Boudicca – Jean-Laurent Del Socorro

Boudicca JL del socorroDe Boudicca, la guerrière celte, j’avoue que je ne connaissais rien (à part un certain pseudo…) mais le teasing fait par Jean-Laurent Del Socorro, dont j’avais apprécié Royaume de Vent et de Colère, me paraissait tentant.

Résumé

(source éditeur)

Angleterre, an I. Après la Gaule, l’Empire romain entend se rendre maître de l’île de Bretagne. Pourtant la révolte gronde parmi les Celtes, avec à leur tête Boudicca, la chef du clan icène. Qui est cette reine qui va raser Londres et faire trembler l’empire des aigles jusqu’à Rome ?
À la fois amante, mère et guerrière mais avant tout femme libre au destin tragique, Boudicca est la biographie historique et onirique de celle qui incarne aujourd’hui encore la révolte.

Après Royaume de vent et de colères, premier roman très remarqué qui a reçu le prix Elbakin.net 2015, Jean-Laurent Del Socorro fait son retour avec une héroïne symbole d’insoumission…

« Il n’y a pas de honte à renoncer car seuls les dieux ne connaissent pas la peur. Je ne vous jugerai pas. Je vous pose simplement la question : serez-vous, aujourd’hui, à mes côtés ? »

L’Auteur

(source éditeur)

Avant d’être un auteur, Jean-Laurent Del Socorro est d’abord et surtout un lecteur passionné. Il publie sa première nouvelle « La Mère des mondes » en numérique aux éditions Le Bélial’.

Son premier roman, Royaume de vent et de colères publié aux Éditions Actusf, est un récit de fantasy historique prenant pour cadre Marseille pendant les guerres de Religion, et qui a reçu en 2015 le prix Elbakin.net du meilleur roman de fantasy français.

Son nouveau roman Boudicca est la biographie onirique d’une reine celte, figure historique de la résistance anglaise en l’an I contre l’Empire romain.

Il travaille actuellement sur un roman choral fantastique prenant pour cadre la guerre de Sécession américaine.

Mon avis

Plongeons donc ici dans une fresque historique, au premier siècle après J.C., sur l’île qui deviendra plus tard la Grande-Bretagne. En ces temps reculés, des dizaines de tribus celtes vivent sur des petits territoires et guerroient ou s’allient au gré des besoins et des envies du moment. Seuls la force d’un roi plus puissant et/ou malin que les autres, et les dieux, et leurs représentants les druides, sont capables de fédérer un peu une société hétéroclite.

Alors forcément, lorsque les légions romaines disciplinées se mettent en tête d’étendre leur Empire, la plupart des celtes n’ont que deux choix : s’intégrer ou mourir. Dans ce contexte, la jeune Boudicca, au caractère bien trempé, se retrouve reine sans trop l’avoir choisi, et va se retrouver confrontée à la domination romaine. Selon les collecteurs d’impôts et leurs « soumis », la cohabitation n’est d’ailleurs pas forcément toujours mal vécue par les dominés, qui y trouvent aussi leur compte.

Mais les brimades, le sentiment de soumission et des taxes abusives finiront par donner envie à certains de chasser l’Aigle de leurs terres. Une odyssée qui propulse Boudicca à la tête d’une armée de plus en plus importante, qui finira par reprendre plusieurs villes et même détruire ce qui était alors les prémisses de Londres (80 000 morts selon les sources historiques, ce qui est encore plus phénoménal par rapport à la population de l’époque). Del Socorro s’attarde moins sur la geste guerrière que sur la jeunesse de l’héroïne, ses relations compliquées avec un père peu communicatif ou un frère d’adoption (en fit le captif d’un autre clan), et son entourage proche, ainsi que le statut d’égalité entre homme et femme, pourvu que la bravoure et le caractère soient affirmés.

Parlons aussi un peu de la magie. Point ici de fantasy, non, mais un retour aux sources du druidisme, de la nature, des forces primordiales (on peut penser par moment à Jaworski ou Platteau,  il est de pire compagnie). Des druides vénérés, parfois retors et plus érudits ou éloquents que « magiciens », et qui interprètent sensiblement à leur façon ce qui est censé leur provenir des dieux. Il n’empêche que Boudicca vivra des rêves mystiques, qui contribueront à forger sa personnalité et son destin.

De peu de données historiques disponibles, Del Socorro nous dresse un beau portrait de femme, de guerrière et de reine, pas exempte de compromissions ou de défauts, mais profondément humaine et admirable. Et l’auteur confirme aussi le bien qu’on pouvait penser de lui suite à son premier roman.

A noter en fin de ce court roman l’ajout d’une petite nouvelle, sans rapport direct avec l’épopée de Boudicca, et qui nous relate l’épisode du Boston Tea Party. Mais surtout nous exhorte à résister à l’inadmissible, plutôt qu’à s’y soumettre, même si on n’a à la base pas la fibre militante ou guerrière. Je ne suis pas sûr cependant que sa place était dans le livre, mais vu que c’est du bonus…

Pour finir, et pour le plaisir des yeux, régalons-nous de la couverture de Yana MOSKALUK !

D’autres avis :  Amarüel – Au Pays des Cave TrollsLe Bibliocosme (Boudicca !) – Le Comptoir de l’Écureuil Journal d’une éclectique – Lecture42 – L’Ours Inculte –  Quoi de neuf sur ma pileLa Bulle d’EleynaL’Imaginaerium de Symphonie – …

35 commentaires

  1. Ah ! Non seulement ce livre s’attaque à un personnage dont je souhaitais lire davantage depuis longtemps (perso, je connais grâce à Enya qui en a fait un morceau et le peu que j’en avais appris m’avait intriguée), mais en plus, grâce à ta critique j’apprends que c’est un très bon livre ! 🙂 Hop, je sais quoi prendre lors de ma prochaine descente chez le libraire – merci pour ton avis ! 🙂

    J’aime

Laissez un commentaire...