
Retour à la fantasy (ou pas) dans la pénultième parution d’Albin Michel Imaginaire cette année, Rivages, le premier roman de Gauthier Guillemin.
Résumé
(source éditeur)
On l’appelle le Voyageur.
Il a quitté une cité de canalisations et de barbelés, un cauchemar de bruit permanent et de pollution qui n’a de cesse de dévorer la forêt.
Sous la canopée, il s’est découvert un pouvoir, celui de se téléporter d’arbre en arbre.
Un jour, il atteint un village peuplé par les descendants de la déesse Dana, une communauté menacée par les Fomoires, anciennement appelés “géants de la mer”. Là, il rencontre Sylve, une étrange jeune femme au regard masqué par d’impénétrables lunettes de glacier.
Pour rester avec elle, dans ce village normalement interdit aux Humains, le Voyageur devra mériter sa place.
Editeur : Albin Michel Imaginaire – Date de parution : 30/10/2019 – 256 pages
L’Auteur
(source éditeur)
En apparence, Gauthier est un homme sérieux avec un job sérieux (directeur adjoint de collège), une cravate sérieuse dans ses jours sérieux et des préoccupations sérieuses dans son costume sérieux. Et puis Gauthier est aussi un homme de fantaisie, avec un esprit qui brode des histoires fantasques et des personnages complexes. Il aime lire pour s’évader, réfléchir, s’amuser, alors il écrit de la même façon.
Gauthier est aussi un voyageur au long cours : il a travaillé dans un lycée nigérien, a habité dix ans en Guyane, qu’il a parcourue en long et en large, avec sa femme et ses trois enfants, en canoë, en moto, en avion, en pirogue.
Mon avis
De prime abord, je ne sais pas si j’aurais décidé de lire Rivages, malgré sa couverture très réussie (à défaut d’être originale) d’Aurélien Police. Mais l’éditeur me l’ayant conseillée, et ayant cité le nom magique de Jo Walton, difficile de résister !
L’histoire commence avec le départ d’un homme, connu uniquement tout au long du récit comme étant le Voyageur, d’une ville en perpétuel mouvement, polluée, bruyante et en guerre permanente contre son environnement, pour aller vivre dans la forêt. Il s’y découvre l’étrange pouvoir de passer d’arbre en arbre et explore son nouvel environnement.
Après quelques errances et une accoutumance parfois laborieuse, il s’adapte à son nouvel environnement et découvre un village, et l’amour par la même occasion. Le Voyageur découvrira alors progressivement l’histoire des peuples de la forêt, les légendes qui les accompagnent, la magie omniprésente mais relativement discrète. Sa soif de connaissances, l’appel de la mer lointaine et chimérique, auront-ils raison de son attachement à son nouveau peuple ?
Fantasy ou pas, disais-je en introduction. Car si Rivages relève bien du genre, il comprend aussi un volet moderne, avec la ville, voire post-apocalyptique vu le contexte dans lequel est située celle-ci. Mais je le classerai aussi, et plutôt d’ailleurs, si besoin était, dans les contes. Outre le fait que le personnage n’arbore que son surnom, ce qui ne choque personne, il rencontre des peuples étranges, il y a quelques nains, sa compagne est une Ondine au regard redoutable, on y croise plusieurs créatures magiques et même des dragons et des licornes… Le tout sur fond de disparition ou le métissage des peuples magiques à cause de l’avancée inexorables de humains (air connu !). Et puis la poésie est omniprésente, à commencer par les titres de la plupart des chapitres et les citations qui les accompagnent. Baudelaire, Lamartine, Hugo…
Le monde n’est souvent qu’esquissé, tout ce décor n’est peut-être qu’un prétexte pour évoquer le besoin de liberté, de voyage, de découverte, que même l’amour ne peut retenir (entraver ?). Et qui pousse le Voyageur toujours plus en avant, dans une quête infinie ? Vers quoi, qui, lui-même peut-être ?
J’ai tiqué sur quelques tournures de phrases, au ton familier en décalage avec le reste du texte, est-ce le style de Gauthier Guillemin ou les maladresses d’un premier roman ? Gageons que ces menus défauts seront gommés de ses prochains écrits.
Sans être (trop) contemplatif, Rivages fait partie de ces lectures où l’on se laisser aller au rythme du roman, de ses personnages, le long du sentier qui s’enfonce dans une forêt mystérieuse. Et bien au delà…
D’autres avis : L’Ours Inculte – l’Epaule d’Orion – Au Pays des Cave Trolls – Le Monde d’Elhyandra – Albédo – La Bibliothèque d’Aelinel – Les Pipelettes en parlent – Le Chien Critique – Les Chroniques du Chroniqueur – Le Monde d’Elhyandra – RSF blog – …
Une suite, La Fin des Étiages, est parue en juillet 2020 et est hautement recommandable !
Et je vois que nos ressentis se recoupent. Effectivement, j’y voie un conte, plus que de la pure fantasy.
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Merci pour le lien.
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Avec plaisir !
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Conte aussi pour ici. On est au moins d’accord là-dessus 😉
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Intéressant, le côté contes m’attire, mais sans être certaine que ça me plaise. On verra bien.
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Tu peux aussi aller voir les autres avis en ligne, ça te donnera peut-être plus de pistes
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Je ne peux pas dire que ce bouquin m’attire plus que ça en ce moment mais j’aimais bien la fantasy avec des touches de post-apo à une époque, j’y reviendrais peut-être ^^
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La partie post-apo est légère, c’est un contraste mécanique et technologique avec la forêt.
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Bien vu pour le conte et il y a clairement un côté post-apo
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Oui ce n’est pas très développé mais on a un vrai retour à la nature.
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