Le Royaume Éveillé (Le Chant des Épines, tome 2) – Adrien Tomas

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Retour dans l’univers d’Adrien Tomas avec ce second tome du Chant des Epines, intitulé Le Royaume Éveillé, où nous assistons à la fragile naissance de Sveldia, le nom donné aux Marches du Nord enfin unifiées. Enfin, presque…

Résumé

(source éditeur)

« Voici la geste des jeunes héritiers des clans du Nord et de leurs compagnons. Voici la geste des princes otages, de celles et ceux qui ont pour projet de rassembler les marches du Gel pour en faire leur royaume rêvé, puissant, sûr et juste, gouverné avec sagesse. »

Presque un an après la bataille finale entre les citadelles de Sveld et d’Asreld, l’orpheline Ithaen est montée sur le trône du royaume unifié de Sveldia. Avec l’aide de ses amis et de l’étrange la Locuste, elle coordonne le destin de ses alliés, anciens ou nouveaux, avec la maîtrise d’un chef d’orchestre.
Mais il n’est pas certain que cela soit suffisant. Le Royaume Éveillé sera-t-il assez fort pour survivre à sa première grande guerre, alors que les Légions infinies de l’Empire séide se mettent en ordre de bataille ?

Alliant l’aventure haletante à un imaginaire hors norme, Adrien Tomas est un auteur incontournable de la fantasy francophone. Après le succès de La Geste du Sixième Royaume qui a remporté en 2012 le prix Imaginales du meilleur roman de fantasy, et de La Maison des Mages dans le même univers, c’est pour notre plus grand plaisir qu’il revient avec une nouvelle saga épique et intimiste, cette fois située bien avant La Geste du Sixième Royaume.

L’Auteur

(source éditeur)

Adrien Tomas est taillé pour l’Aventure. Déjà, il est né en Picardie dans les années 80 : question défi personnel, il fallait oser. Malheureusement, quand il est devenu grand, les Dragons avaient déjà disparu, les Elfes s’étaient planqués et les donjons lugubres étaient remplis de cordons de velours et d’écriteaux déprimants, du genre « ne pas toucher, Napoléon a pioncé là-dedans ».

Faute de grives, on mange des merles : si on ne peut pas occire du dragon et sauver héroïquement des pucelles tous les quatre matins, on fera comme si. Il se plonge dans la fantasy, dévorant Tolkien, Gemmell, Scott Card ou Eddings, et une chose en entraînant une autre, il acquiert son premier jeu vidéo, et sombre définitivement dans le geekisme (qui à l’époque n’était pas encore une qualité).

Renouant avec son envie d’aventures et de découvertes, il choisit de suivre des études d’écologie, espérant avoir une maigre chance d’imiter Buffon ou Darwin dans leurs explorations autour du monde en quête de quelque eldorado biologique. Il étudie à Aix-en-Provence, Marseille, Metz, Lille, La Rochelle et Montpellier, histoire de voir comment c’est là-bas ; et exerce des activités aussi diverses que libraire, éleveur d’anémones, chasseur de tortues ou cuisinier dans un restaurant de flammekueches. Il écrit un peu, de temps en temps, pour s’amuser et se plonger dans d’autres mondes. Un soir, en plein hiver, pour lutter contre l’ennui et l’isolement glacial imposé par les températures lorraines, il crée une nouvelle histoire, sur un coup de tête. Trois ans plus tard, il boucle le manuscrit. Le reste, comme on dit, n’est que de l’histoire. La sienne, du coup.

Mon avis

Après le Royaume Rêvé, place donc au concret Royaume de Sveldia, gouverné par la fragile mais ferme Ithaen (14 ans !). Les Épines, qui peuvent être ses émissaires, soldats, espions, assassins selon les cas, multiplient les déplacements à travers le royaume pour finir de fédérer les récalcitrants, de gré ou de force. Un an après le tome précédent, les caractères ont bien changé, et les liens se sont parfois distendus entre eux. Par contre, malgré la menace qui gronde, Ithaen ne se pose pas trop de questions : on est soit sous son pouvoir, soit destiné à être écrasé !

Comme dans le tome précédent, les chapitres alternent les points de vue en suivant les Épines, magnifiés par une geste qui leur a donné des surnoms un peu ridicules et envahissants. Ysemir le guerrier fédère un ordre de paladins, aidé par l’ange de métal, Vermine la sorcière se découvre de nouveaux pouvoirs avec un maître assez particulier (dont les pouvoirs rappelleront des souvenirs aux lecteurs de La Geste…), Merisia usera de ses charmes ou de sa furtivité pour convaincre ou tuer, Solheim le nécromant devra apprendre à tuer en plus de guérir…

Mais Adrien Tomas développe aussi d’autres personnages, déjà vus ou pas encore : la Dame Grise Isandre, la mystérieuse Locuste, des elfes noirs, un général de Seï, un brigand repenti, une envoyée de la Grande Forêt… Il faut suivre tout ce petit monde, hétéroclite et original car jouant avec les codes de la fantasy même si on se demande parfois s’il n’y a pas un peu trop de personnages (et que certains sont un peu too much, j’avoue que j’ai eu un peu de mal avec l’étendue des recherches et créations de Nashgar). Reste que cela participe à la construction du monde, à varier les points de vue et approfondir le récit.

Si celui-ci se développe bien et est parfois un peu manichéen, le dernier tiers change les choses. La guerre commence, les traîtres se révèlent, les héros confiants vont de malheurs en drames et l’auteur brouille les cartes, ménageant plusieurs cliffhangers qui annoncent un dernier tome épique. Alors certes, l’histoire du monde (compilée dans un petit livret que Célindanaé m’a gentiment ramené des Imaginales) ne laisse pas trop de doutes sur la victoire finale du Bien (avec un grand « B »). Reste par contre à savoir dans quelles conditions, et à quel prix…

D’autres avis : Au Pays de Cave TrollsLe Bibliocosme (Boudicca) – Blog-o-livre – Le Comptoir de l’ÉcureuilLes Chroniques du Chroniqueur – …

Il y a un an, pour le #S4F3 saison 2, je lisais le tome précédent, cette fois, le tome 2 participe à la saison 3 #jemecomprends 😉 : une quatorzième chronique pour le challenge Summer Short Stories of SFFF saison 3

Challenge Summer Short Stories of SFFF - saison 3

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