J’avoue que je ne suis pas un très grand fan d’Urban Fantasy. J’en ai lu peu, et j’ai le plus souvent trouvé ça sympathique mais pas transcendant. Sans doute un mélange des genres qui a du mal à prendre avec moi. J’avoue aussi que les histoires d’anges ou de diables me font plutôt poser le bouquin au plus vite et partir en courant. C’est donc surtout l’envie de découvrir le style d’Aliette de Bodard sur du format long qui m’a donné envie de lire La Chute de la Maison aux Flèches d’Argent (qui n’est pas le titre le plus pratique à citer – vive le copié/collé) à défaut de pouvoir lire sa « trilogie aztèque » ou l’univers de Xuya. Et malgré mes appréhensions, j’ai aimé !
Résumé
(source éditeur)
Paris n’est que ruines et décombres depuis la Grande Guerre magique qui a opposé les Maisons régnant sur la capitale. Et celles-ci n’ont pas été épargnées : elles ne sont plus que l’ombre de leur splendeur d’antan. La Maison aux Flèches d’Argent fut la plus puissante parmi toutes. Mais sa position est précaire dans l’équilibre fragile qui s’est instauré. Et en son cœur, au sein de Notre-Dame, une malédiction terrible est dissimulée, prête à se déchaîner sur elle.
Son destin est désormais lié à celui d’un jeune homme aux mystérieux pouvoirs et d’une nouvelle Déchue.
La puissante magie de l’ange suffira-t-elle à les sauver de la chute ?
L’auteure
(source éditeur)
Bien que née aux États-Unis, Aliette de Bodard a grandi en France, à Paris. Tout en poursuivant des études d’ingénierie à l’École Polytechnique, Aliette a commencé à écrire pendant son temps libre et parvint à achever deux romans, mais c’est d’abord par sa maîtrise de l’art délicat de la nouvelle qu’elle s’est fait remarquer.
Aliette a remporté trois British Science Fiction Award – dont un pour La Chute de la Maison aux Flèches d’Argent –, deux prix Nebula et un prix Locus, faisant d’elle l’une des voix les plus prometteuses de la fantasy.
Aliette vit à Paris avec son époux, ses enfants, ses ordinateurs et sa collection de plantes lovecraftiennes qui envahissent le salon.
Mon avis
Tout d’abord, le livre a une vrai ambiance. Paris, au début du siècle, après une guerre magique qui a laissé des scories un peu partout. Des quartiers détruits, des résidus de sortilèges ici ou là, une Seine chargée de débris et peuplée de créatures terrifiantes, une ambiance lourde, sombre et tendue, apocalyptique. Des grandes Maisons qui prospèrent, aristocrates au pouvoir important, tandis que la plèbe survit comme elle peut.
On y découvre les Déchus, des anges tombés du ciel et délestés de leurs ailes, amputés également de leurs souvenirs mais pas de leur magie. L’histoire suit l’arrivée sur Terre d’Isabelle, sauvée de la cupidité de voleurs par Séléné, maîtresse de la Maison aux Flèches d’Argent. Celle-ci accueillera aussi l’un des agresseurs, Philippe, humain issu de lointaines colonies et détenteur d’un pouvoir étrange, peu compatible avec la magie des Déchus. L’occasion pour l’auteure d’aborder la question de la colonisation, du réservoir humain de soldats qu’elle exploita et d’intégrer dans ce récit une magie orientale confrontée à celle dérivée du Christianisme.
Installée sur l’Île de la Cité, la Maison aux Flèches d’Argent est en plein coeur de ce Paris qu’on ne verra finalement pas tant que cela, l’essentiel du livre se déroulant en vase relativement clos. Une belle galerie de personnages, outre Philippe (qui fût autrefois immortel), Isabelle qui va lentement s’affirmer, Séléné dure mais consciente qu’elle n’est pas à la hauteur de son illustre prédécesseur Etoile-du-Matin, Emmanuelle son amante érudite, Madeleine l’alchimiste accroc à la poussière provenant des ossements des anges… et bien sûr les maîtres des autres Maisons, Claire l’ambitieuse et Asmodée, imprévisible et cruel.
