Shakti – Stefan Platteau

Retour sur les Sentiers des Astres avec le second tome de la trilogie, baptisé Shakti, du nom de la Courtisane embarquée dans la longue quête initiée dans le premier tome.

Résumé

Sept hommes, une femme et une enfant.
Ce sont les derniers compagnons qu’il reste au barde Fintan Calathynn pour mener à bien la quête du Roi-diseur, à travers une forêt boréale plus menaçante que jamais. Neuf survivants aux abois, retranchés dans la grotte des Teules, encerclés par l’ennemi. À l’heure où la gabarre livre ses derniers secrets, et où les arbres tremblent de la colère des géants, les fugitifs devront jouer cartes sur table et révéler les ombres issues de leur passé. À commencer par l’énigmatique Shakti…

Poursuivant l’exploration entamée avec Manesh (prix Imaginales 2015), le deuxième volet des Sentiers des Astres mêle une fois encore expédition épique dans un Nord fantastique et récit de vie intimiste de l’un des personnages. Un deuxième tome au féminin.

L’auteur

Historien de formation, Stefan Platteau aime s’abreuver à la source des mythes. Quand il n’est pas en train de réciter l’Iliade ou le Kalevala à voix haute en compagnie de harpistes ou de vagabonder sur les routes d’Inde avec le Ramayana sous le bras, il partage son temps entre l’écriture, la musique et son emploi d’entrepreneur en économie sociale. Pédagogue, il est également auteur de plusieurs spectacles d’histoire vivante, un genre auquel il s’efforce de donner une vraie puissance d’évocation, des thèmes originaux et des personnages forts, en collaboration avec des professionnels du théâtre et des compagnies de reconstitution historique.

Mon avis

Shakti est une femme qu’il faudra attendre pour connaître un peu, puisque Stefan Platteau commence par nous narrer la fuite des survivants du bateau. Une longue traque qui commence, tandis que les ennemis les poursuivent, que les combats s’enchaînent, et que le narrateur, le barde Fintan Calathynn, découvre un complot pour saboter la mission même de son groupe. Promu chef malgré lui, il lui faudra éveiller la magie primordiale du monde pour sauver ses compagnons.

Le co-héros du tome précédent, Manesh, passe dans ce volume au second plan et a ici qu’un rôle bien moindre. C’est bien le barde qui est en avant dans la première moitié du livre, tandis que Shakti, la courtisane qui donne son titre au tome, se découvre enfin dans la seconde partie.

Commence alors un récit tragique, empli de nature, de forêts immenses, de légendes du Nord, de créatures millénaires et de malédictions tenaces (j’ai parfois pensé au premier tome des Rois du Monde de Jaworski). L’auteur sait soigner ses personnages, leur environnement et leur personnalité, pour nous raconter des histoires captivantes, où il glisse de nombreux mots anciens ou inventés, des déformations d’existants.

En conteur roublard, Stefan Platteau nous distrait de la quête principale, avec de longs récits annexes passionnants où rôdent les secrets et les légendes de son monde, les peuples et créatures fabuleux qui baignent dans une magie originale, une fantasy qui lorgne vers les temps anciens et une nature omniprésente. Un beau moment de lecture auquel on pourrait juste reprocher de ne pas faire avancer l’histoire principale, ou si peu, mais comment en vouloir au géant blond alors que le voyage est si beau ?

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