Pyramides – Romain Benassaya

pyramides romain benassaya

Des pyramides dans l’espace ? Est-ce vraiment ce que nous propose Romain Benassaya ou l’armée d’Apophis est-elle en marche ? Oui mais non …

Résumé

(source éditeur)

2182, des colons fuient la Terre devenue stérile dans une vingtaine d’immenses vaisseaux pour un voyage de deux cents ans. Toutes prennent la direction de Sinisyys, une autre planète bleue, dans le système 82 Eridani. Une seconde chance pour l’humanité. Mais à leur réveil d’un long sommeil en biostase, les occupants du Stern III ne se trouvent pas sur le nouvel Éden tant souhaité. Ici, point de voûte étoilée, et l’IA du vaisseau en panne ne peut leur donner aucune indication.
Les seuls indices que les passagers ont sont l’extraordinaire évolution de la forêt qui sert de poumon au vaisseau, et des Jardiniers – des pucerons génétiquement modifiés devenus scarabées. Combien de temps ont-ils bien pu passer en stase pour qu’une telle chose soit possible ? Et quel est cet environnement froid et noir, ressemblant à un tunnel aux proportions dantesques ?

Editeur : Pocket – Date de parution : 09/01/2020 chez Pocket (2018 chez Critic) – 624 pages

L’Auteur

(source éditeur)

Romain Benassaya est né à Nice en 1984. Après des études de linguistique menées à Paris et l’obtention d’un master, il enseigne le français au Canada, puis en Ouganda, avant de poser ses valises à Bangkok. Passionné de science-fiction, et de son aveu même profondément influencé par Dune de Frank Herbert et Hyperion de Dan Simmons, c’est tout naturellement qu’il se tourne vers le space opera. Pyramides (Critic, 2018 ; Pocket, 2020), son deuxième roman après Arca (Critic, 2016 ; Pocket, 2018), a été salué par la critique. Avec son troisième roman, Les Naufragés de Velloa (Critic, 2019), il poursuit son exploration de l’espace infini mais surtout de l’infinie complexité de l’âme humaine.

Mon avis

Pratiquement deux ans après Arca, voici le second livre de Romain Benassaya qui arrive entre mes mains. Fidèle au space opera, l’auteur nous raconte les péripéties des habitants d’un immense vaisseau (une arche stellaire, comme dans Arca). Le Stern III emmène des colons vers une lointaine planète mais l’équipage se réveille tandis que le vaisseau est à l’arrêt. Personne ne sait combien de temps s’est écoulé depuis le départ de la Terre, l’intelligence artificielle qui pilote est muette, et le navire stellaire est posé dans un espèce d’immense… tunnel ?!

Pas mal de points communs avec le précédent livre de l’auteur, de même que sa volonté de s’intéresser aux personnages plus qu’au cadre. Ici, un couple incarnera l’opposition entre ceux qui veulent comprendre et explorer les alentours, et ceux qui désirent rester sur place, s’adapter et vivre au mieux. Eric, malgré ses bonnes résolutions, ne tient pas en place et veut savoir ce qui est arrivé au vaisseau et où il se situe tandis que Johanna veut s’installer et fonder une famille.

Les deux s’éloigneront par la force des choses et évolueront bien différemment, au point d’en devenir quasi antipathiques (Eric par son incapacité à se tenir à sa parole, Johanna par son intransigeance). Des intérêts divergents qui se manifesteront également au sein de l’équipage, l’auteur décrivant longuement les jeux de diplomatie, les tentations de conserver ou prendre le pouvoir ou manipuler l’opinion, jusqu’à un inévitable conflit fratricide. Cette partie ravira les amateurs de complots, personnellement je l’ai trouvé assez longue, étant plus intéressé par le cadre que par le microcosme du vaisseau. Et pourtant l’auteur essaye de dynamiser son récit, par de courts chapitres (parfois de deux pages !) qui tentent le cliffhanger permanent mais donnent à la place l’impression au lecteur d’être pris pour une balle de ping-pong, balloté en permanence d’un personnage à l’autre.

Du coup, la lecture de Pyramides est assez décevante puisque les débuts de réponse arrivent bien tardivement, tandis que le roman fait quand même 600 pages en format poche… Et encore n’a-t-on que des éléments parcellaires, car si on approche (enfin) du but et des explications, si le cadre s’élargit (enfin) avec des alliés potentiels, Romain Benassaya conclut par une pirouette à la 2001 d’autant plus énigmatique qu’on a attendu bien longtemps d’avoir (enfin) les clefs du récit, bien éloignées de la superbe couverture. Alors il faut se contenter de profiter du voyage, qui comporte quelques originalités tels ces pucerons évolués qui en viennent à représenter la seconde espèce intelligente du vaisseau après les humains ! Dommage, j’ai l’impression que l’auteur n’a pas su équilibrer son livre et ménager les deux thématiques, hésitant à choisir et arrivant finalement à un récit frustrant.

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16 commentaires

  1. J’avais trouvé ce roman super décevant.
    Sur la même thématique il y a Janus d’Alastair Reynolds qui est 100 fois mieux réussi, du coup vraiment grosse déception de lire Pyramides après.

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