Dans la toile du temps – Adrian Tchaikovsky

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Après en avoir lu de nombreuses critiques élogieuses, je me suis procuré ce roman de S.F. atypique d’Adrian Tchaikovsky.

Résumé

(source éditeur)

La Terre est au plus mal… Ses derniers habitants n’ont plus qu’un seul espoir : coloniser le «Monde de Kern», une planète lointaine, spécialement terraformée pour l’espèce humaine. Mais sur ce «monde vert» paradisiaque, tout ne s’est pas déroulé comme les scientifiques s’y attendaient. Une autre espèce que celle qui était prévue, aidée par un nanovirus, s’est parfaitement adaptée à ce nouvel environnement et elle n’a pas du tout l’intention de laisser sa place. Le choc de deux civilisations aussi différentes que possible semble inévitable. Qui seront donc les héritiers de l’ancienne Terre? Qui sortira vainqueur du piège tendu par la toile du temps?

Premier roman de l’auteur paru en France, Dans la toile du temps s’inscrit dans la lignée du cycle de L’Élévation de David Brin. Il nous fait découvrir l’évolution d’une civilisation radicalement autre et sa confrontation inévitable avec l’espèce humaine. Le roman a reçu le prix Arthur C. Clarke en 2016.

Editeur : Denoël collection Lunes d’Encre – Traduction : Henry-Luc Planchat – Date de parution : 12/04/2018 – 592 pages

L’Auteur

(source Babélio)

Adrian Czajkowski (Adrian Tchaikovsky dans ses livres) est un auteur britannique de fantasy et de science-fiction. Il est connu pour sa série « Shadows of the Apt » commencée en 2008.

Mon avis

Sachant que ce roman mettait en avant des araignées sur une lointaine planète, je craignais un peu de me retrouver avec un texte classique de guerre entre monstres crochus et gentils colons humains (même si les avis lus ici ou là me détrompaient). Heureusement, ce n’est donc pas le cas, puisqu’il s’agit du récit d’une tentative d’évolution planétaire qui n’a pas fonctionné correctement.

Sur une planète terraformée où une expérience de longue durée concernant un groupe de singes doit avoir lieu, un attentat fait tout rater. Tout ? Non, car l’outil génétique, le nanovirus qui devait « guider » les singes, va se rabattre sur des hôtes inattendus trouvés sur la planète : les araignées !

Nous allons donc assister à la lente évolution de celles-ci, depuis l’animal que nous connaissons, dont le comportement est bien rendu (l’auteur étant un passionné de ces charmantes bestioles, semble-t-il) jusqu’à un début de conquête spatiale, si, si ! Globalement, l’anthropomorphisme est absent de ce roman, et les réactions des différentes espèces d’araignées, au cours des générations, semblent crédibles et relativement exemptes de motivations typiquement humaines. J’aurais un petit bémol concernant le nanovirus, outil génétique utilisé pour faire une sélection parmi ces charmantes bestioles, et dont le mode d’action, lui, me semble un peu trop « conscient » voire anthropomorphe, mais cela reste un détail qui ne gâche pas le récit.

Parmi les péripéties de cette évolution aranéide, notons par exemple un amusant retournement de situation entre mâles et femelles (par rapport à notre espèce « évoluée ») et une lutte pour l’émancipation des mâles – il faut dire que servir de casse-croûte à une femelle sexuellement comblée n’est pas très tentant ! Autre moment de tension extrême, une guerre féroce contre les fourmis, qui manque de faire tourner court l’expérience évolutive. Les péripéties et les armes utilisées par chaque camp sont d’ailleurs bien trouvées.

Il y a également une volonté de jouer à la déesse de la part de Kern, l’humaine dépendante d’une I.A. et coincée en hibernation autour de la planète, dont la présence et les signaux servent de repère ou de but aux araignées au cours des millénaires (avec l’établissement d’une religion parfois controversée). Mais cette tentation concerne aussi le commandant du vaisseau Gilgamesh. Car oui, il y a aussi des humains dans cette histoire, des rescapés de la Terre, enfuis dans une des arches stellaires qui ont quitté la planète. Un vaisseau basé sur des anciennes technologies qu’ils ne maîtrisent pas complètement ou qu’ils ont dû réinventer. Et cet équipage, amenant des milliers de colons on ice, arrive sur ce qui semble être un bon endroit pour un nouveau départ.

Difficile d’en dire plus, et j’en ai peut-être déjà trop raconté, pour ne pas divulgâcher plus avant ce roman qui constitue aussi un hommage appuyé au cycle de l’Elevation de David Brin. Je me suis surpris à me passionner pour ces récits d’araignées, par être étonné par les inventions de l’auteur afin d’extrapoler leur culture et leurs habitudes jusqu’à une fin inattendue. Un récit que j’ai trouvé novateur, dépaysant, surprenant, et franchement réussi. Je rejoins donc la colonie de ceux qui l’ont aimé !

A suivre Dans les Profondeurs du temps

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