Le Cercle de Farthing – Jo Walton

Le Cercle de Farthing - Jo Walton

Rattrapage pour le Prix Planète-SF 2015 oblige, voici mon avis sur Le Cercle de Farthing, deuxième roman que je lis de Jo Walton, l’auteure du renommé Morwenna.

Résumé (source éditeur)

Huit ans après que «la paix dans l’honneur» a été signée entre l’Angleterre et l’Allemagne, les membres du groupe de Farthing, à l’origine de l’éviction de Churchill et du traité qui a suivi, fin 1941, se réunissent au domaine Eversley pour le week-end. Bien qu’elle se soit mariée avec un Juif, ce qui lui vaut d’habitude d’être tenue à l’écart, Lucy Kahn, née Eversley, fait partie des invités. Les festivités sont vite interrompues par le meurtre de Sir James Thirkie, le principal artisan de la paix avec Adolf Hitler. Sur son cadavre a été laissée en évidence l’étoile jaune de David Kahn. Un meurtre a eu lieu à Farthing et un coupable tout désigné se trouvait sur les lieux du crime. Convaincue de l’innocence de son mari, Lucy trouvera dans le policier chargé de l’enquête, Peter Antony Carmichael, un allié. Mais pourront-ils ensemble infléchir la trajectoire d’un Empire britannique près de verser dans la folie et la haine ?
Subtil mélange de roman policier classique et d’uchronie, Le Cercle de Farthing est le roman qui a révélé Jo Walton au grand public, bien avant le succès mérité de Morwenna.

L’auteure (source éditeur)

Née au pays de Galles et très attachée à ce pays dont elle parle la langue, Jo Walton vit depuis 2002 au Canada avec son mari et son fils. Elle est l’auteure d’une dizaine de romans remarqués. Bien que son roman Tooth and Claw, inédit en français, ait reçu le World Fantasy Award en 2004, il lui a fallu attendre la parution de Morwenna pour rencontrer le succès qu’elle méritait.

Mon avis

Mêler uchronie et Agatha Christie (ou Downtown Abbey !), il fallait oser, et c’est un peu ce qu’a fait Jo Walton avec Le Cercle de Farthing. Car le roman commence comme une enquête policière so british, dans un manoir peuplé d’aristocrates. Lentement, le récit va prendre un tour politique et s’intéresser à l’histoire, et notamment au point de divergence entre celle-ci et la nôtre: la signature d’une paix entre le Royaume-uni et le Reich hitlérien.

Walton utilise deux points de vue pour nous raconter cette histoire: celle d’une aristocrate, qui s’est « mésalliée » en se mariant avec un juif, mais se retrouve quand même aux premières loges du drame par raison familiale, et celle du policier de Scotland Yard qui mène l’enquête. Et va se retrouver empêtré dans une conspiration bien plus vaste qu’il n’aurait pu le craindre.

Le récit prend son temps, et nous dévoile avec brio les coulisses de l’aristocratie anglaise de l’époque, ainsi que ses nombreux préjugés (envers les classes sociales inférieures, les juifs et notons aussi la large part qu’occupe l’homosexualité !), et les points communs de la société anglaise avec les nazis. Car même si c’est une uchronie, on sent bien l’inspiration de certaines idées en vogue à l’époque en Europe. Manipulations et fausses pistes abondent, et la vérité échappe de plus en plus aux protagonistes, qui seront obligés de prendre des décisions déchirantes.

Seule la fin m’a paru un peu faible, à cause sans doute des hypothèses qui ne clarifient pas complètement le meurtre et sont un peu frustrantes. Peut-être aussi le fait que ce soit un premier tome et que l’histoire doive se poursuivre dans les deux suites parues en anglais ? Espérons du coup que le volet uchronique y soit un peu plus exploré.

Reste un bon roman, dans un milieu intéressant et une toile de fond passionnante, j’espère que les suites seront encore plus réussies.

Lire les suites : Hamlet au ParadisUne Demi-couronne

D’autres avis chez : AlbedoLe Bibliocosme – BlackwolfLhisbeiLivrement – LorhkanMarieJuliet – Vert Le Dragon Galactique – …

Un roman qui participe au Challenge Short Summer Stories of SFFF !

Challenge Summer Short Stories

20 commentaires

  1. Oh, je trouve que c’est beaucoup moins gentil que Downton abbey 😉 Mais il y a de ça. Si j’ai bien compris, Jo Walton propose une enquête par tome – bien qu’on suive certains personnages. Alors, le côté faiblard de la fin est bien réel (et je suis de ton avis)

    J’aime

    • Je ne suis pas fan Downtown Abbey mais madame, si 😉
      Et tu me rassures sur la fin, j’ai lu tellement de bonnes critiques de Farthing que j’ai été un peu déçu des dernières pages. Content de voir que je ne suis pas tout seul !

      J’aime

  2. […] Autres critiques : ClédeSol (Mille et une pages), La Chèvre grise (Nourritures en tout genre), Erwann Perchoc (Bifrost – Le Bélial’), Lhisbei (RSF Blog) Lorhkan (Lorhkan et les mauvais genres), Sandrine Brugot Maillard (Mes Imaginaires) ; Syl (Thé, lectures et macarons) ; Xapur (Les Lectures de Xapur) […]

    J’aime

Laissez un commentaire...