Le Temps de Palanquine – Thierry Di Rollo

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Après le numéro de Bifrost qui lui avait été consacré, j’avais eu envie de découvrir les écrits de Thierry Di Rollo, dont je n’ai lu que quelques nouvelles. En attendant la ré-éedition de Bankgreen/Elbrön, voici un récit de fin du monde !

Résumé

(source éditeur)

Délicité, ville monstre. XXIIe siècle.
Le monde est noir et rouge.
Noir de suie.
Rouge de Palanquine.
Palanquine, immense corps céleste qui se rue sur le système solaire et promet de tout balayer sur son passage, à commencer par la Terre. Palanquine, ou le rappel de la finitude des choses, constante réaffirmation de l’inanité de la condition humaine…
Il y a Lockerbie, génie exceptionnel à l’invention non moins exceptionnelle, qui promet d’ajouter à la catastrophe annoncée.
Il y a Eleanor et John, les derniers des rectifieurs. Leur amour infrangible.
Et cette question : l’amour peut-il à lui seul sauver un monde à l’agonie ?

Editeur : Le Bélial – Date de parution : 18 mai 2017 – 282 pages

L’Auteur

(source Wikipédia)

Considéré par certains comme l’un des meilleurs écrivains de science-fiction français, comme définitivement infréquentable par d’autres par la noirceur répétitive autant qu’obsessive de ces romans, l’œuvre de Thierry Di Rollo ne laisse pas indifférents.

Né en 1959, il est l’auteur de huit romans — dont cinq aux éditions du Bélial’ — et plusieurs dizaines de nouvelles, notamment au Fleuve Noir, chez Denoël, ActuSF et dans la revue Bifrost. Ses premiers romans parus au Bélial’ forment un ensemble cohérent, qui brosse le tableau d’un avenir aussi sombre qu’une nuit charbonneuse.

Cependant, Di Rollo a semblé être arrivé à la fin d’un système avec Le Syndrome de l’éléphant, publié en mainstream chez Denoël en 2008. L’année 2011 a été riche en actualité pour Thierry Di Rollo : publication de Bankgreen suivie d’un roman en série noire, Préparer l’enfer.

Aux éditions Actusf, il a publié deux recueils de nouvelles : Cendres et Crépuscules.

Mon avis

Vivant dans des villes de taille monstrueuses dont le ciel est obscurci par les nuages du charbon qu’ils ont recommencé à utiliser, les habitants de la Terre attendent la fin du monde. Un astéroïde, ou une comète, nommé Palanquine, fonce en effet sur la planète, sans espoir d’y échapper ! Enfin, presque, puisque le professeur Lockerbie tente de modifier le passé pour laisser à l’humanité une chance de trouver une solution. Pour cela, il envoie des rectifieurs tenter d’infléchir le cours des choses.

Le roman suit deux d’entre eux, l’optimiste John et sa compagne Eleanor, qui le suit plus par amour que par réelle conviction, dans leur formation puis leurs missions afin de prouver que la fin n’est pas inéluctable, malgré les apparences. Ils croiseront d’autres personnages, perturbés par la menace de l’astre meurtrier, dans un monde qui oscille entre déni et crise mystique, et est revenu à des technologies du passé, à cause de mystérieuses « régressions » qui font disparaître des pans entiers du savoir humain.

Un roman optimiste chez Thierry Di Rollo, un auteur qui n’a pas la réputation de l’être ? Malgré l’atmosphère de fin du monde, malgré Palanquine qui approche sans répit, le personnage de John, son amour immodéré pour la troublante Eleanor pousse le héros à rester optimiste dans l’adversité et à toujours croire qu’il reste un espoir, même quand le sort s’acharne contre les derniers résistants à la destruction.

J’ai trouvé quelques défauts mineurs de style à ce roman, telles ce terme répétitif de « villes monstres », ou encore des noms de personnages anglophones vivant dans une ville au nom bien francophone (avec jeu de mot inside) de Délicité. Le reste de la planète est peu décrit, même si le sujet n’est bien sûr pas là. Et je n’ai pas forcément été convaincu par une certaine explication scientifique (que je ne peux dévoiler – hélas – sous peine de spoiler méchamment), même si cela reste, là encore, mineur.

Mêlant atmosphère lugubre, fin du monde imminente, régression technologique et voyages dans le temps, Le temps de Palanquine est un roman réussi et résolument optimiste (et ce, sans sombrer dans la naïveté) porté par un couple charismatique qui reste éperdument convaincu qu’il peut changer les choses, envers et contre tout.

Du coup, je persiste à vouloir le découvrir dans d’autres romans, d’autant que quatre d’entre eux viennent de ressortir en numérique.

D’autres avis : Lecture42 – …

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