
J’attendais avec impatience la novella Helstrid de Christian Léourier, auteur dont j’avais dévoré les 4 tomes de Lanmeur. Après une histoire récemment dans le numéro 93 de Bifrost, le voici donc maintenant dans la collection Une Heure-Lumière du Bélial, avec un tome orné d’une superbe illustration d’Aurélien Police.
Résumé
(source éditeur)
Certains mondes ne sont pas faits pour l’humanité : Helstrid est de ceux-là. Des températures de -150 °C ; des vents de 200 km/h ; une atmosphère toxique. Pourtant, la Compagnie tient à exploiter ses énormes ressources en minerai, appâtant les volontaires à l’exil à grand renfort de gains conséquents. Des hommes et des femmes à l’image de Vic, qui supervise le travail de prospection et d’exploitation des machines. Un job comme un autre, finalement, et qui vaut toujours mieux que d’affronter son passé laissé sur Terre… Jusqu’à ce que le porion soit contraint d’accompagner un convoi chargé de ravitailler un avant-poste à plusieurs centaines de kilomètres de la base principale. Un trajet dangereux, mais les IA sont là pour veiller à la bonne marche des véhicules suréquipés et à la protection du seul humain embarqué. Dans pareilles conditions, tout ne peut que se passer au mieux…
Editeur : Lé Bélial (coll. Une Heure Lumière) – Date de parution : 21/02/2019 – 130 pages
L’Auteur
(adapté des infos éditeur)
Christian Léourier, né en 1948 à Paris, est un écrivain français de science-fiction et de récits historiques, pour adultes et pour la jeunesse. Il a longtemps travaillé pour la Direction de la Mémoire, du Patrimoine et des Archives du Ministère de la Défense et co-dirige, à ce titre, la collection historique pour jeunes « Les Romans de la mémoire », chez Nathan.
Son premier roman de SF, Les Montagnes du soleil, publié en 1972 dans la collection “Ailleurs et Demain” (Robert Laffont), a frappé la critique par son originalité et sa qualité. La Planète inquiète, paru en 1979, a confirmé un talent digne des meilleurs auteurs anglo-saxons. Léourier est également l’auteur de nombreuses nouvelles de science-fiction, publiées dans les principales revue (Fiction, Horizons du Fantastique, Argon… et tout récemment Bifrost) et dans diverses anthologies.
On évoque souvent, à propos de Léourier, Asimov ou Vance. Auteur réellement original, Christian Léourier s’inscrit en réalité dans la grande tradition de Murray Leinster, pour le sens de l’aventure, et d’Ursula le Guin, pour sa capacité à décrire des sociétés radicalement autres et pourtant si humaines, en particulier dans le cycle de Lanmeur.
Mon avis
Helstrid, c’est le nom d’une planète particulièrement inhospitalière où des colons humains, malgré des températures extrêmes (- 150 °C !) et des vents violents (200 km/h !) s’obstinent à extraire du minerai qui est ensuite envoyé sur Terre. Un endroit parfait pour oublier ses peines de cœur, donc, comme l’a décidé Vic, d’autant qu’avec le voyage, son retour se ferait au minimum 50 années terriennes après son départ. Quasiment une aller simple…
Sur Helstrid, les hommes sont peu de choses face aux éléments et essaient de profiter des accalmies passagères pour se déplacer, même si leur présence semble superflue devant l’efficacité bien supérieure des machines et de leurs Intelligences Artificielles. Vic se risque donc quand même dans un convoi de ravitaillement, quasiment simple spectateur au milieu de trois camions automatisés qui semblent se débrouiller sans lui.
Tant pis pour lui (et tant mieux pour le lecteur), le trajet ne va bien sûr pas être de tout repos. Une tempête soudaine se lève, les communications sont brusquement coupées, Vic est témoin d’activités naturelles exceptionnelles, des secousses sismiques se déclenchent, des ponts s’affaissent au dessus de crevasses, le camion de Vic est isolé des deux autres dirigés eux aussi par des IA, les détours se multiplient, bref tout va de travers.
Et c’est là que j’ai un peu décroché, tellement l’accumulation d’ennuis parait exagérée (tels ces obstacles qui ne surgissent que pour le camion de Vic, alors que les autres passent sans soucis…). Le but est bien sûr d’isoler l’humain, de le laisser en vase clos avec le pilote IA. Vic du mal à oublier sa compagne Maï (qui, sur Terre, l’a largué du jour au lendemain, sans explication) et le stress du voyage amplifie son introspection. L’IA qui voyage avec lui, prénommée Anne-Marie, est d’une prévenance excessive et d’une certaine condescendance, je l’ai d’ailleurs trouvé assez agaçante. Mais Vic subit, à la fois les éléments, les contretemps, son passé malheureux et l’IA qui sait tout mieux faire que lui (ou en est persuadée, en tout cas). Pour son bien. Jusqu’à un final… glacial (sic).
