Meijo (Les Sentiers des Astres – tome 3) – Stefan Platteau

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Meijo est le troisième tome de la saga des Sentiers des Astres. Avant de le commencer, j’ai voulu me replonger dans l’ambiance des récits de Stefan Platteau, et relire rapidement les deux premiers tomes (ma lecture du second, Shakti, datant d’il y a un peu plus de deux ans).

Résumé

Pour avoir mis à mort la Croque-Carcasse, l’ourse sacrée du Lempio, la jeune Nisu s’est vue bannie de son île natale, il y a près de dix ans. Pourchassée par une ombre, hantée par l’Outre-songe, elle s’embarquait vers l’Héritage, en compagnie de son amant Meijo.

Par quels caprices du destin l’apprentie chamane est-elle devenue la Courtisane Shakti ? Pour le savoir, le Barde Fintan et ses compagnons devront patienter un peu. Car le répit offert par les Teules, propice aux bons récits, aura bientôt vécu : déjà les flammes rugissent, la forêt boréale résonne d’abois fauves et de cors démoniaques. Il est temps de reprendre la quête du Roi-diseur, de marcher dans les pas des géants ! Et puisqu’il faut déjouer la traque, l’heure est peut-être venue d’emprunter enfin les Sentiers des Astres

Éditeur : Les Moutons Électriques – Date de parution : 24/05/2018 – 464 pages

L’auteur

Historien de formation, Stefan Platteau aime s’abreuver à la source des mythes. Quand il n’est pas en train de réciter l’Iliade ou le Kalevala à voix haute en compagnie de harpistes ou de vagabonder sur les routes d’Inde avec le Ramayana sous le bras, il partage son temps entre l’écriture, la musique et son emploi d’entrepreneur en économie sociale. Pédagogue, il est également auteur de plusieurs spectacles d’histoire vivante, un genre auquel il s’efforce de donner une vraie puissance d’évocation, des thèmes originaux et des personnages forts, en collaboration avec des professionnels du théâtre et des compagnies de reconstitution historique.

Mon avis

Comme je le disais, j’avais prévu de survoler les deux premiers tomes avant de passer à celui-ci. Mais il en a été autrement. Roublardise de l’auteur ? Sortilège lancé au lecteur ? Ou tout simplement… talent fou ? (voire un mélange de tout cela !?). Toujours est-il que j’ai finalement tout relu, et de façon attentive grâce / à cause de / Stefan Platteau 🙂

Le nom de Meijo n’est pas inconnu à ceux qui ont lu le second tome, puisqu’il s’agit du jeune amant fougueux qui a incité Shakti, la Courtisane, à braver les interdits de sa culture alors qu’elle était jeune et s’appelait encore Nisu. Ici, il est nettement moins fringant puisqu’avec son aimée, ils ont épuisé leurs maigres ressources et se livrent à de basses exactions pour survivre péniblement. Leur misère ne nous est pas épargnée avec une plongée dans la déliquescence tandis que la Courtisane poursuit, contrainte et forcée cette fois, son récit. On est bien loin d’une fantasy avec beau chevalier et jolie chamane, les deux amants ayant été rattrapées par une « réalité » bien plus sordide. Combat de tout moment pour survivre, délinquance ou encore cruauté et une forme d’asservissement sont contés avec un réalisme qui tranche du monde de fantasy original et bigarré qui sert de cadre au récit.

Stefan Platteau est un roublard, disais-je, qui prolonge encore son récit. Et Manesh passe une fois de plus en grande partie au second plan. La quête du Roi-Diseur continue mais met un peu de côté le demi-solaire au profit du barde Fintan, particulièrement attachant. Les informations sont distillées lors d’une fuite éperdue tandis que les monstres attaquent et que les compagnons d’infortune traversent des contrées étranges, suivent des chemins de traverse aux bords de mondes à la fois attirants et terrifiants, dans un mélange de magie et d’onirisme, de poésie végétale bardée de mysticisme. Mais aussi d’horreur liée aux créatures mythiques qui les chassent sans répit. L’auteur est amoureux des mots, il en déforme certains pour en créer d’autres dans une logique imparable et nullement choquante, et chaque phrase est importante et ciselée.

Alors, certes, à la fin de ce tome, la quête continue et l’histoire mêlée de Shakti et de Meijo n’est pas encore complètement dite. Alors, certes, ce tome est plus épais que le précédent (100 pages de plus, quand même !). Alors, certes, il faudra attendre encore… Mais peu importe la destination, tant le voyage est beau. Et le conteur est si habile qu’il nous charme et ne nous donne pas envie de l’interrompre. Laissons-le nous mener au son de son sitar et suivons ses pas sur les Sentiers des Astres…

D’autres avis : l’Ours InculteBlog-o-livre – …

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15 commentaires

  1. Y’a un nombre total de tomes prévu ou pas du tout ?
    En tout cas je ne regrette pas de n’avoir pas poursuivi, n’ayant pas accroché plus que ça à l’univers j’aurais eu du mal avec les circonvolutions. ^^’

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  2. Ce cycle a été ma plus belle découverte de l’année dernière. Comme chaque fois qu’une histoire s’éternise, j’espère juste que Stefan Platteau sait où il nous emmène et ne se la joue pas à la Manesh 😉 Pour le moment, je reste suspendu à son dit !

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  3. C’est de fait hyper plaisant!
    Je suis grande fan!
    Pareil, j’avais envie de relire les deux tomes précédents avant, mais je n’ai pas eu l’occasion et j’ai donc un peu refeuilletté (par contre relu quand même la fin de Shakti).

    Il n’y a pas plus amoureux des mots que Stefan Platteau je crois 🙂
    Puis c’est bien dit.
    Puis quand il te lit des passages à voix haute…. c’est assez bien aussi!

    #fanclub!!!

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  4. J’avias dit que je tenterai l’aventure à la fin du cycle si la qualité éatit ua rendez-vous, et comme c’est la cas, ce sera avec plaisir que je vais m’y coller. Merci de ta chronique qui donne vraiment envie.

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