
Une nouvelle entrée au catalogue Albin Michel Imaginaire est toujours un événement à suivre, même si Le Livre De M est dans la collection sans y être 😉
Résumé
(source éditeur)
Que seriez-vous prêt à sacrifier pour vous souvenir ?
Un jour, en Inde, un homme perd son ombre – un phénomène que la science échoue à expliquer. Il est le premier, mais bientôt on observe des milliers, des millions de cas similaires. Non contentes de perdre leur ombre, les victimes perdent peu à peu leurs souvenirs et peuvent devenir dangereuses.
En se cachant dans un hôtel abandonné au fond des bois, Max et son mari Ory ont échappé à la fin du monde tel qu’ils l’ont connu. Leur nouvelle vie semble presque normale, jusqu’au jour où l’ombre de Max disparaît…
Situé dans une Amérique tombée de son piédestal, où nul n’échappe au danger, Le Livre de M raconte l’incroyable destin de gens ordinaires victimes d’une catastrophe mondiale extraordinaire.
Editeur : Albin Michel Imaginaire – Traduction : Anne-Sylvie Homassel – Date de parution : 17/06/2020 – 592 pages
L’Auteur
(source éditeur)
Peng Shepherd est américaine. Le livre de M, récompensé par le Neukom Award 2019, est son premier roman.
(NDLR : ça c’est de la biographie sommaire…)
Mon avis
Je taquine, je taquine, mais Le Livre de M n’a pas la charte graphique ni le format des autres livres de la collection A.M.I., bien que celle-ci soit citée sur la couverture. C’est un test de l’éditeur afin de brouiller un peu les fameuses pistes (ou frontières plus ou moins lâches) entre la « blanche » et les « mauvais genres ». L’avenir, et les chiffres de vente, diront ce qu’il s’est finalement décidé sur les étals des libraires.
Quoiqu’il en soit, Le Livre de M est de l’Imaginaire, ça c’est sûr, puisqu’il mêle SF, fantastique et fantasy dans un ensemble assez atypique et qui plaira, ou pas, selon ses sensibilités et ce qu’on en attend. Après Celle qui a tous les dons, repartir sur un post-apo, surtout en cette coronapériode, était un peu « spécial », mais Le Livre de M n’est pas un post-apo « classique » si j’ose dire. Pas d’épidémie meurtrière, de zombies ou encore d’alien ou même de catastrophe atomique, la chute de la civilisation est ici due à la disparition des… ombres !
L’histoire est partiellement racontée par le biais d’Ory, qui cherche sa femme Max, elle qui a perdu son ombre et a quitté leur refuge. Le récit d’Ory, ses péripéties pour retourner à leur ancien domicile, alternera avec les enregistrements audio de Max, sur un vieux magnétophone à cassette qui servira de journal à celle-ci dans son errance et une virée désespérée en… camping-car ? Mais d’autres protagonistes aussi nous permettront d’en savoir plus sur le passé récent.
Tout a commencé en Inde, avec un homme qui a perdu son ombre. Le monde entier se rue sur place pour étudier le phénomène, le médiatiser, s’en émerveiller… Puis d’autres « élus » sont affectés, sans que les scientifiques n’y trouvent d’explication. Les choses prennent une sale tournure quand les sans-ombres perdent progressivement la mémoire, puis quand cette « épidémie » se répand à la surface du globe. Des hordes de terriens dans ombre, pâles reliquats d’eux-même, hantent alors les rues alors que les gens normaux se retrouvent au bord du gouffre. Les frontières se ferment, les magasins sont pillés, c’est du chacun pour soi (toute ressemblance…).
Les deux héros du roman, Ory et Max, mari et femme, sont présents à un mariage lorsque le phénomène se produit. La fête s’interrompt et les invités subsistent en finissant les restes puis s’organisent pour survivre. Jusqu’à ce que certains perdent aussi leur ombre et que tout bascule alors dans le drame. Au cours du récit, on rencontrera un curieux amnésique, on en apprendra beaucoup sur les légendes hindoues (l’autrice est mariée à un indien) rapprochées de Peter Pan (si, si), et le fantastique prendra progressivement le pas sur le post-apo. La perte de son ombre semble en effet doter chacun d’autre chose, à condition de ne pas résister. Avoir du pouvoir au prix de ses souvenirs ? Choix cruel, cornélien et mystique que certains fanatiques voudraient bien forcer. Difficile d’en dire plus sans déflorer la suite du récit, il suffira de préciser que l’on n’aura pas toutes les explications mais qu’il faudra accepter de se laisser entraîner par le voyage.
De beaux personnages, un futur original à la fois glaçant et riche de promesses, une balade mystique dans un monde dévasté, j’ai beaucoup aimé pour ma part ce premier roman maîtrisé. Existe-t-on sans sa mémoire, les souvenirs sont-ils la personne (ou l’inverse) ? A vous de trouver la réponse…
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J’ai apprécié le fait que les interprétations soient ouvertes, cela laisse le lecteur décidé en fonction de son histoire.
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C’est assez spécial, il ne faut pas chercher à tout comprendre, je crois.
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Au début quand j’ai vu le livre j’ai cru qu’ils avaient abandonné leur charte graphique, et puis je me suis rendue compte que non, c’est juste celui-là !
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Oui c’est un essai hybride^^
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C’est intrigant mais pas certain que ça soit pour moi. A voir.
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Les retours sont globalement très bons, à voir…
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Impression mitigée pour ma part. Y’a plein de bonnes choses dans ce roman mais ça n’a pas réussi à m’accrocher totalement, sans que je sache vraiment pourquoi. L’histoire des ombres était fort intéressante par contre !
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Ah, dommage, c’est vrai que la seconde moitié nécessite de lâcher prise^^
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