Réception surprise de la part de Mnémos (merci à eux, même si je suis toujours un peu réticent à lire un livre que je n’ai pas sollicité, surtout avec des éloges (forcément) dithyrambiques de l’éditeur hissant une jeune autrice quelque part entre Le Guin et Dick, rien que ça), voici After® d’Auriane Velten, un premier roman prometteur.
Résumé
(source éditeur)
La Terre d’après… À l’abri d’un baobab, une société utopique, soudée par des règles strictes et bienveillantes, semble profiter d’une vie paradisiaque, totalement apaisée et égalitaire.
Pourtant, l’un des membres de cette communauté ne peut s’empêcher de se poser mille et une questions, sur tout, y compris sur l’avant. Une particularité qui fait de Cami la personne idéale pour remplir une mission d’exploration – sous surveillance. C’est donc avec Paule que Cami part pour les terres renoncées, une zone inhabitée et hostile, en quête d’une mémoire oubliée. Rapidement, leurs découvertes dépassent l’entendement, et les déroutent au-delà de ce qui peut être imaginé.
Ce voyage risque bien de bouleverser leur vie… et l’humanité.
Editeur : Mnémos – Date de parution : 16/04/2021 – 252 pages
L’Auteur
(source éditeur)
Auriane Velten est née en 1991 dans la plaine d’Alsace. Mais les premières contrées qu’elle arpenta furent le pays d’Oz et la Terre du Milieu, grâce à des parents qui ignoraient sans doute ce qu’ils allaient provoquer. Une fois qu’elle eut appris à lire seule, elle a strictement refusé de passer plus d’un quart de son temps éveillé dans la réalité, et de lâcher son livre pour lacer ses chaussures. Elle a réussi sans peine grâce à Isaac Asimov et Terry Pratchett ; Alain Damasio et Ursula le Guin, et beaucoup trop d’autres pour tous les citer. Inutile de dire où elle habite et ce qu’elle y fait : elle est toujours ailleurs.
Mon avis
D’après le résumé, After® est un roman post-apocalyptique… et c’est vrai mais pour autant, n’attendez pas un background détaillé. Pour moi, on est plutôt à la limite du conte philosophique. Ce n’est pas gênant, mais celui ou celle qui attend un univers fouillé et précis sera déçu. L’action se déroule en effet essentiellement dans un village, qu’on pourrait croire perdu quelque part en Afrique, à cause de la végétation et des animaux, tels les lions, qui en sont proches. On se rendra rapidement compte, quand les personnages principaux s’en éloignent, que le village est en fait bien plus au Nord… mais je n’en dirai pas plus pour ne pas spoiler.
Des faux-semblants qui s’appliquent également aux personnages principaux, de genre indéterminé, et l’on devinera en fait l’explication assez vite. Cela fait sens par rapport à l’histoire et au grand déballage de la fin qui donnera les clés de la situation. Et par contre cela conduit Auriane Velten à utiliser l’écriture inclusive, que je trouve particulièrement pénible à lire (je sais, c’est mal vu de le dire^^). On s’y fait, mais franchement les premières pages m’ont piqué les yeux et c’est rarement bon signe, chez moi. Pourtant, je me suis un peu forcé et j’ai bien fait.
L’histoire tourne autour de deux personnages : Paule et Cami, vivant depuis des millénaires dans leur village, dont un Dogme utopique régit la vie. Une égalité parfaite entre les habitants, pas de pensées négatives, un strict respect de ses tâches à accomplir… presqu’une vie monacale, en somme. Pour autant, Cami ne pense qu’à l’aventure, animé.e d’une curiosité insatiable. Les dirigeants du village l’autoriseront à aller explorer les vestiges du monde d’avant, mais avec l’aide, à moins que ça ne soit le contrôle, de Paule, garant.e du respect du Dogme. Une épopée qui va les changer et leur faire voir leur petit monde sous un autre aspect, et les inciter à tout remettre en cause. Les relations et l’évolution de ces deux personnages constituent selon moi le point fort de ce court roman (autour de 200 pages) qui les voit d’abord se méfier l’un de l’autre, puis collaborer, échanger et partager, jusqu’à faire naître une amitié et un profond respect.
