Que passe l’hiver – David Bry

Que passe l'hiver david bry

L’hiver vient de se finir, au moins sur petit écran, et sans transition je me replonge dans les ambiances glacées du roman Que passe l’hiver de David Bry, coup de coeur des Imaginales qui viennent elles aussi de passer…

Résumé

(source éditeur)

« Un fil du destin se brise. Un autre se renforce. » 

Stig, cadet du clan Feyren, se réjouit de participer pour la première fois aux festivités du solstice au sommet du Wegg, demeure du roi de l’hiver, signe de son passage à l’âge adulte. Le jeune homme au pied bot, difformité qui lui vaut le mépris son père, observe avec candeur et enthousiasme les conteurs, danses, ripailles et conversations, n’osant encore se mêler aux membres des trois autres clans. Mais lorsque le seigneur des Dewe s’écroule brutalement, la fête se teinte de la couleur du deuil. Et l’atmosphère glacée se fait plus étouffante.
Au cœur de la Clairière, les bûchers mortuaires brûlent et signent déjà la fin d’un monde.

Editeur : Pocket Imaginaire – Date de parution : 11/04/2019 – 496 pages

L’Auteur

(source éditeur)

David Bry est un auteur de fantasy, d’anticipation et d’uchronie. Grand dévoreur de livres, il commence très tôt à écrire ses premières histoires, passe aux pièces de théâtre, aux scénarios de jeux de rôle, et enfin retourne à ses premières amours : les romans. Marié et père de deux enfants, il travaille à Paris et vit en Seine-et-Marne, bercé par le bruit de l’eau et du vent.

Mon avis

L’ordre dans lequel on lit des livres amène sans aucun doute à apprécier diversement ceux-ci. Après l’atmosphère sanglante et âpre de la Crécerelle, lire le roman de David Bry est un changement de style, un bouleversement climatique (sic) mais aussi un retour vers ce qui me plaît moins en fantasy, un histoire d’initiation à base de « jeune adulterie » à peine voilée. « Coup de coeur des Imaginales », Que passe l’hiver n’est pas celui des Xapuriales (sic).

Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas écrit, le livre est tout à fait recommandable mais il n’a pas déclenché chez moi d’enthousiasme absolu. On y découvre Stig, le fils cadet du clan des Feyren, qui se rend avec son frère aîné et son père à la réunion annuelle pendant laquelle les chefs de clan renouvellent leur serment au roi de l’hiver, un demi-dieu mystérieux doté de bois de cerf.

Quatre clans sont présents, ceux qui règnent sur les points cardinaux de la région. Les Feyren peuvent se changer en animaux, les Oren lisent les fils du destin, les Dewe peuvent se fondre dans les ombres et les Lugen invoquent les esprits. Tous sont soumis à leur héritage divin et magique, mais on sent rapidement que l’ordre établi va être bousculé et qu’un changement d’époque arrive.

Au milieu de tout ça, Stig le boiteux découvre le monde, la magie des lieux, l’amour, la religion et, rapidement, la mort, puisque les décès s’enchaînent inexplicablement jusqu’à ce qu’une trame en émerge finalement.

Du côté des points faibles, je regretterai la lenteur du récit, et sa longueur car un certain élagage l’aurait sans doute dynamisé. D’autant que l’auteur reformule souvent au chapitre suivant ce qui vient de se passer au précédent. Sa phrase fétiche, « Un fil du destin se brise, un autre se renforce », qui revient comme un mantra, appuie sur les événements de façon artificielle et inutile, au point d’en devenir agaçante. Et puis bien sûr, il y a Stig, le personnage principal, jeune, naïf, handicapé, rêveur, poète, amoureux (le côté YA qui m’embête) et qui met souvent du temps à comprendre l’évidence .

Heureusement pour moi, le roman se rattrape par son atmosphère de contrées boisées enneigées, de froid intense, de magie omniprésente, avec notamment le roi de l’hiver, triste et tragique, connaissant l’avenir mais soucieux de ne pas le modifier. Et les conspirations qui l’entourent et brouillent les pistes.

En filigrane, j’y ai vu une réflexion sur la religion, la volonté des hommes de s’en libérer et de vivre selon leurs règles, quel qu’en soit le prix à payer. Et bien sûr un passage à l’age adulte, à un monde moins magique que pragmatique, ce qui n’empêche pas certains, une minorité, certes, de garder en eux une étincelle de poésie et de rêve.

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19 commentaires

  1. Ah c’est marrant je viens de le finir aussi, je l’ai chroniqué ce we et on a relevé pour une partie du moins, le même genre de soucis ! Comme tu dis toutefois, il reste très recommandable et je comprends pourquoi il a été coup de cœur du salon.

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    • Hop, j’ai effacé l’autre ! Ce sont deux styles bien différents, plus poétique et lorgnant sur le YA pour le D. Bry, très gore et plus brutal pour le P. Morvan, donc à toi de voir ce que tu préfères 😉

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