Plus que sur l’action, le roman mise sur une atmosphère, lourde et oppressante, de cette Maison qui tombe en ruines, où la pourriture progresse sous les papiers peints, où les vernis des boiseries s’écaillent et où les pierres s’effritent. Quand une ancienne malédiction est libérée, que les ombres s’allongent dans les couloirs et deviennent mortelles, le prestige de la Maison aux Flèches d’Argent se désagrège sous le regard carnassier de ses concurrentes qui se délectent.
Un très bon début de cycle, donc, La Chute de la Maison aux Flèches d’Argent étant le premier tome d’une trilogie même s’il peut se lire de façon indépendante et dispose d’une fin satisfaisante. Néanmoins, sa suite, The House of Binding Thorns (consacrée à la Maison Aubépine – en cours de traduction) paraîtra en V.O. en avril 2017, et me semble bien plus intéressant et « complet » en ayant lu La Chute…
Aliette de Bodard a écrit plusieurs nouvelles optionnelles (en anglais) pour compléter le background de son monde. Certaines sont gratuites, d’autres offertes à l’achat des romans, je vous laisse les découvrir sur la page dédiée du site de l’auteure. Tout comme le tableau Pinterest qu’elle a consacré à son roman.
Quant à moi, j’envisage sérieusement de passer à la V.O. pour continuer la lecture des récits de cet univers, c’est dire si j’ai apprécié le voyage avec ce livre qui m’a permis d’apprécier le talent d’Aliette de Bodard.
Bonus : interview de l’auteure sur ActuSF (mauvais son, image tremblante mais grand intérêt)
D’autres avis : Le Bibliocosme (Boudicca) – Book en stock – Lorhkan – Reflets de mes lectures – RSF blog – …
Je n’avais pas vu beaucoup d’avis sur ce roman jusqu’ici : merci pour ta critique, je me le note dans un coin du coup 🙂
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[…] Cédric, Xapur, […]
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Ton avis est très convaincant, mais étant encore plus allergique que toi à l’Urban Fantasy et aux histoires d’anges (je n’ai rien contre les démons, par contre), je crois que je vais passer mon tour et plutôt découvrir l’autrice via son cycle aztèque. Merci pour ta critique !
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J’ai édité mon article, en fait c’est son cycle uchronique Xuya qui voit les chinois découvrir l’Amérique et parle d’IA et de voyages spatiaux.
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J’vis repéré ce titre avec cette très jolie couverture…Je e le note donc vu cet avis positif: ange et démons ne me font pas partir en courant….;)
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Tu devrais donc te régaler^^
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Je suis aussi hermétique à l’urban fantasy et aux histoires d’anges et de démons. L’univers à quand même l’air très sympa.
Ton retour est convaincant, à l’occasion pourquoi pas. Mais ça ne sera pas une priorité.
Par contre le cycle Aztèque cité par Apophis m’intéresse grandement !
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Un billet tentant – la nouvelle d’Angle Mort semble en relation avec cet univers. Elle ne m’avait pas plus convaincue que cela, mais tu changes la donne.
Pourquoi pas !
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Il y a des ressemblances par contre ce n’est pas lié. Pourquoi pas, en effet^^
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C’est dommage que sa série sur les Aztèques ne soit pas traduite, ça me parle plus que les Anges ! Enfin, on verra quand la trilogie sera finie !
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Seul le premier tome a été traduit, pas les suites, je pense que ça aurait intéressé pas mal de monde par ici 🙂
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[…] Merci de prendre un peu de temps pour répondre à mes questions à l’occasion de la sortie de ton roman La Chute de la Maison aux Flèches d’Argent (un coup de coeur, mon avis à lire ici) […]
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Il me tente bien ce roman, j’avais déjà bien aimé sa nouvelle que j’avais lu dans une antho des Utopiales.
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Pareil 🙂
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Sur ma PAL, une de mes prochaines lectures.
Je ne suis pas fan no n plus d’urban fantasy mais je ne sais pas pourquoi ce roman m’a tapé dans l’oeil.
J’espère qu’il me fera le même effet qu’à toi. 😉
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Je te le souhaite 😉
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[…] Zelazny, j’ai commencé et dévoré Mes vrais enfants de Jo Walton, puis fait de même avec La Chute de la Maison aux Flèches d’Argent d’Aliette de Bodard. L’auteure m’a accordé une interview (une grande première pour moi !), j’ai […]
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j’ai adoré l’univers 🙂
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