Godblind – Anna Stephens

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Doté d’une belle couverture qui annonce la couleur (rouge sang !), Godblind tient-il ses promesses ?

Résumé

(source éditeur)

DEPUIS DES MILLÉNAIRES, LES MIRÉCÈS ADORENT LES DIEUX ROUGES ASSOIFFÉS DE SANG. Bannis des terres fertiles du Rilpor, ils vivent à la dure dans les montagnes glacées. Mais leur nouveau roi planifie l’invasion de leur pays d’origine… (spoiler !) alors que le prince de Rilpor, qui conspire contre son père dont il convoite le trône, se tourne à son tour vers les sinistres rituels des Dieux Rouges. Dom Templeson fait partie des Sentinelles qui veillent sur la frontière. C’est aussi le devin le plus puissant que l’on ait vu depuis des générations. Et il cache de sombres secrets qui risquent d’être révélés le jour où Rillirin, une esclave mirécès en fuite, fait irruption dans son village, blessée et à bout de forces. Grâce à leurs dons comme à leurs liens avec l’ennemi, Dom et Rillirin pourront-ils sauver le Rilpor de la guerre qui s’annonce ?

Editeur : Bragelonne – Traduction : Arnaud Demaegd – Date de parution : 18/10/2017 – 408 pages

L’Auteur

(source éditeur)

Anna Stephens est membre du Groupe des Auteurs de Birmingham, un collectif d’écrivains dont le penchant pour Doctor Who confine à l’obsession collective. Elle est ceinture noire deuxième dan de karaté Shotokan et a l’habitude de se prendre des coups dans la figure, ce qui s’avère plus utile qu’on pourrait le penser en matière d’écriture de scènes de combat.

Avant même sa sortie officielle, Godblind, premier roman de Fantasy magistral au style incisif et brutal, avait déjà été acquis dans plusieurs pays.

Mon avis

Attiré par la couverture (je suis faible…) et par les critiques élogieuses qui ont commencé à circuler sur le net un mois avant sa sortie officielle, j’ai décidé d’ajouter ce livre de fantasy à ma PAL.

L’histoire se focalise plusieurs personnages en alternance. Rillirin, esclave d’une peuplade barbare, arrive à s’enfuir alors que sa vie est en danger et qu’elle assiste à des complots sanglants. Les barbares en questions, nommés mirécès, ont en effet pour but de dévaster le royaume voisin afin de s’approprier ses terres et ses richesses, mais aussi de déchirer par le sang et les sacrifices le voile entre les mondes qui empêche leurs dieux de revenir sur Terre.

Dans le camp opposé, le peuple nomade des Loups, allié aux Sentinelles qui défendent le royaume, est sur le trajet des mirécès. Dom, un Loup doté de pouvoirs divinatoire qu’il subit plus qu’il ne maîtrise, a des visions de la guerre à venir. Visions amplifiées par la présence et le contact de Rillirin. Ensemble, ils essaieront d’empêcher les mirécès de gagner, mais la tâche s’annonce d’autant plus rude que les traîtres abondent, y compris au coeur du pouvoir royal…

Une trame classique, très classique, trop classique, pour ce roman qui manque un peu de profondeur dans les descriptions des peuples et royaumes, mais surtout ne surprend guère. Les gentils Loups/Sentinelles contre les méchants mirécès, voici le topo. Etant le premier tome d’une trilogie, on se doute bien que les revers vont s’accumuler dans ce premier volume afin d’amorcer la suite. Les événements s’enchaînent donc sans trop de surprises. Il y a heureusement quelques portraits de personnages plutôt réussis, tels Dom (bien loin du devin habituel car balloté par son pouvoir et l’emprise des dieux) et Rillirin (ancienne esclave soumise qui tente de devenir autonome et guerrière), mais aussi les soldats Crys et Tara, deux fortes têtes aux talents indéniables de leadership.

Par contre, le style est assez pauvre et comprend quelques dialogues mal tournés. La mention systématique d' »ale » plutôt que de bière est pénible, la traduction est parfois hasardeuse (entre autres : les noms de famille, liés aux fonctions/métiers des personnages, sont restés en anglais; le terme « rubicond » abonde) et la quatrième de couverture divulgâche allègrement ! Enfin, mon édition électronique mentionne une carte… absente…

Au final, une lecture relativement plaisante mais pas inoubliable, avec une trame trop classique sauvée par quelques personnages corrects. A moins d’en lire des avis dithyrambiques, je pense faire l’impasse sur les suites.

D’autres avis : Blog-o-livreLes Chroniques d’Acherontia – Le Culte d’Apophis – De livres en livres – …

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La couverture anglaise, pas mal, non ?

38 commentaires

  1. Techniquement, on a le droit de parler de « ale » pour bière mais je ne sois pas sûr que le roman soit précis au point de faire la distinction entre les différents types de fermentation… 😀

    En tout cas, je crois que d’après ce qui se dit ici ou là, je vais faire l’impasse sur ce roman, en plus je crois avoir constaté un langage un peu ordurier histoire de bien faire « dark » (un tic d’écriture que ne me plaît pas particulièrement) et quelques tournures de phrase discutables… Bref, à moins d’autres avis plus élogieux, je passe !

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    • Bien sûr qu’on peut utiliser « ale » mais les synonymes c’est bien aussi, pour ne pas lasser ! Ce n’est qu’un petit exemple du style assez moyen, le terme « rubicond » en est un autre. Ou les phrases qui se veulent artificiellement choc et laconiques… Ça se lit mais il y a mieux.

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  2. Ben, je crois que ce roman vient de passer de wish list à « pas pour moi ».
    J’avoue que la couverture m’avait un brin séduite et des critiques assez élogieuses comme tu le mentionnes.
    Mais du trop classique, je vais m’en passer, cela ne m’attire pas plus que cela surtout que je viens d’en lire.

