Dans les titres de lancement de la nouvelle collection Albin Michel Imaginaire (outre Mage de Bataille dont j’ai parlé il y a peu) figure ce livre de Robert Jackson Bennett, qui lorgne à la fois du côté de Stephen King et de celui de Neil Gaiman. Voyons voir ça !
Résumé
(source éditeur)
Veillée par une lune rose, Wink, au Nouveau-Mexique, est une petite ville idéale. À un détail près : elle ne figure sur aucune carte. Après deux ans d’errance, Mona Bright, ex-flic, vient d’y hériter de la maison de sa mère, qui s’est suicidée trente ans plus tôt. Très vite, Mona s’attache au calme des rues, aux jolis petits pavillons, aux habitants qui semblent encore vivre dans l’utopique douceur des années cinquante. Pourtant, au fil de ses rencontres et de son enquête sur le passé de sa mère et les circonstances de sa mort (fuyez le naturel…), Mona doit se rendre à l’évidence : une menace plane sur Wink et ses étranges habitants.
Sera-t-elle vraiment de taille à affronter les forces occultes à l’œuvre dans ce lieu hors d’Amérique ?
Editeur : Albin Michel Imaginaire – Traduction : Laurent Philibert-Caillat – Date de parution : 26/09/2018 – 784 pages
L’Auteur
(source éditeur)
Né à Baton-Rouge (Louisiane) en 1984, Robert Jackson Bennett est l’auteur de huit romans. Il s’est récemment fait remarquer avec sa trilogie de fantasy The Divine Cities. American Elsewhere est considéré comme son chef-d’oeuvre.
Mon avis
La première chose qui m’a surpris avec American Elsewhere, c’est le poids du bouquin, qui s’explique par les près de 800 pages de récit, chose que je n’avais pas intégrée. Bref, on verra plus tard dans ma chronique que le livre aurait largement pu être allégé, mais c’est comme ça !
L’histoire suit une ancienne flic désabusée qui a perdu son enfant dans un accident, Mona, laquelle hérite d’une maison dans un petit bled paumé nommé Wink (« clin d’œil » en anglais, quel nom !). Si paumé qu’il ne figure même pas sur les cartes ! Est-ce lié au laboratoire expérimental du gouvernement qui y menait jadis des expériences « quantiques » ? Et dans lequel la mère de Mona travaillait, avant de sombrer dans une longue dépression puis de se suicider ? Faute de vrai lieu où habiter (ce qui est bien pratique pour l’histoire), Mona décide de s’installer dans le petit bled, dont les habitants sont plus qu’étranges. Une ville américaine figée dans les cartes postales des années 50 (une Hill valley version fifties), où tout est propre et bien rangé mais où il ne fait pas bon sortir le soir. Car les habitants cachent bien sûr un lourd secret, que Mona va peu à peu appréhender en cherchant des informations sur sa mère et les travaux scientifiques de celle-ci.
Autant le dire tout de suite, si Mona est sympathique et attachante, elle ne devait pas être un bon flic car elle met pas mal de temps à comprendre la nature exacte des habitants de Wink, alors même que certains d’entre eux lui révèlent de grands pans de leur histoire (le récit sur le grand oiseau !). Du coup, on a l’impression que Robert Jackson Bennett prolonge artificiellement son récit, et qu’il spoile un peu le lecteur tandis que son héroïne ne remarque pas les évidences qu’elle a sous le nez. Il lui faudra bien du temps pour se rendre compte qu’elle a affaire à des personnes qui ne sont pas vraiment de chez nous, c’est peu de le dire !
American Elsewhere se lit cependant bien, l’auteur ayant du métier, malgré son trop grand nombre de pages mettant en jeu des personnages qui auraient pu être enlevés afin de tonifier l’histoire. Il y a en effet quelques chapitres qui n’apportent pas grand chose.
