La Planète des Singes : Suprématie

La Planète des Singes : Suprématie

Après avoir apprécié le premier film de la nouvelle trilogie de la Planète des Singes (« Les Origines ») et un peu moins le second (« L’Affrontement »), je n’avais pas été voir le dernier, « Suprématie ». Drôle de traduction pour un titre anglais qui est War for the Planet of the Apes, bien plus parlant, non ? C’est donc à l’occasion d’une diffusion télévisée que j’ai découvert ce qui est a priori un film de guerre, et me suis estimé bien content de ne pas avoir payé une place pour aller le voir. Car c’est une catastrophe, pour l’humanité, certes, mais aussi le spectateur !

Critique

On le sait, les choses vont de toutes façons mal se finir pour les humains, car la trilogie moderne se situe en amont du film classique de 1968. « Suprématie » reprend donc à la suite du précédent, « L’Affrontement », tandis que les singes, toujours dirigés par César, vivent en paix dans la forêt. En paix ? Non, car c’est sans compter sur les méchants soldats qui veulent les exterminer. Pourquoi ? Euh, parce ce que ce sont des méchants soldats ? Ou tout simplement car sinon il n’y aurait pas de film ? Mais non, juste parce qu’ils ont peur des singes qui ne les embêtent pourtant pas. Et puis c’est bien connu, un bon singe est un singe mort !

Du coup, la guerre éclate, à l’insu du plein gré des singes, qui découvrent alors que les humains sont en voie d’extinction, pris entre guerre fratricide pour gouverner ce qui reste de leur pays, et virus qui les rend muets et débiles. Et comme les humains du coin sont aux ordres d’un colonel (le caricatural Woody Harrelson) qui semble échappé d’un mauvais remake d’Ape-ocalypse Now (ah, ah), point de négociation de paix possible. Réduits en esclavage par des humains qui ne pensent qu’à s’entre-tuer, les singes vont faire de leur mieux pour s’échapper et trouver une terre promise, César se muant alors en Moïse.

La Planète des Singes - Suprématie (Affiche)

Aucune subtilité dans ce dernier opus (enfin, espérons-le) qui accumule les poncifs et les personnages stéréotypés. Il fallait expliquer la situation du film de 1968, certes, mais cela aurait pu se faire avec un vrai scénario et non avec cette avalanche (uh, uh) de situations débiles et de comportements qui le sont tout autant. Au point qu’un singe censé être loufoque a été ajouté au scénario et apporte de l’humour précisément quand il ne le faut pas, cassant le côté dramatique de ce film qui est relate (quand même !) rien moins que la fin de l’humanité ! Sans parler d’une gentille petite fille qui suit les singes qui ont tué son protecteur, sans trop leur en vouloir (c’est d’ailleurs le seul individu féminin du film ?)… Arrêtons là, il en faut de la patience (ou de l’abnégation) pour aller au bout des plus de 2 heures du film !

Une trilogie qui se termine donc de bien piètre façon et ne fait pas honneur à son illustre ancêtre.

Note

Note : 2 sur 5.

Synopsis

Dans ce volet final de la trilogie, César, à la tête des Singes, doit défendre les siens contre une armée humaine prônant leur destruction. L’issue du combat déterminera non seulement le destin de chaque espèce, mais aussi l’avenir de la planète.

Bande Annonce

Fiche technique

16 commentaires

  1. Je n’aurais pas été aussi sévère que toi mais effectivement on a droit à une lente descente qualitative avec un premier plutôt très bon (par-ce qu’il mets du relationnel et du background), un second très décevant qui reste porté par la technique et un dernier qui arrive à ne même plus rien apporter vis à vis de son prédécesseur. Les séquences guerrières nerveuses on commence à avoir l’habitude et les expressions de cesar ne nous émeuvent plus. Je ne comprends décidément pourquoi Hollywood est incapable de produire des films post-apo qui font systématiquement fi de tout hors champ… Ce qui m’avait plu dans World War Z était précisément cet environnement global. Je reste convaincu que la trilogie aurait du conserver le personnage du père de César, à la place de quoi on a à chaque épisode un nouveau perso dont on n’a que faire… Triste saga victime de ses producteurs et d’un faiseur très bon techniquement mais décidément sans talent (Matt Reeves).

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    • J’ai même trouvé César très figé et mono-expressif dans celui-ci, bien loin du premier.
      Le souci je pense est que les studios veulent faire du blockbuster d’action bien bourrin au lieu de créer une vraie ambiance avec des personnages et une histoire digne de ce nom. Du coup on a droit à de la bouillie insipide.

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  2. Eh bien ce film n’est pas un chef-d’œuvre, mais il sait faire parler de lui.
    Ayant un retard cinéphile supragalactique, je n’ai vu aucun opus, mais les critiques l’ont à tour de bras honoré et lapidé. Il est sûr qu’il doit briller davantage sur son aspect technique que scénaristique, mais l’idée de mettre un César monolithique, quasi-religieux, aurait pu donner tout un tas d’interprétations possibles du film. Sans compter un slogan apparu dans la bande-annonce : « Lost his humanity for save humanity ! », d’une ambiguité morale qui me fait douter de son total échec. Certains considèrent même ce volet comme le plus abouti… ce qui est problématique s’il ne contient presque rien.

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  3. Personnellement j’ai bien aimé ce dernier film de la trilogie, pour une raison en particulier : César a toujours été le chef idéal pour son peuple, il a toujours fait preuve de sagesse, et cette fois, il fait passer son intérêt personnel (la vengeance familiale) avant celui de son peuple ; or cette décision aura de tragiques conséquences. Pour moi, la force du film réside dans cette idée qu’on n’a jamais droit à l’erreur.

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  4. Ouf, je suis contente de voir que je ne suis pas la seule à avoir vécu une vraie purge au ciné. C’est vrai qu’on pouvait en lire pas mal de bien un peu partout et en sortant de la séance, je ne comprenais pas ce que j’avais raté. Enfin bon, dommage car ça aurait pu être une excellente trilogie.

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    • Exactement, j’en avais lu de très bonnes critiques et j’avoue que ma déception a été d’autant plus forte. Dommage en effet car le premier volet était très réussi mais ils n’ont pas su gérer le passage du pouvoir des humains aux singes.
      Merci pour ton commentaire !

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