    Ma PAL fait triste mine, elle est au régime depuis le début de l’été, donc elle n’est pas très heureuse de me voir fréquenter ce genre d’avis. En revanche mon porte monnaie, lui te remercie. 😉

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  3. Bonjour Xapur!
    Ton avis est très intéressant. J’ai aussi lu Godblind et, sans pour autant être dithyrambique, je pense être moins dans la réserve que toi. Alors, c’est vrai que ce n’est pas non plus de la littérature de haute volée, certaines tournures sont un peu plates, ou familières, il y a sans aucun doute des redondances qui auraient pu être évitées, c’est un fait. Et c’est vrai qu’en soi, l’histoire se situe dans une fantasy des plus classiques, qui ne renouvelle pas vraiment le genre.
    Ceci étant, je lui ai tout de même trouvé quelques points positifs, à ce roman. Certains personnages, pour commencer, dont les histoires et les personnalités m’ont touchée d’une façon ou d’une autre. J’ai surtout apprécié Dom, dont le don de divination est un véritable cadeau empoisonné, puisqu’il subit de plein fouet les effets de chaque « crise ». Et puis il y a quelques personnages féminins bien campés, notamment Tara et Rillirin, mais aussi Gilda, et peut-être aussi Lanta, dans le genre maléfique.
    Je ne cache pas que le côté très manichéen du roman m’a parfois irritée. Les gentils Rilporiens d’un côté et les méchant Mirécès de l’autre, ça sent le réchauffé et la facilité en matière d’intrigue. Mais à nouveau, il peut y avoir du bon dans tout cela. Notamment dans la description des cruautés perpétrées par les Mirécès au nom de leurs dieux, et cette scène de torture très imaginative et réaliste (ceux qui ont lu le roman savent de quoi je parle). Après, c’est sûr que si le lecteur n’est que peu ou même pas du tout porté sur le gore, ce n’est pas un élément qui va faire mouche. Ceci dit, il peut se rattraper sur les scènes de combat, que j’ai trouvé intenses et bien décrites.
    Une autre chose que j’ai appréciée dans ce roman, c’est que je l’ai trouvé bien rythmé et plutôt addictif. Mais cela reste bien sûr très subjectif!
    Je pourrai mieux développer ces points dans ma future chronique, qui devrait paraître dans le courant de cette semaine.
    Bonnes lectures à toi, et merci pour tes belles chroniques éclairées!

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  4. J’en suis à peine à la page 170, mais je suis d’ores et déjà totalement d’accord avec ta critique. Et j’ajoute que la surabondance de points de vue et leur changement incessant est très pénible, et que pour du Grimdark, je trouve le manichéisme exacerbé particulièrement étrange, personnellement. J’ai plus l’impression d’être dans de la High Fantasy sur le fond qui se la joue hardcore sur la forme pour surfer sur la vague Trône de fer. En tout cas, je ne lirai a priori pas les suites moi non plus (et surtout pas à 28 euros les 470 pages).

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  5. J’avais hésité à le cocher lors de la dernière Masse critique Babélio, ton article me confirme que j’ai bien fait de ne pas le faire (pourtant j’étais très attirée par la couverture aussi^^)

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  6. Personnellement le fait que ça soit manichéen ne m’a pas du tout gêné. Il y a eu une époque ou j’étais vraiment énervée par ça, mais c’était plus il y a une dixaine d’année à l’époque ou 90% des livres l’étaient et donc ça apportait une saturation.
    Mais maintenant que c’est devenu la norme de ne pas l’être et qu’on n’en voit beaucoup moins (enfin dans mes lectures personnelle, sur 250 livres lus cette année je ne peux en citer que 2 ou 3 qui l’étaient vraiment) j’avoue que ça ne me dérange plus.

    Disons que ce n’est plus un facteur déterminant de mon appréciation du livre d’être ou pas manichéen quoi, c’est juste une caractéristique comme une autre.

    Après je ne sais pas si c’est moi qui m’imagine des choses (et j’espèce que je serais surprise) mais je pense qu’il y a certains détails sur les dieux qui me font penser que c’est possible qu’on ai une belle surprise dans le futur. (oui c’est vraiment du conditionnel et de conditionnel, mais je le sens venir je ne sais pas pourquoi).

    J’ai bien aimé ce livre grâce à ses personnages que j’ai bien apprécié, pour son rythme qui est bon, le fait que malgré le coté classique on n’ai pas de clichés sur les femmes, l’homophobie ou autre et parce que finalement je l’ai lu très bien, quasiment d’une traite, et qu’il m’a fait passé un bon moment.

    Je suis d’accord pour dire que ce n’est pas la lecture du siècle mais personnellement passer un bon moment est largement suffisant pour que je donne une bonne note à un livre.

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    • Content que tu aies apprécié cette lecture. J’avoue que j’aimerais savoir ce qu’il va se passer concernant les dieux, donc je lirai ton avis au sujet du tome 2 avec intérêt, même si je doute de le lire à mon tour (sauf exception !).

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    • Ah oui c’est forcément très violent (quoique, maintenant, difficile d’être vraiment choqué, à force d’en lire) et il y a des passages bizarrement traduits, c’est plus une question de tournure de phrases en fait.

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  7. Oui et en ne publiant que des critiques dithyrambiques. Cela fait un peu le même effet qu’avec La voie de la colère d’Antoine Rouaud publié il y a deux ans je crois. Bragelonne (encore) l’avait sur-vendu en mettant en avant le fait que cette oeuvre française allait être traduit en anglais. Et au final, ce livre avait beaucoup déçu.

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