Des Fleurs pour Algernon – Daniel Keyes

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Un classique qui sommeillait dans ma PAL depuis des années, voici enfin mon avis sur Des Fleurs pour Algernon !

Résumé

(source éditeur)

Algernon est une souris dont le traitement du Pr Nemur et du Dr Strauss vient de décupler l’intelligence. Enhardis par cette réussite, les savants tentent, avec l’assistance de la psychologue Alice Kinnian, d’appliquer leur découverte à Charlie Gordon, un simple d’esprit. C’est bientôt l’extraordinaire éveil de l’intelligence pour le jeune homme. Il découvre un monde dont il avait toujours été exclu, et l’amour qui naît entre Alice et lui achève de le métamorphoser. Mais un jour, les facultés supérieures d’Algernon commencent à décliner…

Cette édition augmentée contient, en plus du roman, la nouvelle originale  » Des fleurs pour Algernon « , ainsi que l’essai autobiographique Algernon, « Charlie et moi ».

Editeur : J’Ai Lu – Traduction : Georges H. Gallet – Date de parution : 2012 pour mon édition, 1966 pour la première parution VF – 552 pages

L’Auteur

(source éditeur)

Daniel Keyes est né à Brooklyn en 1927. Après ses études, il entre dans la marine marchande avant de devenir rédacteur pour une revue d’anticipation puis professeur à l’université d’Ohio. Son oeuvre majeure. Des fleurs pour Algernon s’est vendue à des millions d’exemplaires. Il s’est également intéressé aux phénomènes de dissociation de la personnalité dans Les 1001 vies de Billy Milligan.

Mon avis

Des Fleurs pour Algernon est un roman que je voulais lire depuis un moment tant il a une excellente réputation. En fait, il s’agit dans un premier temps d’une nouvelle, qui a reçu le Prix Hugo en 1960 puis qui a été étoffée en un roman, lequel a été distingué par le Prix Nébula en 1966, excusez du peu. Il est un peu dommage que la quatrième de couverture dévoile le résumé de l’histoire, on peut donc éviter de la lire si on ne connait pas l’histoire.

Celle-ci comprend des premiers chapitres un peu laborieux à lire à cause des fôtes d’ortograf faites par le héros, Charlie, un garçon retardé qui participe de son plein gré à une expérience scientifique. Le but ? Le faire devenir intelligent, à l’instar de la souris Algernon chez qui les résultats ont été probants. Charlie tient à jour un journal sous forme de comptes rendus journaliers qui permettent de témoigner des résultats de l’expérience, mais aussi de son état d’esprit et de son évolution.

Si on pouvait craindre des longueurs vu le pitch de départ et le peu d’action qui en résulte, force est de constater que le sujet est passionnant par la prose de l’auteur qui rend parfaitement les pensées et les motivations de Charlie. D’esprit simple, il va en effet devenir de plus en plus intelligent mais aussi de plus en plus distant envers ceux qu’il côtoie. Que ce soient les scientifiques ou encore la belle professeure dont il est tombé amoureuse et qui lui enseignait jadis, dont il va se détacher après l’avoir conquise mais dépassée intellectuellement.

Mais la réalité rattrape Charlie, sous la forme de la déchéance d’Algernon, le miroir qui lui renvoie une image de sa condition. Commence alors une course contre la montre pour faire des recherches obsessionnelles qui coupent encore plus Charlie du reste du monde. Sans parler de l’image de « l’autre » Charlie, du simplet qu’il aperçoit par moments et qui semble le guetter ou attendre son retour.

L’histoire force le respect. Non seulement par la thématique, particulièrement bien traitée, mais par certains passages très difficiles psychologiquement et qui pour autant ne sombrent pas dans le mélodrame ou le larmoyant. Des Fleurs pour Algernon, c’est aussi un moyen de s’interroger sur le regard que l’on a sur les autres, la façon dont ils nous perçoivent, et sur ce qu’il y a derrière les apparences. C’est également un plaidoyer pour la différence et l’acceptation, y compris de ceux qui sont considérés comme amoindris ou handicapés. C’est très (très) bien écrit et hautement recommandable, avec un personnage tour à tour attachant, irritant, détestable ou touchant. Et bien que le roman ait près de 60 ans, il n’a pas pris une ride.

Mon exemplaire est une édition augmentée (seule la couverture a changé avec l’édition actuelle) et comprend le roman, une autobiographie de l’auteur (200 pages de commentaires de l’auteur sur sa vie est son oeuvre), et la nouvelle qui avait inspiré le livre. L’autobiographie comprend de nombreuses longueurs, notamment sur les années de guerre de Daniel Keyes, et n’est pas toujours passionnante. Elle permet par contre de voir comment il s’est inspiré d’anecdotes réelles pour nourrir son histoire et à ce titre, mérite la lecture. La nouvelle est bien sûr très bonne, mais souffre forcément d’être placée après le roman qui est bien plus complet et détaillé.

Un classique que je suis bien content d’avoir enfin rattrapé et qui mérite vraiment d’être lu. A noter qu’il a été souvent adapté : en émission télé, au théâtre, sous forme de comédie musicale, plusieurs fois en film …

D’autres avis : Livrement MarieJulietLorhkanLa Lectrice Hérétique – …

22 commentaires

  1. Ah, la fameuse quatrième couverture spoilante ! (je crie presque à l’hérésie). Le récit est poignant et mon immersion a été totale, c’est pourquoi ce livre est un coup de coeur. Je suis d’accord avec toi, la thématique est intelligemment traitée sans tomber dans le mélodramatique.

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  2. Un peu à l’image de Fahrenheit 451, un livre intemporel traitant de sujets sensibles avec une véritable réflexion sociologique. Comme toi j’ai été tenté de me l’approprier en voyant les nombreuses critiques positives. Je tenterai de le lire cette année 🙂
    Merci pour ton retour toujours très bien formulé.

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  3. Et hop, un nouveau convaincu. J’attends toujours de trouver quelqu’un qui n’aurait pas aimé ce roman. ^^
    Comme Lune, je trouve que c’est en plus une parfaite porte d’entrée à la SF. Que des qualités !

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  4. Je ne l’ai jamais lu, mais ai vu l’adaptation au théâtre avec Grégory Gadebois comme acteur. Il jouait merveilleusement bien ce personnage. Je crois par contre que ce trop-plein de tristesse me suffise une seule fois : je ne survivrai pas au bouquin ^^. Je ne doute pas qu’il soit aussi bien que son adaptation au théâtre.

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    • C’est en effet une lecture qui peut être éprouvante, et si la pièce est bien jouée, elle doit l’être aussi. Mais il ne faut pas se priver de connaître l’histoire pour autant, quelque soit la forme…

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  5. Très beau texte qui n’a pas pris une ride en effet. Et tellement universel que c’est de loin le bouquin de SF que j’ai le plus offert/fait lire à mon entourage.
    J’ai vu une adaptation en téléfilm qui m’a pas marqué plus que cela, l’adaptation récente au théâtre était nettement plus remarquable (même si elle se focalisait pas sur les mêmes aspects que le livre de façon assez étonnante)

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