The House of Binding Thorns – Aliette de Bodard

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Après avoir apprécié La Chute de la Maison aux Ailes d’Argent d’Aliette de Bodard, je n’ai pas attendu la sortie en français de la suite mais l’ai précommandé en anglais. Je lis assez couramment, mais moins rapidement qu’en français, je me suis donc lancé pour une fois, sachant que l’univers m’était connu après avoir lu le premier tome (et ça se passe à Paris) et qu’en plus, je l’ai pris en numérique, donc avec dictionnaire intégré (ce qui est bien pratique).

En photo, les deux couvertures, la bleue étant celle de l’édition anglaise, la rouge celle de l’édition américaine. La précommande permettait de recevoir également une nouvelle inédite, j’y reviendrais dans un autre article.

Voici donc ma première chronique sur ce blog d’un roman lu en V.O. !

Résumé

(source éditeur)

As the city rebuilds from the onslaught of sorcery that nearly destroyed it, the great Houses of Paris, ruled by Fallen angels, still contest one another for control over the capital.

House Silverspires was once the most powerful, but just as it sought to rise again, an ancient evil brought it low. Phillippe, an immortal who escaped the carnage, has a singular goal—to resurrect someone he lost. But the cost of such magic might be more than he can bear.

In House Hawthorn, Madeleine the alchemist has had her addiction to angel essence savagely broken. Struggling to live on, she is forced on a perilous diplomatic mission to the underwater dragon kingdom—and finds herself in the midst of intrigues that have already caused one previous emissary to mysteriously disappear….

As the Houses seek a peace more devastating than war, those caught between new fears and old hatreds must find strength—or fall prey to a magic that seeks to bind all to its will.

L’auteure

(source éditeur)

Bien que née aux États-Unis, Aliette de Bodard a grandi en France, à Paris. Tout en poursuivant des études d’ingénierie à l’École Polytechnique, Aliette a commencé à écrire pendant son temps libre et parvint à achever deux romans, mais c’est d’abord par sa maîtrise de l’art délicat de la nouvelle qu’elle s’est fait remarquer.

Aliette a remporté trois British Science Fiction Award – dont un pour La Chute de la Maison aux Flèches d’Argent –, deux prix Nebula et un prix Locus, faisant d’elle l’une des voix les plus prometteuses de la fantasy.

Aliette vit à Paris avec son époux, ses enfants, ses ordinateurs et sa collection de plantes lovecraftiennes qui envahissent le salon.

Mon avis

Suite directe de La Chute…, The House of Binding Thorns s’intéresse cette fois à la maison Hawthorn (Aubépine). Elle peut se lire indépendamment, peu de choses entravent la compréhension pour le lecteur qui n’aurait pas lu le premier tome, je préconise quand même de commencer dans l’ordre pour mieux appréhender (et « apprécier »…) notamment les relations entre Asmodée et Madeleine.

Car Hawthorn, c’est la Maison que Madeleine l’alchimiste a fuit lors du coup d’état qui a porté Asmodée au pouvoir, et causé la mort du Déchu qu’elle aimait. Elle s’est alors réfugiée chez Silverspires (Ailes d’Argent) mais Asmodée ne l’a jamais oublié et l’a « récupéré » dans le premier tome. Une héroïne en sevrage forcé d’essence d’ange, qui est partagée entre révolte et résignation et craint plus que jamais le Maître de la Maison, qui se délecte de la situation.

Avec un petit groupe, Madeleine est envoyée dans le royaume des dragons annamites qui sont installés dans la Seine, à la recherche d’une ambassadrice qui n’est jamais revenue, et afin de préparer l’alliance entre Hawthorn et les dragons. Celle-ci se faisant sous la forme d’un mariage entre Asmodée et un prince-dragon !

Bien qu’elle soit beaucoup centrée sur Madeleine et sur la Maison Aubépine, l’intrigue s’intéresse aussi beaucoup au royaume des dragons qui subit de profonds bouleversements, et à un étrange trafic qui affecte tout le quartier. On retrouvera Philippe, qui souhaite toujours trouver le moyen de ressusciter Isabelle, la Déchue dont il est tombé amoureux, mais aussi de nouveaux personnages, dont une couple de femmes constitué d’une Déchue anciennement liée à Hawthorn et d’une jeune femme enceinte d’origine vietnamienne.

Dans ce roman, la culture annamite joue un grand rôle et se trouve mêlée à l’occidentale, enfin du moins à la française de cette époque imaginaire, on y trouve en filigrane un plaidoyer pour la mixité et la tolérance, l’homosexualité y étant aussi bien représentée. On retrouve dans ce tome des personnages attachants, entrevus auparavant et logiquement ici bien plus développés, dont Madeleine, qui lutte entre peur, attachement, loyauté et trahison, tout en cherchant à se sevrer de son addiction malgré les tentations ou Asmodée le violent, le sadique, le calculateur, qui parvient malgré tout à forcer l’attachement et à inspirer un peu de compassion. Et parmi les nouveaux héros, Thuan, jeune espion envoyé pour découvrir les plans d’Aubépine, et qui va devoir faire des choix difficiles.

Élargissant le périmètre de la simple Maison Aubépine, Aliette de Bodard nous fait visiter un quartier parisien de la Goutte d’Or qu’elle a remodelé pour servir son histoire, et surtout le royaume imaginaire des dragons orientaux, subissant les ravages de la magie occidentale, bien peu compatible avec la sienne. On en saura un peu plus (mais pas encore assez, hélas !) sur ce Paris alternatif toujours en décadence depuis la grande guerre magique de son passé.

Une atmosphère sombre et prenante, saturée de magie, de violence, avec une guerre qui s’étend des Maisons gouvernées par les Déchus au royaume des dragons sous la Seine, où chacun frôle la destruction, avec des héros bien peu conventionnels pour tenter de les sauver font de ce roman, The House of Binding Thorns, une très bonne lecture. J’aurais du mal à le classer par rapport au premier, mais je pense qu’il est même un cran au dessus (même s’il se lit indépendamment, je redis qu’à mon avis il vaut mieux lire La Chute… auparavant).

Côté compréhension de l’anglais, je n’ai pas eu de gros soucis, quelques appels au dictionnaire intégré m’ont aidé, bien sûr, mais rien d’insurmontable, il se peut donc que je réitère l’expérience de temps en temps.

Dans un prochain article, je vous parlerai des nouvelles liées à ce cycle, dont celle offerte lors de la précommande de ce livre, en espérant pouvoir les retrouver un jour regroupées, en ligne ou dans un seul recueil.

MAJ : sortie en français sous le titre L’Ascension de la Maison Aubépine le 11/01/2018

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