D’or et d’émeraude – Eric Holstein

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L’été, moment de rattrapage de livres qui traînent depuis des mois dans la PAL… L’occasion aussi de sorti des sentiers battus, comme ici avec D’or et d’émeraude, un roman d’Eric Holstein qui a pour cadre la Colombie.

Résumé

(source éditeur)

Simon, 25 ans, arrive en Colombie sur les traces de ses ancêtres.Quatre cents ans plus tôt, Gonzalo Jiménez de Quesada pose, pour sa part, le pied sur l’Altiplano, la terre ancestrale des Indiens muiscas. Ils ne se connaissent pas et pourtant, leurs destins sont liés…

Récit intime dans la Colombie d’aujourd’hui et d’hier, D’or et d’émeraude pose un regard décalé sur le monde, entre uchronie et utopie. Un livre d’une beauté rare, qui a reçu le prix Bob Morane à sa sortie.

Editeur : ActuSF, collection Hélios – Date de parution : 09/2017 – 472 pages

L’Auteur

(source éditeur)

Éric Holstein est né en 1969 à Paris. Ancien directeur de production, il garde de ses quinze années de radio un sens de la formule et une écriture efficace. Co-fondateur du site de référence ActuSF, il est depuis toujours amateur de science-fiction et c’est naturellement qu’il choisit les genres de l’imaginaire pour cadre de ses récits. Après plusieurs nouvelles, dont une dans l’anthologie Retour sur l’horizon (Denoël, 2009) dirigée par Serge Lehman, il s’essaie au roman avec Petits Arrangements avec l’éternité (Mnémos, 2009). Pour ce deuxième roman, il se tourne vers la Colombie, pays au contraste fascinant dont la culture lui tient particulièrement à cœur.

Mon avis

Roman découpé en trois parties, D’or et d’émeraude intègre aussi bien de la magie que de l’uchronie, dans un mélange intéressant.

Le livre débute avec l’arrivée de Simon en Colombie. Le jeune homme a été adopté par des parents français et ne ressent pas exagérément le besoin de découvrir le pays où il est né, c’est donc plus un enchaînement de petites choses qui l’amène à Bogotá. Il va y découvrir la vie locale, la douceur de vivre mais aussi la délinquance et le danger, la fête et les drogues. Et faire la connaissance de son père, vendeur d’émeraudes et d’un certain Benino, au passé trouble de soldat FARC. Simon va ainsi partir sur les traces des racines du peuple muisca dont il descend et notamment à la recherche du bâton doré du dieu Bochica. Et surtout découvrir (et le lecteur avec lui) les plaies laissées par la colonisation espagnole, qui suintent encore de nos jours. Une première partie un peu longue et « facile » pour le jeune homme, mais néanmoins intéressante.

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La couverture de l’édition Mnémos en 2011

La colonisation sera au centre de la seconde partie, puisqu’on y suit le conquistador Quesada, le futur fondateur de Bogota, en pleine jungle, dirigeant une armée largement éprouvée par le terrain hostile ou les maladies. Tandis qu’ils se heurtent au peuple de muiscas, les espagnols sont confrontés à une petite troupe d’assaillants pratiquant la guerilla et ils s’y enlisent, cherchant un soutien local qui leur échappe. Meurtres sanglants, combats de tous les instants, personnages ambigus, c’est une fuite en avant face à un adversaire supérieur qui semble bien plus organisé que les étrangers divisés entre eux sur la conduite à tenir. C’est sans doute la partie qui j’ai le plus apprécié et qui pourrait donner naissance à un roman à elle seule.

Enfin, la dernière partie permet de retrouver certains de protagonistes, mais dans des rôles bien différents, Eric Holstein rebattant les cartes dans une uchronie un peu trop touffue historiquement mais qui permet de redécouvrir les choses et les personnages sous un autre angle. Avec une Colombie largement différente puisque jamais colonisée, mais confrontée à la fois au capitalisme mondial, à la disparition puis à la renaissance de ses idéaux nationalistes…

Même s’il aurait gagné à être écourté et un peu allégé côté historique (en même temps, les choses sont complexes dans la région), D’or et d’émeraude est un très bon livre qui sort des sentiers battus et mêle plusieurs récits radicalement différents pour construire une uchronie originale et dépaysante.

D’autres avis : Le Bibliocosme (Dionysos) – RSF blog – …

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