Heptagone – Georges Panchard

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Présentation

Alors qu’il parait dans quelques jours en librairie, j’ai pu lire Heptagone grâce à la complicité de son éditeur. Voilà un livre qui m’a permit de découvrir un auteur francophone peu connu, Georges Panchard. Et le moins qu’on puisse dire est qu’il gagne à être lu !

Résumé (source éditeur)

Sept personnages, comme les côtés d’un heptagone. Le roman cerne un avenir à trente ans, de nos jours à 2040, et s’intègre à celui décrit dans Forteresse.
Les transnationales sont devenues des entités quasi-féodales. Entre elles, la lutte n’est plus seulement économique, mais également armée. La sécurité, tant informatique que physique, devient essentielle si bien que les directions se retranchent dans des forteresses comme celle de Haviland Corporation, Castell One, au coeur de l’Andalousie (son président y sera assassiné en 2039 bien que la demeure soit réputée inviolable, dans Forteresse.) Ces transnationales disposent d’armées privées comme celle que dirige Adrian Clayborne pour le compte de Haviland. (…)

Ces destins enchevêtrés dressent, dans une atmosphère de thriller, le tableau d’un avenir aussi angoissant et terrifiant que passionnant. La technique littéraire de Panchard, déconcertante à première vue, qui éclate sa description en scènes dispersées dans le temps et l’espace, a toute la précision d’une montre suisse. Même si Heptagone peut se lire indépendamment de Forteresse, les deux romans se complètent. Forteresse est situé sur deux années : 2038 et 2039, tandis qu’Heptagone s’étale sur trois décennies, relatant le parcours de chacun des sept protagonistes.

L’auteur (source éditeur)

Georges Panchard est né en 1955 à Fribourg. Juriste auprès de la Direction de l’aéronautique civile suisse, il est l’auteur de nouvelles qui ont régulièrement reparu dans les meilleures anthologies, et d’un roman publié en 2005 dans la collection « Ailleurs et Demain » : Forteresse.

Mon avis

Plus qu’un roman, Heptagone m’apparaît comme un recueil de nouvelles. Situées dans un futur proche, ces sept histoires, de longueur et d’intérêt variable, s’intéressent à des personnes plus ou moins simportantes. On y croisera ainsi notamment une policière italienne, un chef de sécurité d’une multinationale, un assassin japonais ou le bras droit du président des Etats-Unis. La construction des récits est identique, mêlant passé et présent, par petits chapitres, ce qui m’a évoqué l’image d’un peintre ajoutant de petites touches successives pour compléter son tableau.

Passé cet aspect, qui nécessite de bien faire attention aux dates mentionnées, c’est le fond qui est intéressant. Panchard nous décrit un futur dystopique où la religion a une place importante. Aux Etats-Unis hyper-chrétiens, un président a été élu et a transformé son pays peuplé d’obèses en Etats Bibliques (excepté New York et la Californie qui ont fait sécession !). Quitte à « guider » le Seigneur pour conforter ses idées… Tandis que des américains se réfugient en Europe pour fuir cette omniprésence de la religion, qui peut même nuire à leur carrière professionnelle.

En Europe, une guerre civile a permis de chasser les musulmans, guerre menée par des civils devant la passivité de leurs gouvernements n’osant pas prendre de décision face à cette « invasion rampante ». Et nous connaîtrons ainsi une policière, soldate improvisée, qui se trouve mêlée à une tentative d’assassinat sur le Pape.

Si Georges Panchard critique vertement les religions et leurs excès, il n’épargne pas les entreprises multinationales. Alors que les états ne se battent plus entre eux, les sociétés se livrent à des affrontements armés, à coup de roquettes, mines et mitrailleuses. Ainsi, répondre à un appel d’offre peut se transformer en déclaration de guerre, et les dirigeants, retranchés dans des bunkers, embauchent des assassins pour supprimer leurs concurrents…

Les différents récits du roman dépeignent donc sans ménagement une réalité qui, malgré ses extrêmes assumés, n’est pas sans rappeler fortement certains aspects de la nôtre. Georges Panchard a une sacré plume, bien affûtée et ses récits sont intéressants, même s’ils ne sont pas tous du même niveau (celui sur Mitchell m’a paru assez anecdotique).

Par contre, je pensais que les différentes pièces du puzzle se mettrait en place pour former un tout, rendant Heptagone indépendant de Forteresse, le précédent roman de l’auteur. Il n’en est rien, c’est bien là ma seule déception au sujet de ce livre. Ses histoires viennent compléter le précédent, et étoffer le même univers. Commencer par Forteresse me semble donc tout indiqué pour profiter au mieux de l’histoire, il me tarde maintenant de le trouver, d’autant que les critiques de mes collègues blogueurs du Planète SF semblent confirmer tout le bien que je pense de Georges Panchard…

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9 commentaires

  1. On se rejoint assez, je trouve… Enfin je ne suis pas sûr que l’UABS est catholique dans cette histoire mais c’est un peu secondaire.

    Je t’ai lié en tout cas 🙂 !

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  2. Au vu de ce que tu dis, il est clair qu’il vaut mieux avoir lu « Forteresse » avant…
    Tu devrais te régaler avec ce dernier (même si tu n’auras pas la saveur de la surprise comme le dit Anudar dans sa chronique…) !

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  3. […] Le reste du monde a changé lui aussi. Avec une montée en puissance du monde musulman qui, après avoir détruit Israël et colonisé l’Europe, se tourne vers les Amériques. Et un Japon féodal qui lorgne vers le reste de l’Asie, embauchant les soldats US pour faire son sale travail. Des évolutions géopolitiques qui par certains aspects m’ont d’ailleurs évoqué Forteresse et Heptagone… […]

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