Qui a peur de la mort ? – Nnedi Okorafor

Actusf Nnedi okorafor qui a peur de la mort

Lors de sa précédente parution, j’étais passé à côté de ce livre et je l’avais ensuite regretté, vu les bonnes critiques que j’en ai lu. Sa ré-édition chez ActuSF était l’occasion de le lire enfin…

Résumé

(source éditeur)

Dans une Afrique post-apocalyptique, la guerre continue de faire rage. Enfant du viol, rejetée par les siens du fait de sa peau et ses cheveux couleur de sable, Onyesonwu porte en elle autant de colère que d’espoir. Seule sa mère ne semble pas étonnée lorsqu’elle se met à développer les prémices d’une magie unique et puissante.

Lors de l’un de ses voyages dans le monde des esprits, elle se rend compte qu’une terrible force cherche à lui nuire. Pour en triompher, elle devra affronter son destin, sa nature, la tradition et comprendre enfin le nom que sa mère lui a donné : Qui a peur de la mort.

Lauréat du World Fantasy Award et du Prix Imaginales, Qui a peur de la mort ? est actuellement en cours d’adaptation pour HBO

Editeur : ActuSF – Traduction : Laurent Philibert-Caillat – Date de parution : octobre 2017 – 552 pages

L’Auteur

(source Wikipédia)

Nnedimma Nkemdili Okorafor, née le 8 avril 1974 à Cincinnati en Ohio et d’origine nigériane, est une romancière américaine de science-fiction et de fantasy. Elle a obtenu le prix World Fantasy du meilleur roman en 2011 pour Qui a peur de la mort ?

interview

Mon avis

La S.F. africaine est rare, et cela change toujours de sortir un peu de sa zone de confort. OK, ici, l’autrice est américaine mais ses origines nigérianes sont importantes et elle s’en inspire largement pour ce roman. Celui-ci raconte la vie de Onyesonwu (dont le nom veut dire Qui a peur de la mort ?), enfant métisse née du viol de sa mère par un sorcier d’une autre ethnie. A l’horreur du viol, utilisé comme arme de guerre, s’ajoute donc un élément de fantasy avec les pouvoir magiques dont va hériter la jeune fille. Rejetée par son aspect physique, le développement de ses capacités en fera encore plus une paria. Et comme elle a eu le « malheur » de naître fille, même ceux qui pourraient l’aider et l’enseigner y seront réticents.

Curieux roman que cette histoire qui prend le temps de développer ses personnages, un petit groupe d’amis autour de l’héroïne principale, qui va passer par une phase d’apprentissage avant de se lancer dans une quête relativement classique sur les traces du méchant sorcier (« je suis ton père »), au travers d’un périple éprouvant dans le désert et dans les villages dévastés par une guerre ethnique, vers un affrontement final d’ailleurs un peu décevant.

Si les caractères sont bien campés, les mentalités bien représentées, le background censé être post-apocalyptique est bien mince : on n’en saura guère plus, et les pays fictifs entrevus resteront bien flous. Rien de très gênant car le propos est ailleurs, mais on a un peu le sentiment d’une piste inexploitée et donc, assez inutile. Il n’en reste pas moins dur, évoquant la guerre, le racisme, la condition de la femme, la dureté de la vie africaine mais y ajoutant aussi une certaine liberté de ton, sur la sexualité et l’amour par exemple, et y mêlant largement magie et superstition.

J’avoue que si le roman se lit bien, il aurait gagné à être un peu élagué et que je suis un peu déçu de ne pas avoir ressenti le coup de coeur que j’attendais après les bons avis lus. Il reste cependant très recommandable, ne serait-ce que par la galerie de personnages et le cadre africain peu représenté dans les littératures de l’Imaginaire.

D’autres avis : Le Bibliocosme (Boudicca) – Le Bibliocosme (Dionysos) – Blog-o-livreL’Ours Inculte – MarieJuliet – Au Pays des Cave TrollsLa Bibliothèque d’Aelinel – …

 Pour le plaisir des yeux, la couverture de l’édition précédente chez Panini.

Nnedi Okorafor qui a peur de la mort

17 commentaires

  1. Ah! j’aime bien ta critique avec quelques réserves. Elle tombe à point nommé, je commençais à croire en une pépite incontournable. C’est dommage que l’aspect post-apocalyptique ne soit pas plus « intégré ».Mais, je prends la bonne histoire.

    Merci Xapur!

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  2. On a publié nos avis en même temps xD.
    Bien aimé pour ma part, effectivement c’est un peu simpliste sur la fin mais j’ai été complètement accrochée. J’ai trouvé que l’aspect post-apo était plutôt un ajout sympa dans la mesure où il jette un peu le flou sur la nature de l’univers où se déroule l’histoire (du coup ça laisse du potentiel pour plein d’histoires dans cet espace).

    J’aime

  3. Binti, du même auteur, m’attend dans ma PAL audio (quand j’aurai fini cet énorme pavé qu’est le troisième tome des Archives de Roshar de Brandon Sanderson). J’ai hâte de découvrir l’africano-futurisme (c’est quoi le terme en francais ?). Contente de voir que tu as apprécié cet aspect.

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