Si l’ensemble se traîne un peu dans la première moitié, le récit s’accélère ensuite et se tourne vers l’action quasi non-stop emplie de scènes gore à souhait (sic), un crescendo jusqu’à un final cataclysmo-cosmique. Un livre qui ravira les fans de Stephen King, on y retrouve des thématiques chère à cet auteur, ainsi qu’aux fans de H.P. Lovecraft, là aussi de nombreuses caractéristiques des membres gluants de son « culte » y sont reprises, mais en moins cryptique. Ici, amour maternel, traumatismes liés à l’enfance et quête d’un bonheur relatif sont partagés par les humains et leurs… voisins. A défaut d’une originalité folle, American Elsewhere se révèle un récit solide aux frontières du fantastique et de la S.F. et emporte l’adhésion.
D’autres avis : Le Bibliocosme (Boudicca) – Le Culte d’Apophis – L’Epaule d’Orion – Au Pays des Cave Trolls – L’Ours Inculte – Le Chien Critique – Chut… Maman lit – Le Monde d’Elhyandra – Livrement – Marque ta page – RSF blog – Sometimes a book – …
Belle critique, bravo. C’est clair que quand on lit entre les lignes, l’histoire du grand oiseau est assez… terrifiante. Comme quoi, hein, pas besoin de débauches de scènes gore pour faire flipper son lecteur, il suffit juste de lui raconter une histoire de maman piaf et de sa progéniture 😀
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Merci ! Une histoire digne de Loeufcraft 😉
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é-nor-me 😀
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Un de mes chouchous de l’année. 🙂
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Je n’irai pas jusque-là, mais il reste très recommandable.
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Belle critique Xa, cependant la taille du livre et la lenteur de la 1ère moitié me laissent perplexe sur un éventuel achat. Même si tu m’as mis l’eau à la bouche avec le côté gore et lovecraftien. Me rappel que la Troll m’avait presque convaincu aussi avec sa chronique. On verra bien ^^ Merci pour ce retour de lecture précis.
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Voix hypnotique : Il te le faut… Il te le faut…
😉
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Je suis tout à fait d’accord avec ta chronique et je pense qu’on a eu à peu près le même ressenti : c’est loin d’être désagréable mais il y a malgré tout plusieurs maladresses et longueurs.
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Au programme chez moi normalement, je ne sais juste pas quand xD
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Le problème éternel des lecteurs…
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Un livre qui tire un peu à la ligne et qui mériterait d’être raccourci, tout en restant lisible ? Ça lorgne définitivement chez Stephen King, mais pas que du bon côté. =P
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Ne retiens pas que ce qui t’arrange, espèce de troll !
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Comme toi, j’avais trouvé Mona un peu lente. Puis je me suis mis à sa place (pas en tants que flic, faut pas exagérer). Et si on me racontait ces choses, je me dirais que ces habitants sont fadas, un peu porté sur la gnole et décidément pas très accueillant envers les « étrangers ». Parce que dans ma vie de tous les jours, l’explication fantastique ne me vient jamais à l’esprit.
Mais comme toi, je trouve que l’auteur se disperse un peu trop. Mais bon, je les avaler rapidement…
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Voilà, il y a des défauts mais ça se lit bien quand même.
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Celui-ci me tente bien mais pas autant qu’Anatèm et je sais déjà quand je pourrai me pencher dessus XD
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Moi je fais l’impasse sur Anatem^^
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Il est dans ma PAL, et devrait donc (théoriquement) être entamé prochainement o/
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Bonne lecture !
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Quel enthousiasme. Cela donne vachement envie de le prendre pour soi.
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C’est sûr que ça traine ^^
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Oui, surtout la première moitié.
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J’ai passé un bon moment de lecture avec ce beau pavé mais je partage ton avis concernant l’allègement qui aurait été aussi bienvenu. J’ai tiqué moi aussi en me demandant comment Mona pouvait ne pas voir qu’il y avait un problème (sans pour autant deviner entièrement ce qu’il se tramait) de par ses compétences d’ancienne flic.
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Ué elle est pas trop futée (surtout après l’histoire du gros oiseau^^).
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