L’Effet Churten – Ursula Le Guin

L'Effet Churten - Ursula Le Guin

La sortie, ou la réédition d’un Le Guin, c’est toujours un petit événement,  je n’ai donc pas pu passer à côté de cet Effet Churten paru en poche chez Hélios.

Résumé

(source éditeur)

Dans le vaste univers de l’Ekumen, tout voyage prend des années. Difficile de garder des relations avec sa famille et ses amis lorsque l’on doit passer d’une planète à l’autre. La galaxie est une mosaïque d’histoires humaines… Jusqu’au jour où on découvre par hasard l’effet Churten, une sorte de transport instantané, abolissant les distances comme jamais entre les mondes. Encore faut-il le maîtriser et l’utiliser à bon escient…

S’inscrivant dans le cycle grandiose de l’Ekumen, ces trois histoires racontent la découverte de cette nouvelle technologie, ses premiers essais, ses premières réussites et ses premiers drames.

L’Auteure

(source éditeur)

Née en 1929 à Berkeley en Californie, Ursula Le Guin est une des grandes dames de la science-fiction. Elle a collectionné les prix pendant toute sa carrière notamment avec ses deux cycles majeurs, l’Ekumen et Terremer. Ces dernières années, elle est entrée au panthéon de la littérature américaine en étant choisie pour faire partie de la Library of America, une maison d’édition prestigieuse publiant des classiques sur le modèle de La Pléiade, et en recevant la médaille de la National Book Foundation, pour son impact sur l’héritage littéraire des États-Unis.

Mon avis

L’Effet Churten est  en fait la réédition partielle d’un ancien recueil et comprend trois nouvelles d’Ursula Le Guin comprises dans le cycle de l’Ekumen mais parfaitement lisibles de manière indépendante.

Les hommes ont colonisé l’espace et se sont diversifiés, des multitudes de cultures existent et la biologie s’en est mêlée (on retrouve ici par moment des liens avec les processus lus dans La Main Gauche de la Nuit). Bien sûr, les émissaires de l’Ekumen sillonnent l’espace pour contacter les différentes planètes et les faire bénéficier  du partage des connaissances de toutes leurs races. Mais encore faut-il pouvoir se déplacer facilement – et rapidement – dans les étoiles. Car si le système d’ansible permet de dialoguer facilement, les voyages durent des années voire des siècles.

C’est là que commence la première nouvelle,  L’Histoire des Shobies, tandis qu’une dizaine d’individus expérimentent le voyage spatial grâce au processus de churten, un procédé assez inexplicable qui permet de se téléporter instantanément où l’on veut. Hélas, ce voyage crée une grande confusion chez les voyageurs, chacun expérimentant quelque chose de différent. Difficile donc de dire même s’ils ont atteint leur destination ! Dommage que ce texte soit lui aussi un peu confus, et que le lecteur, au final, soit aussi perdu que les personnages.

La Danse de Ganam est mieux écrite et cette fois c’est un équipage restreint qui arrive sur une planète. Comme souvent, Le Guin écrit sur le choc des cultures, le non-dit et les incompréhensions qui ici sont fréquentes, alors que les voyageurs croient avoir noué des liens réciproques avec la culture en place. Hélas, le chemin est long quand il s’agit de communiquer.

Enfin, le meilleur texte et celui qui justifie pleinement l’achat du recueil est le dernier, Le Pêcheur de la Mer Intérieure. Le parcours d’un chercheur, parti d’une petite planète pour dédier sa vie à la science, en l’occurrence l’exploitation du fameux effet Churten, et qui va se retrouver déplacé dans l’espace mais aussi dans le temps. Si vous aviez l’occasion de revenir en arrière et de revivre votre vie, quels choix feriez-vous ?  C’est ce que va devoir décider le héros, bien malgré lui, de cette étrange épopée. Et là je retrouve pleinement la plume de l’auteure que j’apprécie, toute en finesse mais aussi en puissance sous-adjacente. Et qui nous interroge aussi sur le mariage via un système complexe d’union à quatre.

Une postface traitant de l’Ekumen clôt le recueil. Elle donne envie de découvrir d’autres récits de Le Guin mais  tombe parfois un peu à plat en faisant trop allusion à des textes absents… On se consolera avec la superbe couverture, pas forcément liée  aux récits du recueil, mais très belle quand même !

D’autres avis : Au Pays des Cave Trolls – Le Bibliocosme (Dionysos) –  Quoi de Neuf sur ma Pile  – …

16 commentaires

      • Pour avoir lu tout le cycle, j’aurais tendance à recommander l’ordre de parution juste pour éviter la confusion lorsque certains textes se répondent (c’est rare mais ça arrive). Après c’est un sujet un peu à part qui est traité dans ces nouvelles donc en fin de cycle ça me semble correct aussi (au pire on découvre déjà le concept du mariage à 4 dans un autre recueil ^^).

        Sinon je suis contente de voir ce trio de textes réédités mais c’est pas les plus accessibles (sauf le dernier). Y’a un gros recueil de nouvelles qui est sorti en VO, qu’est-ce que j’aimerais le voir arriver en vf celui-là…

        J’aime

  1. Je garde cette lecture sous le coude pour quand j’aurais lu tous les autres du cycle. En tout cas j’espère que les éditeurs vont continuer à traduire ses textes inédits en France, s’est un bonheur de savoir qu’il reste des Le Guin à découvrir !

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