Bifrost 99 : Shirley Jackson

Bifrost 99 Shirley Jackson

Honte à moi, avant ce numéro de Bifrost, je n’avais jamais entendu parler de Shirley Jackson. Il faut dire qu’elle est quand même relativement peu connue, décédée avant ma naissance (c’est dire si c’est lointain…) et que je n’ai pas regardé la série The Haunting of Hill House inspirée de son oeuvre phare, La Maison Hantée.

Les nouvelles

Commençons par les six nouvelles au sommaire de ce numéro. J’ai déjà parlé des deux signées Shirley Jackson récemment dans mon point sur le Projet Maki, voici mon avis sur les autres.

Noirs vaisseaux apparus au sud du Paradis, de Caitlin R. Kiernan, est impressionnant de noirceur. Déliquescence de la civilisation, invasion inconnue, monstres insaisissables, maladies faisant muter les corps et les esprits, horreur cosmique et sous-marine, cultes infernaux et arrivée de Cthulhu, voici une lovecrafterie moderne qui m’a bien plue. Et comme les fourbes du Bélial sortent en ce moment son (court) roman Les agents du Dreamland, dans le même univers, la tentation est grande !

Guide sorcier de l’évasion : atlas pratique des contrées réelles et imaginaires d’Alix E. Harrow. Un nom à rallonge pour une nouvelle sympathique qui met en scène les livres, comme des âmes perdues dans les bibliothèques, en attendant que le lecteur vienne à leur rencontre. Et si la bibliothécaire, un peu (beaucoup) sorcière s’en mêle, cela facilite les choses. La plupart du temps…

Ouroboros de L.L. Kloetzer. Les Kloetzer nous emmènent cette fois dans l’espace, en une course folle à l’intérieur d’une station spatiale. Comme souvent, pas facile de rentrer dans leur texte, il faut un petit temps d’adaptation pour intégrer les pièces du puzzle. Liane court, fait le tour de la station pour battre un record, à la poursuite d’un fantôme comme on en trouve dans les jeux de course. Tout en candidatant pour un mandat politique ? Si le texte se lit bien, il a un goût de trop peu et je me suis demandé en le finissant quel était son réel but, à part une mise en bouche pour un récit plus long ?

Par les visages d’Olivier Caruso. En ces temps de pandémie, vous en reprendrez bien une ? Cette fois, la maladie touche les centres de reconnaissance du visage, empêchant les gens de se reconnaître. En collant au plus près à une jeune mère névrosée, Olivier Caruso nous plonge dans une situation dramatique et paranoïaque où il faut se méfier de tous, conjoints inclus, car comment reconnaître les autres ? L’artifice de la soeur jumelle est peut-être de trop, mais la nouvelle finit dans une « noirceur réussie », si j’ose dire.

Le dossier

Dossier Shirley Jackson : j’ai survolé le dossier, assez fin au demeurant (trois romans parus en français…) mais j’avoue que les nouvelles d’entrée de magazine ne m’ont pas donné envie d’aller plus loin, et que les thématiques abordées par l’autrice ont fait de même. Tant pis. Je plains par contre Alain Sprauel qui s’est tapé le recensement des 173 nouvelles de Jackson !

Les rubriques

Sorties, critiques… on connait. Paroles d’illustrateur nous présentent le petit fils de Jackson, Miles Hyman, qui a signé la couverture du numéro. Scientifiction nous parle, non pas de déplacer une lune, ni la Terre mais carrément le Soleil, tant qu’à faire ! C’est pas gagné…

Et ensuite ? Bifrost fête prochainement son centième numéro, que nous a concocté la rédaction ? Le passage d’une enveloppe marron à une enveloppe rose ? Un numéro à 193 pages (qui du coup ne rentrera plus dans ladite enveloppe) ? Une nouvelle du Grand Ancien Thomas Day ? Le passage à la couleur ? Be there or be square !

13 commentaires

Laissez un commentaire...