Les Mondes-Miroirs – Vincent Mondiot et Raphaël Lafarge

Les Mondes-Miroirs - Vincent Mondiot et Raphaël Lafarge

Dans le cadre de la Rentrée de la Fantasy Francophone, je me suis plongé dans les Mondes-Miroirs

Résumé

(source éditeur)

Elsy et Élodianne ont grandi dans les rues crasseuses de Mirinècevaste cité à l’ombre des Arches, une architecture titanesque qui enjambe les pays et relie les métropoles. Pourtant, leurs chemins se sont éloignés. Devenue magicienne, Élodianne officie désormais pour le gouvernement. Quant à Elsy, à la tête d’une agence de mercenaires, elle navigue en eaux troubles.

Mais lorsque les blasphèmes, d’atroces créatures, émergent des mondes-miroirs et se déchaînent sur la capitale, les deux femmes n’ont d’autre choix que d’unir leurs forces pour mener l’enquête. Face à la menace, elles découvriront combien elles ont changé, et jusqu’où elles pourront aller… Car le sort de Mirinèce est en jeu.

Les Mondes-miroirs nous plongent dans une ville grouillante et mystérieuse où la magie ouvre des portails vers un étrange monde parallèle, vide et silencieux. Mêlant horreur et aventures palpitantes, le roman nous parle aussi d’ambitions démesurées, de femmes fortes et de souvenirs d’enfance qui enchantent un imaginaire hors-norme.

Editeur : Mnémos – Date de parution : 23/08/2018 – 432 pages

Les Auteurs

(source éditeur)

Vincent Mondiot est auteur de livres pour la jeunesse et Raphaël Lafarge a réalisé plusieurs courts-métrages et travaux transmédias. Baignés par leurs influences respectives, ils réussissent à nous surprendre entre aventures débridées et crapule fantasy dans un savant mélange d’intrigues politiques retorses, d’action virevoltante et de relations humaines tragiques, pour notre plus grand plaisir.

Mon avis

Les Mondes-Miroirs consiste en fait en une ré-écriture d’un roman/projet qui existe depuis une dizaine d’années et dont voici la version finale. Dans un univers de fantasy assez atypique, qui lorgne parfois vers l’équivalent de notre Révolution Industrielle avec un côté post-apo pas déplaisant, deux jeunes femmes vont devoir mener une enquête afin de contrer de dangereux terroristes.

Elsy a toutes les caractéristiques de la jeune femme badass, elle fume clope sur clope, jure comme un charretier, est tatouée et dispose d’une somptueuse crinière blanche (ah oui, elle a aussi de gros seins…). Assez caricaturale, elle dirige une petite agence de mercenaires, avec la volonté de quitter le quartier populaire Ouest, très mal famé. Élodianne, sa soeur adoptive, est la bonne élève des deux. Elle a fait des études de magie et s’est spécialisée dans une branche mineure, un peu raillée par ses pairs, celle de la magie des miroirs enchantés. Ceux-ci peuvent en effet ouvrir des portes vers des mondes étranges, pâles reflets de celui d’origine et assujettis aux souvenirs de celui qui les a invoqués.

Et justement, il sort de ces miroirs des créatures ignobles, sortes d’amibes géantes qui dévastent tout sur leur passage. Qui les dirigent ? Que veulent leurs maîtres ? Comment va réagir le pouvoir, mené par un ancien héros de guerre devenu chef suprême au service d’un dieu unique et mystérieux ? C’est ce que l’enquête des deux femmes devra établir. On assistera donc à des combats face à des monstres dégoulinants, des scènes assez gore, des déferlements de magie et une longue traque sur les traces du passé entourant la ville-capitale de Mirinèce.

Si les personnages sont donc parfois un peu too much (lorgnant vers la crapule/dark fantasy), ils sont cependant globalement attachants, même si Elsy vole largement la vedette à Elodianne. Elles sont entourées de partenaires secondaires plutôt convaincants et on suit leur épopée avec plaisir dans la première moitié du roman. La suite est un peu moins réussie, la longue traque finale étant malencontreusement entrecoupée « d’épilogues » qui cassent un peu trop le rythme de la poursuite et des combats. Les motivations des méchants auraient gagné à être explicitées de façon plus précoce et succincte.

Au chapitre des regrets, j’aurais aimé aussi en savoir un peu plus sur la construction de l’univers, entrevu un peu trop vite. Sept arches convergent vers Mirinèce et sont plus ou moins toxiques, des titans gigantesques sont dressés un peu partout dans la région mais cela reste assez nébuleux. Un bon thème pour une suite ?

Malgré ces petits bémols, Les Mondes-Miroirs est un roman de fantasy atypique, avec des personnages attachants, un background original qui tranche avec la routine qu’on a l’habitude de lire à tour de romans, et la magie des miroirs, mon beau miroir, sans égaler la maîtrise d’un Sanderson, change agréablement des sempiternelles boules de feu et nécromancies. On notera aussi en filigrane une petite connotation sociale, présente sans être envahissante.

A noter aussi la belle couverture de Qistina Khalidah (qui a signé celle de La Crécerelle, également chez Mnémos) et des illustrations intérieures de Matthieu Leveder, fortement impliqué dans la création de cet univers. L’objet-livre est réussi, avec papier de qualité et couverture semi-rigide à rabats.

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N.B. Vincent Mondiot est revenu dans cet univers en 2019 avec L’Ombre des Arches.

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