d’Âmes et je n’ai pas été pleinement satisfait par le roman. Peut-être les nouvelles de Lionel Davoust conviennent-elles mieux à mes goûts, en tout cas le livre reste globalement bon, et je continuerai à suivre l’auteur dans le futur et sur son blog toujours passionnant (et j’ai toujours la trilogie Léviathan à finir). Il n’en a heureusement pas fini avec Evanégyre puisqu’il vient d’annoncer une trilogie dont la parution commencerait en 2017.

Bonus : interview de l’auteur sur ActuSFsur Elbakin

A noter la superbe couverture de François Baranger, illustrateur talentueux et auteur du très bon diptyque Dominium Mundi.

D’autres avis chez : BibliocosmeBlackwolfCédric JeanneretCélindanaé – ElbakinLa Magie des Mots –  L’Ours InculteLes Pipelettes en ParlentBulle de livreLes Chroniques d’AcherontiaL’Imaginaerum de Symphonie – …

Seconde participation au challenge Francofou 3

Challenge Francofou 3

23 commentaires

  1. Je me demande : y a t’il un ordre de lecture conseillé pour les récits sur Evanégyre ? Faut-il les lire dans l’ordre de parution ou cela n’a t’il aucune importance ?

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  2. Hello Xapur …j’ai acheté Léviathan il n’ y a pas longtemps …Cet auteur m’intrigue. Je trouve que le titre  » Ports d’âmes » est chouette, un jeu de mot qui sonne bien, mais ta chronique me laisse un peu dubitative… je vais me contenter de lire Léviathan … on verra après. Tu n’as pas fini cette série par manque de temps ou par manque d’envie ? Mr Baranger aime bien les héros de dos en premier plan 😉 !
    Bonne soirée

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    • Hello ! J’avais le 1er en poche et j’attendais les suites masi elles sont restées en GF, donc je les ai achetées et jamais encore intercalées. Mais le 1er est bien, j’espère que j’aimerai les deux autres !

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  3. Tout à fait d’accord avec toi ! Et le personnage est un peu trop naïf, voire un peu niais par moments… Mais c’est un bon bouquin dans cette série d’Evanégyre…
    Je vais acheter Léviathan…

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    • Il est jeune et naïf, et ça ne cadre pas toujours avec 8 ans dans la marine qui devraient l’avoir endurci un peu plus. Enfin, ça reste un jeune noble idéaliste…
      J’attends ton avis sur Léviathan !

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  4. Tiens, je ne connaissais pas cet auteur (on n’écrit pas la même chose mais on est de la même année, comme quoi on est parfois interpellés par de drôles de choses ;)). Malgré cette dernière lecture un peu décevante tu m’as intrigué. Je vais me pencher sur la série à l’occasion…

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