L’Empire du Léopard – Emmanuel Chastellière

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Depuis que j’ai appris sa sortie, je guettais le nouveau livre d’Emmanuel Chastellière dont j’avais apprécié Célestopol

Résumé

(source éditeur)

1870.
Après une épuisante campagne militaire, le royaume du Coronado a conquis l’essentiel de la péninsule de la Lune-d’Or. Seul l’empire du Léopard, perdu dans les montagnes, lui résiste encore.
Dans l’attente des renforts promis par sa hiérarchie, le colonel Cérès Orkatz – surnommée la Salamandre – peine à assurer l’ordre sur place, la faute à un vice-roi bien intentionné mais trop faible. Dans ce monde de jungles et de brume, les colons venus faire fortune s’épuisent et meurent à petit feu, même si certains au sein du régiment espèrent toujours découvrir la mythique cité de Tichgu, qui abriterait selon les légendes locales la fontaine de Jouvence.
Alors qu’une éclipse lunaire sans pareille approche, Cérès va devoir tenter d’assurer la survie de ses hommes, au mépris peut-être de ses allégeances…

Editeur : Critic – Date de parution : 19 avril 2018 – 650 pages

L’Auteur

(source éditeur)

Cofondateur du site de référence dédié à la fantasy Elbakin.net, traducteur littéraire et chroniqueur passionné, Emmanuel Chastellière est depuis lors passé de l’autre côté de la barrière. Son premier roman, Le Village, a été nommé au Prix Imaginales 2017 et Célestopol, recueil de nouvelles steampunk d’inspiration slave, a été salué lui aussi par la critique.
Avec L’Empire du Léopard, il signe un roman de fantasy plein de bruit et de fureur.

Mon avis

Le résumé de L’Empire du Léopard m’attirait à la fois par l’aspect historique (qui permet de revisiter la conquête des Amériques), mais aussi un aspect flintlock ou gunpowder fantasy et militaire dont je suis peu connaisseur. Des genres appréciés notamment par Apophis ou Lutin82, mais dont je ne suis pas familier (il faut dire qu’il y en a une bonne partie en anglais et que leur traduction n’est pas prévue). Ce livre en français était donc l’occasion, et la « casquette » de traducteur d’Emmanuel Chastellière a bien dû l’inspirer pour passer au clavier à son tour, mais cette fois en tant qu’auteur.

On découvre donc la péninsule de la Lune-d’Or, colonisée entièrement par les troupes du lointain Royaume du Coronado. Entièrement ? Non, car un village empire peuplé d’irréductibles gaulois indigènes résiste encore ! Cet empire mystérieux pourrait bien être le sauveur de la colonie du Coronado, épuisée après six ans de campagne et surtout frustrée de n’avoir trouvé ni les richesses ni les terres d’abondance qu’elle espérait en ce nouveau monde. Ce qui devait être une expédition glorieuse et lucrative se révèle donc être une entreprise miséreuse, au point que la métropole laisse peu à peu se déliter les choses.

Le récit aborde, outre les aspects coloniaux (l’exploitation des peuples indigènes, la destruction de leur culture et le pillage de leurs ressources naturelles, la guérilla de certains résistants…), une certaine dévastation écologique qui en résulte (on peut ici penser aussi à la guerre en Irak et aux puits de pétrole qui flambent pendant des mois). Le cadre est donc bien posé et les personnages détaillés. Le colonel Cérès, l’héroïne, est une femme qui fait son devoir mais est aussi désabusée par ce qu’elle vit et ce qu’on lui fait faire. Philomé, le vice-roi falot voulant concilier tous les intérêts, des colons comme des indigènes est aux commandes d’une colonie en piteux état. Artemis est un soldat fanfaron, tête à claques et manipulateur. Camellia, une indigène intégrée à l’armée et mêlée contre son gré à un rite magique… Et il y en a plusieurs autres, très détaillés et le plus souvent intéressants voire attachants, y compris chez les « léopards » qui évoquent les aztèques ou les incas.

Si la mise en place, le détail du background et de l’univers, prend son temps, force est de constater qu’on aurait aimé quelques péripéties pour animer les 200 ou 250 premières pages où il ne se passe pas grand chose. Cela se lit bien, mais traîne un peu en longueur. L’action arrive (enfin) quand l’empire du Léopard fait une proposition d’alliance surprenante aux colons, et qu’une délégation de ceux-ci se rend dans les montagnes à la découverte de ce peuple puissant mais caché. C’est alors le début d’un final digne des meilleurs blockbusters avec combats non-stop, magie, monstres, sacrifices sanglants, le tout sur un volcan en éruption, si, si ! Et là, difficile de lâcher le bouquin, l’auteur ayant rendu cette partie nerveuse par de courts chapitres très rythmés.

Beaucoup de choses donc dans ce roman (quelques allusions à des films y sont même glissées) et un mélange des genres réussi avec conquête militaire, colonisation, alchimie, magie, armes à feu, horreur à tendance gore… Au final, un bon récit (malgré un peu trop de longueurs au début), un background et des personnages soignés, de l’action non-stop sur la fin… Pour moi c’est une bonne lecture très recommandable et ce genre, trop peu présent en français, y trouve un bon représentant.

D’autres avis : Au Pays des Cave TrollsLe Bibliocosme (Boudicca) – Blog-o-livreBook en stockLe Culte d’ApophisElhyandraAelinelL’Imaginaerium de SymphonieLes Chroniques du ChroniqueurLes Blablas de Tachan – …

Bonus : interview de l’auteur par un cave troll

A noter un roman du même auteur dans le même univers mais des années plus tard : La Piste des Cendres

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