Je Suis La Reine – Anna Starobinets

Je Suis La Reine - Anna Starobinets

Petit détour par l’Imaginaire russe avec la découverte d’une nouvelle auteure pour moi, Anna Starobinets (quel nom !) dont j’ai beaucoup entendu parler.

Résumé (source éditeur)

Tous les enfants s’inventent des règles à respecter. Mais pour Sacha, transgresser les Règles pourrait avoir de terribles conséquences. Lorsque Dima monte dans le train, il est loin de se douter qu’il va retrouver sa famille – une famille qu’il n’a jamais vue. Oublier une soupe dans un réfrigérateur peut avoir des répercussions inattendues. Que s’est-il vraiment passé ce chaud dimanche d’août pour que Maxime, huit ans, change au point d’affirmer à sa mère : «Je suis la reine»? Il y a quelque chose d’étrange chez Yacha, ce matin, mais quoi? Est-ce vraiment son cœur qui s’est arrêté de battre?

Grâce à ces six nouvelles finement ciselées, Anna Starobinets se place d’emblée parmi les meilleurs auteurs de fantastique contemporains.

L’Auteure (source éditeur)

Anna Starobinets (Анна Старобинец), journaliste et scénariste, vit à Moscou. Son tout premier ouvrage, Je suis la Reine (2005), sélectionné pour le Prix national du best-seller, l’a imposée comme la reine russe de l’horreur. Les mondes troublants qu’elle crée et la sobriété de sa plume la placent dans la lignée d’auteurs tels que Kafka, Stephen King ou encore Gogol. Elle est traduite en anglais, italien, espagnol, suédois, polonais et bulgare.

Mon avis

Je Suis La Reine (et autres histoires inquiétantes) est un recueil de nouvelles horrifiques, de thèmes et de longueurs différents, qui me permet de découvrir Starobinets. Paru initialement chez Mirobole, il a  été repris en poche chez FolioSF et c’est dans cette édition que je l’ai lu.

Les Règles : un très court récit concernant un petit garçon dont l’esprit le force à respecter certaines règles et certains rituels. Et gare à ceux qui cherchent à l’en faire déroger. Glaçant.

La famille : un homme prend le train mais pendant son trajet, il se découvre une famille différente de celle de ses souvenirs. Une plongée réussie dans un univers de paranoïa et de folie.

J’attends : quelques pages dérangeantes avec une jeune femme qui élève une créature issue de sa nourriture, mais est-elle folle ? Une question récurrente dans les textes du recueil…

Je suis la reine constitue le texte le plus long du recueil, à qui il donne son nom. Les relations au sein d’une petite famille disséquée par l’auteure et accompagnées par une plongée progressive dans l’horreur. Le récit souffre d’une petite cassure de rythme et de quelques maladresses mais laisse quand même monter la répulsion face à une évolution qu’on sent arriver, la toute fin étant par contre très surprenante et répugnante.

L’Agent est chargé d’influencer un écrivain, mais on se demande tout au long du récit ce qu’il en est vraiment tant l’autrice joue avec le lecteur.

L’Éternité selon Yacha : un matin, ne se réveillant, un homme se rend compte qu’il est mort ! Son entourage semble s’en accommoder, son employeur aussi, mais il se détache peu à peu de ses proches, et eux de lui. Un récit à la fois absurde et ironique, avec une fin mélancolique.

Un excellent recueil de nouvelles dans lesquelles Anna Starobinets mêle horreur et absurde en partant de situations du quotidien (ou presque), et en titillant le lecteur afin de le faire douter de tout. C’est très réussi.

D’autres avis

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Hop, une lecture de plus pour le CRAAA !

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Et pour le Challenge SFFF et Diversité :

  • 1/ Une oeuvre de SF écrite par une femme – déjà coché
  • 10/ Une oeuvre de SFFF par un auteur non occidental
  • 18/ Un livre SFFF traduit  – déjà coché
  • 19/ Un recueil de nouvelles SFFF  – déjà coché
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13 commentaires

  1. Je n’ai pas trop envie de lire des recueils de nouvelles. Ce n’est pas le format qui me convient le mieux, même si j’en lis et parfois avec bonheur!
    Là , je dis peut-être car tu as l’air vraiment enchanté et ce serait dommage de l’écarter et de passer à côté de quelque chose d’excellent.

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  2. […] J’ai pu faire dédicacer l’Anthologie 2016 officielle par quelques auteurs présents : Paolo Bacigalupi, donc, Ann Leckie (avec qui j’ai évoqué rapidement la « célèbre » traduction de son cycle de l’Ancillaire), Karim Berrouka (qui, quelques heures après, allait recevoir le Prix Julia Verlanger 2016) et Lev Grossman. Autre auteure que j’ai saluée, Anna Starobinets (dont j’ai lu Le Vivant et Je suis la reine). […]

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