Le Voyage de Simon Morley – Jack Finney

A l’occasion de sa sortie en poche chez FolioSF, je découvre cette reprise de la collection Lunes d’Encre de Denoël avec un curieux voyage dans le temps…

Résumé

(source éditeur)

Pour remonter dans le passé, il n’est pas nécessaire d’utiliser une machine à voyager dans le temps. Il suffit de s’imprégner de l’époque dans laquelle on désire se rendre, de se dépouiller de toutes les pensées qui vous ancrent dans le présent et de se conditionner mentalement et physiquement pour être projeté dans un monde qu’on croyait perdu. Telle est la théorie du Pr Danziger. Recruté pour ce projet qui a secrètement l’aval et le soutien logistique du gouvernement américain, Simon Morley doute, hésite. . . Mais la curiosité et le mystère qui entoure le suicide d’un aïeul de son amie Kate finissent par le décider. Installé dans un appartement d’un vieil immeuble new-yorkais demeuré intact, il se comporte comme un homme de la fin du XIXe siècle et, un soir de neige, après des jours d’efforts et d’attente, le miracle se produit…

Récit conjuguant les témoignages écrits et visuels (de nombreux dessins et photos accompagnent le texte), Le voyage de Simon Morley a été récompensé par le Grand Prix de l’Imaginaire en 1994.

Editeur : FolioSF – Traduction : Hélène Collon – Date de parution : 11/2017 – 656 pages

L’Auteur

(source éditeur)

Jack Finney (1911-1995) est surtout connu en France pour L’invasion des profanateurs, récit paranoïaque d’une invasion extraterrestre, paru en 1955 et par la suite adapté à l’écran à trois reprises.

Mon avis

Simon Morley, dessinateur publicitaire qui fait un job alimentaire, est contacté par l’Armée américaine afin de participer à une expérience secrète. La première partie du roman nous présente les conditions de son recrutement, les tests qu’il subit, ainsi que les installations mises à disposition des scientifiques pour mener leurs essais. Il s’agit, ni plus ni moins, que de voyager dans le temps, et de quitter le New York présent (enfin, celui de 1970, date d’écriture du roman) pour remonter d’un siècle dans le passé.

Fans de hard science, passez votre chemin, ici le voyage temporel se fait par « imprégnation » de l’atmosphère de l’époque, puis par projection à la force de la psyché ! Ainsi, Simon se remet dans les conditions de New York en 1882, dans un immeuble qui existait déjà à l’époque, revêt les vêtements portés lors de ce siècle, puis attend qu’une bonne conjonction ou disposition mentale lui permettent de franchir les barrières du temps. La conception du flux temporel vu par l’auteur est intéressante, supposant qu’une part du passé subsiste encore dans notre présent, à l’instar des vieux bâtiments encore présents ici ou là et qui témoignent d’un temps révolu.

Une intrigue « policière » se mêle à l’expérience scientifique puisque Simon, qui devait être simple spectateur afin de ne pas modifier le présent, va se lancer sur la piste d’une mystérieuse lettre et d’un maître chanteur. Et bien sûr tomber amoureux d’une belle jeune femme de l’époque !

Le roman est plutôt plaisant à lire mais se révèle malheureusement beaucoup trop long et un peu mollasson. Les passages liés au New York de 1882 sont sympathiques, notamment par la description de la ville à l’époque mais ceci se fait de façon trop détaillée. Pour étayer son propos, et c’est rare en livre de poche, de nombreuses gravures ou photos accompagnent le texte. Elles ne rendent pas forcément très bien à l’impression dans ce format, mais cela donne un ordre d’idée. Dommage là encore que les recherches effectuées par l’auteur, sans doute mû par la passion pour cette ville, soient un peu soporifiques, le récit aurait gagné à être élagué de plusieurs dizaines de pages. Un rythme lent, donc, et de nombreuses descriptions pour une aventure peu palpitante mais assez agréable à lire malgré ces quelques défauts.

Une suite a été publiée en 1995 : Le Balancier du temps.

D’autres avis : Blog-o-livreNaufragés VolontairesEfelleLivrement – …

24 commentaires

  1. Même ressenti que le tien, j’avais bien aimé le concept original du voyage dans le temps, mais certaines descriptions manquaient de punch. Quelques années plus tard, il me reste une sensation de Connie Willis, une SF prétexte à une visite historique et comportementale d’une ville et d’une époque

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  2. C’est vrai qu’il vaut mieux passer son chemin si l’on est friands ou en attente d’éléments fantastiques/SF. Après, je me sais sensible à une atmosphère travaillée donc le récit a bien pris pour moi. J’ai lu « Le balancier du temps » et j’ai été fort déçue : l’aspect fictionnel et le fonctionnement du voyage dans le temps passent au second plan (ou au troisième si on considère que dans le roman présent étaient déjà au second plan).

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  3. J’ai adoré ce roman pour son ambiance, pour justement ce New York de 1882 découvert à travers les yeux d’un homme venu du futur.
    N’ai donc du coup pas ressenti de longueurs.

    Au moins tu y as vu quelques qualités et c’est déjà pas si mal 😉

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  4. Et bien, je suis assez tentée pour ma part. J’adore les histoires de voyage dans le temps et une description exhaustive de New York en 1882 n’est pas pour me déplaire malgré le rythme lent. Merci de la découverte!

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  5. J’avais pour ma part bien aimé ce roman. Et je ne trouve pas spécialement la SF ténue. Au contraire j’ai trouvé le moyen pour remonter le temps très original, et j’ai trouvé que le personnage principal ressentait le NY du XIXe véritablement comme un type du XXe. Si ça avait été un roman historique, je pense que l’immersion aurait été tout à fait différente.
    Par contre il est vrai que le rythme est très lent. Il vaut mieux le lire vite pour ne pas avoir le temps de s’ennuyer.
    Bref, tout ça pour dire que ça fait partie des bouquins de SF qui m’ont le plus marqué (même si j’ai aussi souvenir que l’histoire n’était pas centrale, et servait avant tout de prétexte).

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