Les Meurtres de Molly Southbourne – Tade Thompson

Les Meurtres de Molly Southbourne ont été offerts en version numérique pendant le confinement, et les éditions du Bélial’ ont bien fait (merci !) puisque j’ai pu découvrir la plume (sanglante) de Tade Thompson, et me préparer à l’arrivée de la suite, La Survie de Molly Southbourne (ils sont malins les béliaux !).

Résumé

(source éditeur)

Molly est frappée par la pire des malédictions. Aussi les règles sont-elles simples, et ses parents les lui assènent depuis son plus jeune âge.
Si tu vois une fille qui te ressemble, cours et bas-toi.
Ne saigne pas.
Si tu saignes, une compresse, le feu, du détergent.
Si tu trouves un trou, va chercher tes parents.
Molly se les récite souvent. Quand elle s’ennuie, elle se surprend à les répéter sans l’avoir voulu… Et si elle ignore d’où lui vient cette terrible affliction, elle n’en connaît en revanche que trop le prix. Celui du sang.

Prix Nommo 2018 « Novella »
Prix Julia Verlanger 2019
Grand Prix de l’Imaginaire 2020 « Nouvelle étrangère »

Editeur : Le Bélial’ – Traduction : Jean-Daniel Brèque – Date de parution : 18/04/2019 – 140 pages

L’Auteur

(source éditeur)

Né à Londres mais ayant grandi au Nigeria, Tade Thompson vit désormais dans le sud de l’Angleterre, où il exerce la profession de psychiatre. Âgé d’une quarantaine d’années, il est l’auteur de plusieurs dizaines de nouvelles et d’une poignée de romans, dont Rosewater, qui inaugure la trilogie « Wormwood », tout juste traduit chez J’ai lu. Les Meurtres de Molly Southbourne est en cours d’adaptation cinématographique.

Mon avis

Les Meurtres de Molly Southbourne commence par une scène troublante, avec une femme capturée qui a perdu la mémoire et ne sait pas pourquoi elle est là. Et sa ravisseuse ne va guère l’aider… On passe ensuite à l’enfance d’une jeune fille nommée Molly, qui est en apparence normale mais on va vite se rendre compte qu’il y a un, voire plusieurs problèmes ! Molly vit en vase clos dans une ferme et doit éviter les contacts extérieurs. On apprendra alors que le sang est une malédiction pour elle, et ses parents sont bien embêtés voire paniqués dès qu’elle se blesse un minimum. Si son père est un fermier au grand coeur, sa mère semble avoir un sombre passé, du type espionne russe.

Les choses vont se compliquer à l’adolescence de Molly, avec l’apparition de ses règles et le voile va se lever sur sa bien étrange malédiction. Formée par son père à certains aspects de la boucherie (âmes sensibles s’abstenir, et ce ne sera que le début !), Molly découvrira rapidement qu’elle va devoir se gérer, ainsi que des visiteuses indésirables. Les études supérieures, les premiers amours et la recherche d’un travail ne sont pas une partie de tout repos dans ces conditions, et la piste sanglante continue, teintée d’horreur et de paranoïa. Molly doit en effet être en alerte en permanence (ce qui ne fonctionne pas toujours) et se méfier de son propre corps tout en étant prête à se battre à tout moment.

Difficile d’en dire plus sans trop spoiler (même si le résumé l’évoque), et ce serait dommage car il vaut mieux que le lecteur découvre les problèmes de Molly (et donc le début et la fin de l’histoire qui y sont liés). Court, efficace et diablement rythmé, Les Meurtres de Molly Southbourne se lit d’une traite et on a (très) vite envie de lire la suite en espérant qu’elle sera de la même veine (uh, uh !). Il reste en effet des questions en suspens mais comme Tade Thompson a prévu quatre trois récits au total autour de Molly, elles devraient y trouver leurs réponses.

A noter la (encore) très belle couverture signée Aurélien Police, graphiste attitré de la collection Une Heure-Lumière, qui illustre et résume très bien l’histoire.

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