Celle qui a tous les dons – Mike R. Carey

Celle qui a tous les dons MR Carey

Offert gracieusement en numérique par L’Atalante pendant le confinement (merci !), Celle qui a tous les dons est un roman dont j’avais entendu parler (en bien) à sa sortie. Hop, le voici lu.

Résumé

(source éditeur)

Tous les dons ne sont pas une bénédiction.
Chaque matin, Melanie attend dans sa cellule qu’on l’emmène en cours. Quand on vient la chercher, le sergent Parks garde son arme braquée sur elle pendant que deux gardes la sanglent sur le fauteuil roulant. Elle dit en plaisantant qu’elle ne les mordra pas. Mais ça ne les fait pas rire.
Melanie est une petite fille très particulière…

Editeur : L’Atalante – Traduction : Nathalie Mège – Date de parution : 23/10/2014 – 448 pages

L’Auteur

(source éditeur)

M.R. Carey est un écrivain britannique reconnu pour son écriture aussi bien en fiction qu’en comics. Il a écrit plusieurs aventures de super-héros pour DC et Marvel.
Carey est né à Liverpool, en Angleterre, en 1959. Il décrit sa jeunesse comme étant celle d’un de ces enfants sinistrement calme… vivant bien plus dans ses pensées. Enfant, il portait déjà un grand intérêt aux comics, écrivant et dessinant des histoires simples pour distraire son jeune frère. Il a étudié l’anglais au St Peter’s College à Oxford puis est devenu professeur. Il a enseigné pendant 15 ans avant de se lancer dans l’écriture de comics.

Mon avis

J’ai eu la chance de croiser M.R. Carey aux Utopiales en 2015 mais je n’ai lu de lui que la nouvelle de l’anthologie de cette année-là, je me rappelle que nous avions parlé comics de super-héros (sujet qui m’intéresse un peu) puisqu’il a travaillé notamment pour Marvel sur les X-Men ! Rien à voir (quoique, X-Necrosha…) avec ce roman qui revisite le thème du zombie.

La première partie nous raconte le quotidien d’une petite fille qui va à l’école, aime plus ou moins certains professeurs et adore sa maîtresse, madame Justineau. On comprend vite qu’il se passe des choses bizarres quand on apprend que les enfants sont sanglés à leurs fauteuils, escortés par des soldats et enfermés dans des chambres de béton à porte blindée ! Peu à peu, le mystère se lève, grâce aux pensées et réflexions de la petite Melanie qui raconte son quotidien et la défiance qu’ont les adultes envers les enfants. Puis le focus se fait également sur les enseignants et le personnel, notamment scientifique, qui gravite autour de ces élèves bien particuliers.

Grâce, ou à cause, d’une attaque ciblée, Melanie et un petit groupe vont devoir fuir l’école, en fait une base militaire, et le lecteur découvrira alors une Angleterre dévastée par un cataclysme zombie ! Bienvenue dans un post-apo sanglant avec des monstres dévoreurs de chair fraîche, un environnement qui n’est pas sans évoquer fortement la série télé The Walking Dead. Melanie se révèle alors une enfant bien particulière, et suivra et/ou guidera sa prof, mais aussi une scientifique obnubilée par le fait de trouver un remède au phénomène, un soldat vétéran plutôt obtus et un autre bien plus jeune et naïf. Ils vont devoir traverser la banlieue londonienne pour rallier un centre de commandement qui devient alors leur dernier espoir. Sur leur route, quelques millions de zombies et bien d’autres dangers…

Bien écrit, Celle qui a tous les dons se lit facilement et agréablement, enfin, façon de parler. Les personnages sont bien caractérisés. Melanie est une petite fille qui se révèle surprenante et attachante (mais pas de trop près quand même, n’exagérons rien). Le caractère de chacun des autres protagonistes est fouillé et leurs motivations sont bien creusées et détaillées, ils se révèlent moins binaires qu’on ne pourrait le craindre. Si la maître Helen Justineau est un peut-être trop parfaite (quoique…), la scientifique Caroline Caldwell est convaincante dans son obsession à étudier le phénomène en cours et à trouver une solution à tout prix, quitte à compromettre sa santé mentale et physique. Le sergent Parks se révèle plus sensible que prévu, alors qu’il était un soldat bien basique au début, limite sadique, et le jeune Kieran Gallagher perd progressivement pied face à l’horreur de leur quotidien.

Je ne suis pas un spécialiste en ce qui concerne les histoires de zombies, récits qui ne m’inspirent pas en général, mais il me semble que malgré un certain manque d’originalité lié à ce genre particulier, M.R. Carey a essayé d’apporter quelques variations au thème (l’explication du phénomène résonne d’ailleurs au vu de certains événements récents). Je suis bien incapable de dire s’il a réussi mais en tout cas, Celle qui a tous les dons se révèle un page turner efficace et réussi, ce qui est déjà pas mal.

Ce livre est paru en poche chez Le Livre de Poche en 2018, il a également été adapté en film sous le titre The Last Girl en 2016 (Carey en a écrit le scénario), et un-e préquel-le intitulé La Part du Monstre est sorti en 2018 chez l’Atalante, se lisant indépendamment mais dans le même univers.

D’autres avis : Le Chien CritiqueLe Dragon GalactiqueUn papillon dans la Lune – Livrement – …

28 commentaires

  1. J’avais trouvé la partie road trip assez banale attendu l’originalité du début et de la fin. Ca reste un livre qui est agréable à lire et dont on peut tirer quelques réflexions.

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  2. Il y’a eu un film adapté du livre, The Last girl. Je ne l’ai pas vu. La distribution semblait originale avec une actrice noire pour la fille (Sennia Nanua) et Glenn Close et m’a presque donné envie de le voir.

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  3. J’ai trouvé que la protagoniste restait authentique 🙂 Ceci dit, j’ai préféré la première partie au reste du roman. Je l’ai lu en 2015 et j’avais trouvé qu’il avait sa place dans le paysage littéraire concernant les zombies, notamment avec une codification du zombie un peu différente.

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  4. Pour le coup on me l’avait super bien vendu et j’ai eu un effet « mouais bof », comme si pour moi ça n’avait jamais vraiment décollé. Alors je l’ai lu y’a plusieurs années donc plus de grands souvenirs, mais j’ai quand même quelques scènes encore en tête.
    Y’a le côté page turner, mais un sentiment de « tout ça pour ça », de trop peu, d’éléments pas assez exploités peut-être, un sentiment de vide.
    Pourtant y’a un côté original avec ces enfants et puis toutes les révélations à la fin, mais c’est comme si ça n’avait pas été assez approfondi pour moi.

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