Le Chant Mortel du Soleil – Franck Ferric

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Ayant beaucoup aimé Trois Oboles pour Charon de Franck Ferric paru chez Denoël, j’attendais avec impatience son roman de fantasy Le Chant Mortel du Soleil, cette fois chez Albin Michel Imaginaire….

Résumé

(source éditeur)

Il s’appelle Araatan, il est le Grand Qsar. On le surnomme la Montagne car il est haut comme deux hommes, large comme un auroch. Le destin de ce géant est de mener son peuple de cavaliers sur la route de la Toute Fin : achever l’extermination totale des dieux. Une seule divinité a survécu à leur déicide : celle de la cité d’Ishroun. Pour abattre les murailles d’Ishroun et éteindre le culte de la Première Flamme, Araatan se donne un an.

Elle s’appelle Kosum. Née esclave, elle était la meilleure dresseuse de chevaux des plaines. Pour avoir tenté de castrer le fils de son maître, elles a été enchaînée nue à une tour pleine de morts. Alors qu’elle attend résignée le baiser mortel du gel, quatre cavaliers la délivrent. Ces hommes durs retournent auprès du Grand Qsar. Kosum, qui croyait mettre un pied dans la guerre, va entamer un tout autre voyage.

Editeur : Albin Michel Imaginaire – Date de parution : 27/03/2019 – 384 pages

L’Auteur

(source éditeur)

Franck Ferric est né en 1979, à Bourges. Oeuvrant principalement dans le domaine des littératures de l’Imaginaire, il a publié une cinquantaine de nouvelles, la plupart rassemblées en deux recueils, et quatre romans. Le dernier en date, Trois Oboles pour Charon, a été finaliste du Grand Prix de l’Imaginaire en 2015. Il vit près d’Orléans.

Mon avis

Curieux livre que ce Chant Mortel du Soleil, qui se place du côté de la fantasy épique. Une armée qui dévaste tout sur son passage (elle ne s’appelle pas L’Avalanche pour rien), menée par un peuple de géants dont la mission ultime est d’éradiquer les Dieux de la face de la Terre, un langage recherché et médiévalisant (n’en étant pas très fan, j’ai parfois tiqué, surtout au début, d’autant plus qu’il parait parfois incongru dans la bouche de protagonistes barbares), une quête des origines aux confins du monde, des réflexions et critiques sur la place de la religion…

Commençons par le commencement, avec deux fils narratifs en parallèle. Kosum l’esclave est torturée et frôle la mort à cause de son caractère bien trempé. Elle est sauvée de justesse par des cavaliers, émissaires du Qsar Araatan. Celui-ci est issu des géants Montagnards et commande une armée hétéroclite venant faire des réserves dans les plaines pour nourrir son peuple. Mais sous l’influence d’un étrange sorcier, et malgré les réticences de son lieutenant (un ancien roi qui s’est soumis à lui), il décide d’attaquer la ville fortifiée d’Ishroun. Car là réside la puissance du dernier dieu, et les Montagnards cherchent la gloire de débarrasser le monde de cette engeance.

Mais peut-on s’affranchir de la religion, qui par ailleurs abaisse l’homme ? Que reste-t-il ensuite ? L’homme peut-il vivre sans dieu(x), comment expliquer la vie sans guide voire maître auquel se référer ? Peut-on s’accomplir dans un monde uniquement matériel où prime le chacun pour soi (toute ressemblance etc…) ? Ce sont quelques unes des questions auxquelles Araatan d’un côté, et Kosum de l’autre, vont se trouver confrontés. Le conquérant perclus de doutes envoie l’esclave et un petit groupe sur les traces des origines, alors qu’il s’apprête à finir l’histoire. Mais la victoire pourrait bien avoir un goût de cendres…

Récit âpre, empli de bruit et de fureur, peuplé de héros atypiques et attachants, même si souvent violents et solitaires, Le Chant Mortel du Soleil ne ménage pas ses personnages, emportés – comme le lecteur – par le vent de l’histoire et le souffle des légendes. Critique virulente de la religion qui oppresse et soumet l’homme, c’est aussi une interrogation sur l’absence de celle-ci. Sur le sens de la vie sans le divin ou notre compréhension des phénomènes qu’on ne peut expliquer sans l’évoquer.

A noter également une belle couverture du toujours réjouissant Guillaume Sorel.

D’autres avis : Au Pays des Cave TrollsL’Ours InculteLe Bibliocosme (Dionysos) – Les Chroniques du ChroniqueurLes Chroniques de FeyGirl – …

18 commentaires

  1. De tous les billets qui sortent, j’étais toujours réservé quand à sa lecture.
    Ton avis me dit que même si c’est de la fantasy, je devrais y trouver mon compte, notamment grâce à la  » Critique virulente de la religion ». Tuer Dieu, c’est cool ! Bakounine n’aurait pas renier ce roman.
    Un peu peur de la fin, j’espère que ce ne sera pas comme je l’imagine, sinon je serais déçu.

    Tu me dois donc 11€, prix de l’epub, je t’envoie mon RIB en MP.

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