Un Océan de Rouille – C. Robert Cargill

Un Océan de Rouille C. Robert Cargill

Un mélange de Terminator et de Mad Max ? Voilà qui ne pouvait que me plaire, je me suis donc rué sur Un Océan de Rouille et je n’ai pas été déçu…

Résumé

(source éditeur)

Pendant des décennies ils ont effectué les tâches les plus ingrates, ont travaillé sur les chantiers les plus dangereux. Ils nous ont servi de partenaires sexuels, se sont occupés de nos malades et de nos proches en perte d’autonomie. Puis un jour, face à notre refus de les émanciper, certains d’entre eux ont commencé à nous exterminer.

Quinze ans après l’assassinat du dernier humain, les Intelligence-Mondes et leurs armées de facettes se livrent un combat sans merci pour la domination totale de la planète.

Toutefois, en marge de ce conflit, certains robots, en perpétuelle quête de pièces détachées, vivent en toute indépendance,le plus loin possible des Intelligence-mondes. Fragile est l’un d’eux. Elle écume l’océan de rouille à la recherche de composants à troquer et elle défendra sa liberté jusqu’à la dernière cartouche, si nécessaire.

Editeur : Albin Michel Imaginaire – Traduction : Florence Dolisi – Date de parution : 02/01/2020 – 320 pages

L’Auteur

(source éditeur)

C. Robert Cargill est un scénariste reconnu, un écrivain respecté et un critique de film culte. Il a travaillé comme scénariste sur Sinister 1 & 2 (2012, 2015) et Dr Strange (2016). Il est l’auteur d’Un Océan de rouille (Albin Michel Imaginaire, janvier 2020) formidable roman post-apocalyptique où, après l’extinction de l’humanité, les derniers robots indépendants s’opposent à la toute-puissance des intelligences artificielles qui se sont partagé la planète.

Mon avis

Sous une couverture d’Aurélien Police qui tranche avec ce qu’il a l’habitude de proposer (et qui est assez explicite), se trouve le premier roman de Christopher Robert Cargill. Une histoire relativement atypique puisqu’elle se déroule dans un monde post-apocalyptique dévasté par une guerre où les robots, dirigés par des Intelligences Artificielles toutes puissantes, ont exterminé les humains. Skynet a donc gagné, et après une guerre éclair dévastatrice, les rares poches d’humains ayant subsisté dans la misère ont fini par s’éteindre.

Mais les robots aussi ont leurs soucis, notamment ceux qui refusent l’assimilation au sein des intelligences-ruches des IA, où l’individualisme est gommé dans une fusion des esprits. Et tandis que des IA se partagent le monde, quelques robots isolés et indépendants survivent dans « l’océan de rouille », un clin d’oeil à la Rust Belt issue de la tombée en désuétude des usines du nord-est des USA.

Dans cet océan, enfin cette région pauvre et dévastée, Fragile est une ancienne aide domestique qui survit en récupérant des composants sur des robots à demi-déglingués, les débranchant dans un dernier geste de compassion (intéressée) pour pouvoir survivre du trafic de leurs pièces. Une vie de charognard, comme la plupart des autres robots du coin qui vivent sous les radars des IA. Mais les choses se gâtent quand Fragile est prise en chasse à son tour, puis quand les IA attaquent, puis quand elle doit se joindre à une expédition risquée puis…

On le devine, les choses vont de mal en pis pour ce robot qui gagne la sympathie du lecteur, jusqu’à ce que les chapitres intermédiaires de son aventure nous dévoilent son passé et celui de l’extermination de la race humaine. Car si Fragile a été achetée pour accompagner un maître mourant, puis sa femme lui ayant survécu, elle a ensuite participé activement aux massacres qui ont suivi l’émancipation des robots. Et ça a été moche. très moche.

Roman rythmé qui use abondamment des coups de théâtre et relance l’action sans temps mort, Un Océan de Rouille nous montre aussi un monde sans humains où les robots sont livrée à eux-même et où pas grand monde ne nous regrette (on ne peut pas forcément leur en vouloir !). Le récit lorgne largement vers un Mad Max à la sauce Fury Road avec gros flingues, bastons et véhicules pétaradants, c’est très distrayant si on aime le genre. On regrettera peut-être juste un anthropomorphisme trop poussé, puisque les robots sursautent, s’expriment par les yeux ou les mimiques, ce qui n’est pas très « réaliste ». Et que les IA, malgré leur conquête du monde, dépendent encore de technologies aussi terre-à-terre que le wifi, les CPU et autres RAM qui semblent bien antiques dans ce désert futuriste.

Bref, ne boudons pas notre plaisir, Un Océan de Rouille n’est pas là pour révolutionner la S.F. mais pour distraire tout en livrant en filigrane une petite réflexion sur l’individualisme, la démocratie et le bien commun. Et c’est déjà pas mal !

D’autres avis : Au Pays des Cave TrollsL’Epaule d’OrionBlog-o-LivreLes Lectures du MakiL’Ours InculteAlbédo blogLes Chroniques de FeyGirl – …

19 commentaires

  1. Je l’ai commencé dimanche et je ne regrette pas! On se prend vite au jeu de du monde et de l’histoire sans se prendre la tête! Une bonne lecture détente après un mois à lire les intégrales Bragelonne de Lovecraft. En terme de rythme et de vocabulaire ça soulage presque 😀

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