Le Livre des Martyrs, tome 1 : Les Jardins de la Lune – Steven Erikson

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J’entends parler depuis longtemps du cycle du Livre des Martyrs (anciennement Livre Malazéen des Glorieux Défunts) et de sa parution compliquée en France (le premier tomes a été traduit puis la série abandonnée, puis les deux premiers tomes ont été traduits et publiés sous forme de 3 volumes, puis la série a été à nouveau abandonnée). J’ai donc pris ce premier tome dans une nouvelle traduction (ce qui en fait sa troisième édition VF), chez un nouvel éditeur (Leha) et j’ai également acheté le second depuis, comptant bien soutenir l’éditeur en les prenant au fur et à mesure de leur parution. C’est que le chemin est encore long, vu qu’il s’agit d’une décalogie, finie en V.O. et dont deux tomes doivent paraître chaque année en V.F. En espérant que tout se passe bien et que la série puisse trouver son public…

Résumé

(source éditeur)

Dans un monde qui a vu naître et disparaître d’innombrables races et civilisations, l’empire malazéen étend implacablement sa domination, soumettant des continents entiers les uns après les autres, grâce à la discipline de ses armées et la supériorité de ses mages de guerre.

Mais la loyauté de ses soldats, abandonnés et trahis par leur impératrice, est mise à rude épreuve. Perdus, abandonnés et déchus, les fidèles de l’empire vont devoir tenter de survivre, entre sacrifices et dangers mortels.

Un complot bien plus vaste se joue en toile de fond. D’anciennes forces terrées dans l’ombre semblent se réveiller, prêtes à tout pour regagner leur splendeur passée. Regroupés sous la coupe du jeu des dragons, dieux et ascendants, sorciers et chamans, Eleints et changeurs de formes, tirent les ficelles d’un drame qui, transcendant les conflits des simples mortels, se joue à l’échelle du temps lui-même.

Éditeur : Editions Leha – Traduction : Emmanuel Chastellière – Date de parution : mai 2018 – 640 pages

L’Auteur

(source éditeur)

Archéologue et anthropologue de formation, féru d’histoire, Steven Erikson s’est inspiré de ces univers et des grands récits de la mythologie à l’instar de l’Iliade pour sa série Malazan Book of the Fallen. Son œuvre, empreinte de grandes épopées et de mystères (nul ne peut prédire l’évolution de ses romans), est loin des clichés collant parfois à la fantasy. Il dépeint des personnages aux multiples facettes, alternant les bons comme les mauvais côtés, à l’image de l’être humain. Son œuvre, multi-primée, est considérée par beaucoup comme une des toutes meil­leures sagas d’epic fantasy jamais écrites.

Né le 7 octobre 1959 à Toronto, au Canada, il a grandi à Winnipeg puis alterné son lieu de résidence entre son pays de naissance et l’Angleterre dont sa femme est originaire.

Mon avis

Steven Erikson, l’auteur, précise dans une introduction qu’il a voulu faire une œuvre de fantasy ambitieuse, et qu’on lui a parfois reproché de ne pas aider le lecteur qui débarque dans ce premier tome en plein milieu d’une guerre dont il ne connait pas les protagonistes, ni les lieux, ni le background. Personnellement, je n’ai pas été gêné par cet aspect, qui nécessite certes qu’on s’accroche un petit peu et qu’on revienne parfois en arrière. Il est sûr que les amateurs de fantasy classique avec jeune élu remplissant une prophétie ne sont pas les clients pour cette saga, qui lorgne plus vers l’aspect dark de la Compagnie Noire. Vous êtes prévenus !

On commence l’histoire par le siège de la ville de Pale, tandis que les armées de l’impératrice Larkheen se mesurent aux défenseurs aidés par le roi d’une cité flottante. Le souci est que les soldats de l’impératrice, bien que vainqueurs, sont en grande partie éliminés par des forces qui pourraient bien être celles de leur dirigeante. Celle-ci voudrait en effet se débarrasser des partisans de l’ancien empereur qu’elle a remplacé. Les dommages collatéraux sont alors bien pratiques ! On suivra un petit groupe de vétérans, les Brûleurs de Pont, et des magiciens, se diriger vers la prochaine cible de la conquête malazéenne, la ville de Darujhistan. Le tout en essayant de savoir si l’impératrice ne va pas les trahir, alors qu’ils restent fidèles à l’idée d’un empire hégémoniste qui conquiert continent après continent (les lieux de l’action ne représentent en effet qu’une petite partie du monde de la saga).

Difficile de résumer plus, car si les Brûleurs de Pont tentent de faire alliance avec la guilde des assassins de Darujhistan pour noyauter la ville, l’adjointe de l’Impératrice, elle, essaie de réveiller une force antique surpuissante enfermée par magie. Et le roi de la cité volante, opposé à l’Empire, veuille avec ses dragons et son épée magique ! Tandis que les dirigeants locaux essaient de se préparer à l’arrivée de l’armée adverse…

Ajoutons à cela un système de magie très original, basé sur des espèces de poches dimensionnelles d’où les mages puisent leur énergie et qu’ils peuvent visiter, des dieux ou personnages étranges qui parcourent le monde et se mêlent activement de ce qui s’y passe, des races non-humaines, des êtres ayant vécu des (centaines de) milliers d’années… Un univers très riche et touffu, qui peut faire perdre pied. J’ai préféré me laisser emmener, sans forcément tout comprendre de prime abord, puis revenir en arrière et relire ensuite certains passages, les choses devenant alors plus claires. J’ai simplement un peu regretté le grand nombre de personnages qui sont parfois difficiles à suivre ou à différencier, et une fin un peu trop facile. Dommage, tous les protagonistes étaient là et auraient pu mieux interagir.

Mais comme il parait que les tomes suivants sont meilleurs, je prévois de continuer (le tome 2 est déjà dans ma PAL, comme dit plus haut). En tout cas un univers atypique et un tome qui ne manque pas d’ampleur, très bien traduit par Emmanuel Chastellière, dans un épais volume de bonne facture orné d’une superbe illustration de Marc Simonetti. Pas la claque ultime que j’attendais (et espérais), mais une saga qui promet et possède un sacré potentiel, c’est déjà bien.

D’autres avis : Le Culte d’ApophisLe Bibliocosme (Boudicca) – AlbédoBlog-o-livreLa Bulle d’EleynaC’est pour ma cultureL’Imaginaerum de SymphonieLes Chroniques du ChroniqueurL’Ours InculteLorhkan – …

39 commentaires

  1. Je suis d’accord avec toi : ce n’est pas l’immense coup de coeur que j’attendais, mais il y a suffisamment de potentiel pour que j’ai envie de découvrir la suite 🙂

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  2. Tu comptes le lire bientôt le 2 ? Je serais intéressée par ce que d’autres en disent car vu la chro de Nébal dans le Bifrost la trad a l’air d’être une catastrophe.

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    • De rien ! Quand une traduction est bonne, il faut le dire. Quand elle est mauvaise, aussi !
      Je n’en parle pas souvent, n’ayant pas le texte original pour l’estimer. Mais sur les tournures et lourdeurs de phrases, ou leur fluidité, là, chacun peut s’en rendre compte.

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  3. J’avoue avoir un peu peur du flot d’informations qui va déluger lors de cette lecture, c’est peut-être ce qui me fait hésiter à le lire une bonne fois pour toute. Puis j’ai beaucoup d’attentes également donc la peur d’être déçu qui vient inexorablement avec. Bref, ton article me rappelle encore une fois que je dois franchir le pas. Je vais essayer pour cette année. Merci pour ce retour de lecture !

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