Si on n’échappe pas aux tropes du moment, à savoir le dérèglement climatique (comme toujours évitable mais non évité), les passe-droits des élites (certains étant plus égaux que les autres), ou encore un manichéisme final un peu trop prononcé, After® bénéficie d’une belle écriture, d’un univers rapidement brossé mais intéressant et donc surtout de personnages réussis. Un très recommandable premier roman, et une autrice, Auriane Velten, à suivre assurément.
D’autres avis
Au Pays des Cave Trolls – Un Papillon dans la Lune – Sur mes brizées – Le Bibliocosme (Boudicca) – Les Chroniques du Chroniqueur – Les Lectures du Panda – Les lectures de Shaya – …
Bonus : gagnez le livre !
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Edit : concours fini, c’est Sabine C. qui remporte le livre, merci à tous !
Comme quoi, ça pique pas tant que ça puisqu’on s’y fait à l’inclusif :p
Sinon, ce livre me disait rien à la base mais me tente de plus en plus, du coup je veux bien participer au concours ^^
(Et je me suis abonné ! Je veux du contenu exclusif ! XD)
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Mouais, on s’y fait, mais ça reste pénible à lire à mon avis.
Ok je note, et j’ai bien vu que tu t’étais abonné 😉
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Et les comparaisons à Le Guin et Dick ont du sens du coup ?
(je commente pour le plaisir de commenter, je ne participe pas pour gagner le livre. ^^)
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Bah écoute merci de commenter et autant je peux à la limite voir le lien avec Le Guin, autant je ne sais pas trop ce que vient faire Dick dans l’affaire !
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Merci pour ce billet… qui pique ma curiosité. Je participe!
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Il fait partie de ma wish-list, après les retours plus que positif de Lune et de Célinedanaé, il est passé dans le haut livres à lire.
Je note que l’écriture inclusive peut être lourde mais on verra bien. lol
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ça dépend des moments, certains passages sont assez chargés, d’autres plus fluides.
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Ma curiosité est piquée depuis que Lune en a parlé. Ton avis, plus nuancé, me conforte ^^. J’aime les contes philosophiques :D. Merci pour le concours !
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J’avais vu l’avis positif de Lune, je suis encore plus tentée maintenant. Merci pour le concours
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J’aime beaucoup tes avis et je pourrais bien me laisser tenter par ce livre dans le futur !
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Je n’en vois que de très bons avis et le tiens en particulier titille vraiment ma curiosité ! Merci pour le concours 😊
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« cela conduit Auriane Velten à utiliser l’écriture inclusive » –> OH! Cette semaine, j’ai participé à une initiation à l’écriture inclusive pour une asso de traducteurs. Je me dis que, tôt ou tard, un client me demandera de l’appliquer et j’ai intérêt à savoir comment ça marche. Mais bon, je ne suis toujours pas convaincue. Comme toi, je trouve ça pénible (et je pense que c’est mal vu de le dire, lol!). Comment ça se manifeste, ici? Je suppose qu’il y a des points médians, vu leur apparition dans cette chronique? Un effort de démasculinisation en évitant le masculin générique? (Ça, je fais aussi, dans une certaine mesure [ainsi, je ne l’ai *pas* fait en mentionnant mon asso de **traducteurs**]. Parfois, ça oblige à se creuser le cerveau, mais reformuler fait partie de mon boulot, je vois ça comme de la formation continue. 😂) C’est la première fois que je vois ça dans un livre. Jusqu’à aujourd’hui, je n’ai vu des signes clairs d’écriture inclusive que sur certains blogs et chez Greenpeace.
Ne me compte pas pour le concours, je papote pour le plaisir de papoter.
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Non, pas de points médians mais des « ile » pour il/elle (et non pas « iel » comme je le lis parfois), « villageoies » pour « villageois/villageoise », « elui » pour « elle/lui », « An » pour « un/une » etc… ce qui reste lisible la plupart du temps mais se complique dans certaines phrases.
Mais ça me fait plaisir que tu papotes^^
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Entretemps, j’ai lu la chronique de Brice et j’ai eu la réponse à ma question. Pas évident de s’habituer (mais elle dit que ça a participé à l’immersion, comme quoi ^^). Moi, aussi, j’ai toujours vu « iel » jusqu’à maintenant. Bon, affaire à suivre sur les dix prochaines années… 😄
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