Le Carnaval aux Corbeaux (Le Nibelung, tome 1) – Anthelme Hauchecorne

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Une fête foraine lugubre, un petit village alsacien noyé dans des brumes épaisses, oserez-vous visiter le Carnaval aux Corbeaux ?

Résumé (source éditeur)

Ludwig grandit à Rabenheim, un petit bourg en apparence banal. Claquemuré dans sa chambre, il s’adonne au spiritisme. À l’aide d’une radio cabossée, il lance des appels vers l’au-delà, en vue de contacter son père disparu. Jusqu’à présent, nul ne lui a répondu… Avant ce curieux jour d’octobre.
Hasard ? Coïncidence ? La veille de la Toussaint, une inquiétante fête foraine s’installe en ville. Ses propriétaires, Alberich, le nabot bavard, et Fritz Frost, le géant gelé, en savent long au sujet du garçon. Des épreuves attendent Ludwig. Elles seront le prix à payer pour découvrir l’héritage de son père.
À la lisière du monde des esprits, l’adolescent hésite… Saura-t-il percer les mystères de l’Abracadabrantesque Carnaval ?

L’Auteur (source : lui-même !)

Anthelme Hauchecorne naît en 1980 dans une famille de la classe moyenne. Ses études mêlent droit, économie et sociologie, trahissant une passion précoce pour les mélanges douteux. En 2007, l’auteur obtient le concours d’enseignant en économie-gestion. Jeune titulaire, son affectation le contraint à quitter sa Lorraine natale pour rallier le Nord-Pas-de-Calais. Où qu’il aille, l’encre des mots le suit comme une ombre.
Ses romans touchent au fantastique et aux questions de société. L’auteur affectionne les univers régionalistes et documentés, multipliant les clins d’œil aux lieux et aux légendes locales. Son premier roman, La Tour des Illusions, prend place en Moselle. Le suivant, Âmes de verre, puise ses racines dans sa région d’adoption, le Nord-Pas-de-Calais. L’intrigue prend pied dans la métropole lilloise, entrecroisant déclin industriel, critique de l’inhumanité urbaine et résurgence de la cosmogonie celte.

Mon avis

D’abord, une fois n’est pas coutume, je commencerai par parler de l’objet livre. Un épais volume à couverture rigide, doté d’une belle illustration qui met bien dans l’ambiance, d’un papier épais et de nombreuses illustrations intérieures réussies. Du beau travail, qui donne envie de se plonger dans l’histoire (et qui a un coût raisonnable puisque le prix est de 19.90 €, bravo aux éditions du Chat Noir).

L’illustration de couverture met bien dans l’ambiance puisque le roman démarre dans un petit village, alors que l’automne approche, que les brumes l’enveloppent et qu’un étrange carnaval débarque en ville. L’histoire suit Ludwig Poe, jeune garçon élevé par sa mère et doté de quelques dons de spirite, qui aimerait avoir des nouvelles de son père, qui les a quitté peu après sa naissance. Mais nous lirons aussi en parallèle les aventures de Gabriel Grimm, descendant d’une famille autrefois nantie et maintenant ruinée, qui a lui aussi un lien avec le festival.

Parlons donc de celui-ci, l’Abracadabrantesque Carnaval, une fête foraine décatie où la pourriture rampe sous les velours et les costumes, et où il vaut mieux éviter de céder au baratin des forains et de s’éloigner trop des endroits éclairés. Nain retors, voyante aveugle, homme fort glacial, doppelgängers, la galerie des freaks est complète ! Malgré ses deux jeunes héros, le roman ne lorgne fort heureusement pas vers l’histoire pour ados mais plutôt vers le « burlesque horrifique » : des monstruosités, des forains mort-vivants, une visite de l’antichambre des enfers, un Cavalier de la Mort, un scaphandrier siphonné, voici quelques caractéristiques de cette histoire abondamment saupoudrée d’un humour noir et cynique. On pensera bien sûr à Eugène Poe et aux frères Grimm, mais aussi à Oscar Wilde, Ray Bradbury, Stephen King, Tim Burton, au Hollandais Volant et à tant d’autres…

Une histoire forte en rebondissements, dans laquelle Anthelme Hauchecorne mêle de façon cohérente de nombreuses influences complémentaires, entre récits germaniques, romantiques, gothiques, horreur, histoires de sorcières et de mort-vivants, le tout dans une ambiance brumeuse et lugubre. Avec une belle écriture, érudite, alternant prose, jeux de mots, vers et petits poèmes, bien servie par les illustrations de Loic Canavaggia et Mathieu Coudray qui participent au plaisir de la lecture. Une franche réussite pour les amateurs de contes horrifiques ! Et une suite à venir, avec l’attendu tome 2 : A la Cour des nuits d’hiver.

carnaval aux corbeaux

Je signale aussi que l’auteur reverse les droits de ce roman à l’UNICEF (et ceux de ses autres oeuvres à d’autres associations ou organisations).

D’autres avis : Livrement MarieJuliet – Les Singes de l’Espace – …

Une lecture qui participe au Challenge Francofou 3 …
Challenge Francofou 3

 

11 commentaires

  1. J’ai lu « Ames de verre » qui m’avait montré un univers vraiment particulier, intéressant, et assez complexe, je dois dire que cette nouvelle parution me tente beaucoup ! Merci Xapur de ce partage ! La couv est superbe !

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