Du coup, je regrette d’être un peu passé à côté de ce texte, au contexte pourtant très bien rendu, avec une planète impressionnante de nature hostile, quelques mystères : la biologie locale, des phénomènes étranges mais pas développés, comme pour montrer que certaines choses dans l’univers ne pourront jamais être comprises par l’homme. Ce qui est résumé dans la première phrase du… résumé… de l’éditeur : « Certains mondes ne sont pas faits pour l’humanité ». Le sont-ils pour ses robots ?
A noter pas mal de soucis de typographie sur mon édition numérique epub qui m’ont poussé à me tourner vers la version pdf, gageons que Le Bélial les corrigera rapidement.
D’autres avis : L’Epaule d’Orion – Le Culte d’Apophis – Blog-o-livre – Les lectures du Maki – Au Pays des Cave Trolls – Aelinel – Le Dragon Galactique – Navigatrice de l’Imaginaire – …
J’ai une vision un peu différente de la tienne. Je ne pense pas que l’accumulation des soucis rencontrés par Vic et son camion soit dû au hasard. Je pense qu’on a trois personnages, Vic, l’IA et la planète Helstrid, et qu’à un moment nous assistons subtilement à un changement d’alliance.
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Idée intéressante (et peut-être trop subtile pour moi^^).
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Je lis peut-être plus qu’il n’y a réellement à lire dans cette novella, mais j’y ai vu une opposition à la 2001 L’Odyssée de l’espace entre HAL et Bowman.
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J’avoue que je me suis aussi demandé à un moment si on n’allait pas basculer là-dedans. La méchante IA etc… Heureusement, non.
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Attention un peu de spoil dans le commentaire
Je suis comme Feyd, je pense que les péripéties s’enchaînent selon une logique et non par hasard. Pour reprendre ton exemple sur la passerelle. Elle a pu être volontairement abîmé par B ou C , ou en parfait état mais la retranscription vidéo trafiqué par Anne Marie… le doute subsiste !
Il me manque juste un petit truc sur le pourquoi des événements Helstridien, quelque chose qui les relierai aux IA ou un truc du genre. Le seul bémol, sinon j’ai bien aimé le voyage, classique mais efficace.
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Bah oui, la question est « pourquoi » ?
L’IA pourrait facilement se débarrasser de l’humain si elle le voulait, pas besoin de cette mise en scène…
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Peut être que l’IA est confronté au loi de la robotique et qu’elle essaye de les détourner, une façon de responsabiliser Vic !
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Je n’étais pas particulièrement chaud sur cette novella, je n’ai jamais réussi à finir le tome 1 de Lanmeur, la dernière nouvelle dans Bifrost ne m’a pas emporté. En plus, cette histoire de rupture sentimental me faisait un peu peur.
A lire ton avis, plein d’autres choses risquent de me hérisser le poil comme toi.
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Si tu n’es pas chaud, ne va pas sur Helstrid 🙂
Après, si tu n’accroches pas à l’auteur, n’aie pas de regrets, ce n’est pas son meilleur texte.
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Toujours plus de problèmes, c’est le « Seul sur Mars » français ? =P
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Il y a en effet une accumulation qui en devient tellement artificielle que c’en est pénible.
Mais sinon, le héros de Léourier est bien plus passif que celui de Weir !
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ah! tu refroidis ( 😉 ) un peu ma curiosité et freine mes ardeurs. Tant mieux, ainsi, je ne serais pas trop déçue de mon côté.
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J’attends donc ton avis !
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Bonnnnn, on va bien voir alors. J’espère que je serai plus conquise.
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Je te le souhaite !
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Je te plussoie, mais ce n’est pas l’IA qui m’a saoulée, c’est Vic :’)
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Je te comprends.
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C’est moi ou les avis vraiment positifs ne sont pas légion ? Il va falloir me jeter à l’eau pour savoir si ça peut me plaire ou pas…
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Le récit divise en effet (et provoque des discussions animées sur le forum du Bélial).
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Bon j’espère que je l’aimerais plus que toi (de toute façon c’est un UHL, je ne vais pas faire l’impasse ^^)
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Je te le souhaite !
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Je l’ai acheté cette semaine. Je suis assez curieuse suite à ton avis, du coup.
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J’attends le tien 😉
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