Interview : Victor Fleury

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Après le coup de coeur lié à la lecture de L’Homme Electrique, j’ai fort logiquement demandé à son auteur, Victor Fleury, de répondre à quelques questions. Et il a gentiment accepté !

Peux-tu te présenter en quelques mots (ou plus !) ?
Il est toujours compliqué de se définir soi-même, alors disons que je suis avant tout un lecteur et plus généralement un curieux. Fictions ou documentaires, je suis intéressé par beaucoup de domaines, mais il est vrai que j’ai un faible pour l’Histoire et pour les littératures de l’Imaginaire. Vous ne serez donc pas étonné en constatant que j’ai conjugué ces deux passions dans mes premières créations d’envergure.
J’ajouterais que je suis lyonnais de naissance et de cœur, même si je réside à présent dans les environs de Bourg-en-Bresse, une région très agréable non loin de ma chère ville. Cela n’a bien sûr rien à voir avec le fait que Lyon est la capitale des Bonaparte dans l’Empire Électrique… (rires)
Plus sérieusement, cette hypothèse n’est pas si folle : Napoléon Ier était un amoureux de l’Italie et avait émis le souhait de gouverner l’Europe depuis une position plus centrale que Paris.

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Comment t’est venue l’idée de revisiter le steampunk en créant le voltapunk ?
Tout d’abord, au sujet du steampunk : je n’ai pas pris conscience tout de suite que j’en écrivais. Ma motivation première avec l’Empire Électrique était de réutiliser les personnages de la littérature populaire que j’aimais en les projetant dans un univers parallèle afin de les confronter à des problématiques nouvelles, inhabituelles donc intéressantes (par exemple : un Zorro vieillissant confronté à la dureté du monde réelle, en l’occurrence la question de l’esclavage, qu’il ne peut résoudre en deux coups d’épée).
Pour ce qui est du choix de l’électricité comme source d’énergie dominante, il est purement visuel. La fumée noirâtre du steampunk est ainsi remplacée par la vivacité lumineuse de la puissance voltaïque. Une machine électrique peut grésiller, bourdonner, et de ses circuits jaillissent des étincelles aux multiples couleurs.
Selon le principe discutable de Lao Tseu, une image vaut mille mots, alors admirez plutôt l’esthétique de l’électricité dans les premiers instants de cette vidéo tirée de l’excellent film de Christopher Nolan, « Le Prestige ».

Peux-tu nous parler des tes premiers écrits ? Tu as publié d’emblée un recueil (L’Empire Electrique) chez un éditeur prestigieux, Bragelonne, comment cela est-il arrivé ?
J’ai longtemps écrit pour mon seul plaisir, sans même essayer d’envoyer mes manuscrits à des éditeurs. Il s’agissait d’histoires courtes, explorant tous les domaines de l’imaginaire.
Il y a quelques années, au festival des Imaginales, avant que je ne publie mes premières nouvelles dans des anthologies, j’ai parlé à un autre auteur de mes créations. Il s’agissait de Xavier Mauméjean, dont j’apprécie grandement les romans. Il m’a aimablement proposé de lui envoyer mes textes et ses retours ont été extrêmement positifs.
Cela m’a encouragé à prendre plus au sérieux mon activité et je me suis mis à envoyer des nouvelles en réponse à des appels à texte. Plusieurs ont été acceptées, si bien que je me suis décidé à participer au speed dating du festival des Imaginales, une rencontre annuelle entre éditeurs et plumes en devenir.
Je ne pensais pas intéresser une grande maison d’édition comme Bragelonne avec un genre aussi spécifique que le voltapunk, encore moins avec un format de fix-up (recueil de nouvelles autour d’un même thème). En réalité, le speed dating n’a pas très bien commencé pour moi : l’éditeur que j’étais venu voir était absent. À la fin de la séance, j’ai demandé s’il était possible de rencontrer Stéphane Marsan. Celui-ci était sur le départ et a gentiment accepté de me consacrer quelques minutes. Tandis que je lui expliquais ma démarche d’écriture, il a commencé à lire mes premières pages, et s’est arrêté net au bout de dix minutes. Je me souviens alors de ses paroles : « C’est génial. Je prends. »

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Après le recueil, le roman avec L’Homme Électrique. Le changement d’exercice s’est-il bien passé ?
La démarche est bien sûr différente, mais on se refait pas, j’ai retrouvé les mêmes petits plaisirs : j’aime tromper mon lecteur, ou du moins le surprendre en multipliant les rebondissements et les retournements de situation. Le format de la nouvelle se prête davantage à ce type de gourmandises mais je crois être parvenu à tisser quelques changements de perspective enthousiasmants dans l’Homme Électrique.
Je pense que le danger dans l’écriture d’un roman réside dans ses temps morts. Afin d’éviter cet écueil, je me suis inspiré encore une fois des feuilletonistes du XIXème siècle qui n’avaient droit qu’à deux pages dans le journal et devaient maintenir en haleine leur public d’un numéro à l’autre. Les premiers retours des lecteurs me réjouissent, car il semble que les pages de L’Homme Électrique se tournent aisément.

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Je crois que tu as bientôt une autre actualité, peux-tu nous en parler ?
Avec plaisir. Dans peu de temps, en avril, sortira La Prêtresse Esclave, le premier tome de La Croisade Éternelle. Il s’agit d’un cycle de fantasy dont l’univers est inspiré de la Mésopotamie antique. Le personnage principale est une femme, et pas n’importe laquelle : la servante d’un héritier décadent, contrainte de partager avec lui un lien magique très spécial. Ce monde est caractérisé par la domination d’une religion aux dieux inquiétants.
Vous trouverez plus d’informations ainsi qu’une carte de l’univers sur mon site.

Et dans l’avenir, vers quelles directions te porteraient tes goûts ?
J’ai beaucoup de projets en tête, dans des domaines très divers. Fantasy, science-fiction, roman historique, space opera… et bien sûr, voltapunk. Il faudra bien que je me décide, mais en attendant, je veux me concentrer sur l’écriture de la trilogie de La Croisade Éternelle.

Enfin, pour les lecteurs qui voudraient te rencontrer ailleurs que dans un bouchon lyonnais, as-tu des salons ou dédicaces prévus ?
Plusieurs dans les prochains mois (NdXapur : dédicaces en région lyonnaise, Trolls & Légendes, Les Imaginales, Étonnants Voyageurs… entre autres !). Je vous invite à consulter l’onglet « Actualités » de mon site internet.

Merci Victor d’avoir répondu à mes questions et je te souhaite une belle réussite pour tes projets !

Retrouvez Victor Fleury sur son site internet

15 commentaires

  1. J’aime bien les interviews, merci pour celle ci.
    Je pense que dans chaque livre, du moins d’auteurs francophone, l’éditeur devrait mettre une petite interview de l’auteur.

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  2. Belle interview l’ami ! Il sera intéressant de voir ce que l’auteur propose dans un autre univers, notamment Fantasy et dans une période aussi reculée que celle de la Mésopotamie. Il serait vraiment temps que je lise l’Empire Électrique un de ces jours !

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