Sept secondes pour devenir un aigle – Thomas Day

Sept secondes pour devenir un aigle - Thomas Day

Sept secondes pour devenir un aigle est un recueil de nouvelles de Thomas Day, qui ont pour point commun de traiter d’écologie, mais pas vraiment de façon très optimiste, et de nous emmener autour du monde.

Résumé (source éditeur)

Une île du Pacifique à la fois tombeau de Magellan et unique territoire d’un arbre à papillons endémique…
Un homme au visage arraché par un tigre mais qui continue de protéger « la plus belle créature sur Terre », coûte que coûte…
Un Sioux oglala sur le chemin du terrorisme écologique…
Un trio de jeunes Japonais qui gagne sa vie en pillant la zone d’exclusion totale de Fukushima…
Des Aborigènes désœuvrés cherchant dans la réalité virtuelle un songe aussi puissant que le Temps du Rêve de leur mythologie…
Une Terre future, post-Singularité, inlassablement survolée par les drones de Dieu…

Le recueil a reçu le Prix du Lundi en 2013 et le Grand Prix de l’Imaginaire en 2014.

L’Auteur (source éditeur)

Après diverses hésitations, entre Laos, Thaïlande et Cambodge, Thomas Day a finalement posé son sac en banlieue parisienne, où il regarde pousser ses fils en menant de front sa carrière de romancier et ses activités d’éditeur. On lui doit quantité de nouvelles et une douzaine de romans, dont La Voie du sabre, L’Instinct de l’équarrisseur et Le Trône d’ébène. Le dernier d’entre eux, Du sel sous les paupières, est lauréat du Grand Prix de l’Imaginaire 2013.
Science-fiction, fantastique et uchronie… Thomas Day explore ici le rapport de l’homme à la nature à travers six plongées dans les marges du monde, de l’Asie à l’Amérique en passant par l’Australie.

Mon avis

Le recueil comprend 6 nouvelles dont 3 inédites et une rallongée, et il se trouve que je n’en avais lu aucune. Après deux romans de Thomas Day (dont Du sel sous les paupières critiqué ici-même), je pars donc à la découverte du talent de novelliste de l’auteur. Et sur un sujet qui m’intéresse de plus en plus, l’anticipation écologique.

Mariposa (inédit) : une histoire autour d’une petite île du Pacifique, à travers les récits écrits d’un marin d’une expédition de Magellan en 1520 puis d’un soldat japonais en 1942. Où l’on découvre un étrange secret à préserver coûte que coûte. J’ai bien aimé la partie épistolaire japoniase mais moins la fin avec l’interrogatoire d’un soldat américain.

Sept secondes pour devenir un aigle : un récit qui traite des améridiens et de leur lutte face aux grandes compagnies qui polluent leurs terres. De quoi justifier un écoterrorisme ?

Éthologie du tigre : virée en Inde avec ce récit qui met aux prises un homme partiellement défiguré et un tigre imaginaire (ou pas ?) au sujet de la construction d’un complexe luxueux. La fin est ouverte, ce qui dérange toujours un peu mon esprit basique mais participe à la poésie du texte.

Shikata ga nai (inédit) : une très courte nouvelle dans les décombres des villes polluées par Fukushima, avec ceux qui essaient de vivre de la récupération des objets abandonnés. L’amour plus fort que la radioactivité ?

Tjukurpa (inédit) : une nouvelle racontée par une aborigène un peu simple, qui oscille entre réalité et RêVe (alias la Réalité Virtuelle, simplification bien trouvée). Désert et technologie font plutôt bon ménage dans ce récit assez cru qui parle d’exploitation minière, d’une forme de colonisation et de fuite dans les univers artificiels.

Lumière Noire (version longue) : un long texte très sombre (ah ah) de SF, avec des machines ayant pris le contrôle de la Terre. Si le thème n’est pas très original, le traitement l’est plus, tandis que de rares survivants essaient de combattre le programme créé pour les milieux financiers, qui a quasiment exterminé les humains. Glaçant et réussi.

Au final un recueil très réussi avec des thématiques diverses mais qui alertent sur les maux faits à la planète, et ce, de multiples façons. A méditer et surtout, agir.

A noter une postface de Yannick Rumpala qui traite d’anthropocène, une ère qui se définit par la prédominance de l’espèce humaine face à une planète de plus en plus malmenée. La S.F. peut elle nous aider à sauver la Terre… ou à la quitter ?

D’autres avis : Efelle – LorhkanLe Bibliocosme (Boudicca)L’Epaule d’OrionAu pays des Cave trolls – …

Une lecture qui participe au challenge Dystopie de ValUnivers

challenge dystopie

et au Challenge SFFF et Diversité

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14/ Un livre de cli-fi (climate fiction). Ou éco-fiction (pour écologie fiction) – déjà topé
19/ Un recueil de nouvelles SFFF – déjà topé

24 commentaires

  1. […] Né en 1971, Thomas Day s’est imposé en quelques années comme l’un des auteurs les plus passionnants de l’imaginaire francophone, au fil d’une centaine de nouvelles et d’une quinzaine de romans qui tous se caractérisent par une propension avouée au mélange des genres : L’école des assassins et Le double corps du roi, écrits en collaboration avec Ugo Bellagamba, L’instinct de l’équarrisseur, La Voie du Sabre (prix Julia Verlanger 2003) et sa suite L’Homme qui voulait tuer l’Empereur, La cité des crânes, Le trône d’ébène (prix Imaginales 2008), Dæmone, La maison aux fenêtres de papier et Du sel sous les paupières qui a reçu le grand Prix de l’Imaginaire en 2013. Ce dernier prix a également récompensé Sept secondes pour devenir un aigle. […]

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