Le Janissaire – Olivier Bérenval

Olivier Bérenval Le Janissaire

Un polar de SF crépusculaire ? Damned, voilà qui ne pouvait que m’intéresser, je me suis donc jeté sur Le Janissaire, d’un auteur, Olivier Bérenval, que je n’avais pas encore lu.

Résumé

(source éditeur)

Un polar crépusculaire aux confins d’un empire galactique
Khataï est une planète perdue au bout de l’univers. Elle appartient à la Communauté, l’empire galactique réunissant l’humanité qui a essaimé dans les étoiles.
Lorsqu’il y est envoyé pour enquêter sur l’assassinat d’un haut dignitaire, le janissaire Kimsè ne doute pas un instant qu’il résoudra l’affaire. Surentraînés, les janissaires forment l’élite des investigateurs de la Communauté, redoutés pour leur efficacité proche de l’inhumanité.
Mais alors que Kimsè progresse dans une enquête de plus en plus troublante, il réalise que Khataï est aussi un monde de légendes où une rébellion insaisissable gagne du terrain. Confronté aux mystérieux habitants de cette planète, il découvrira une vérité insoupçonnée…

Editeur : Mnémos – Date de parution : 08/2020 – 336 pages

L’Auteur

(source éditeur)

Olivier Bérenval a travaillé dans l’aide internationale au développement et la finance. Il est aussi un amoureux de l’Afrique, des voyages et des autres cultures.
Ianos, son premier roman marque l’aboutissement de sa passion pour les littératures de l’imaginaire.
C’est aussi un hommage à ses auteurs de prédilection: Wilson, Baxter, Silverberg, Heinlein.

Mon avis

L’action se situe sur Khataï, une planète perdue au fin fond d’un empire galactique, la Communauté, qui dirige par l’intermédiaire d’un représentant local installé dans une station en orbite (aux allures d’Etoile Noire). Le roman se situe d’ailleurs dans le même univers que Nemrod du même auteur, mais ne l’ayant pas lu, je suis bien incapable de savoir comment les deux se complètent.

Quand un haut dignitaire est assassiné, c’est un Janissaire (mélange de super-soldat et de Terminator doté d’implants, d’armes intégrées et de capacités psi !) qui est envoyé sur place. Malgré la méfiance, voir l’hostilité des forces en place (armée, police) et de la population, tout le monde le craint et sait que ce corps d’élite a tout pouvoir pour enquêter et punir au nom de l’empire. Kimsè, c’est son nom, fera pourtant une enquête assez laborieuse et se rendra compte que sous un couvert de calme apparent, la révolte gronde. Il en fera les frais, et la révélation de ses origines – et de sa condition réelle – changera à jamais sa vision du monde.

Dans le même temps, le roman s’intéresse également à Nourgehan, une jeune femme de Khataï, issue d’une famille où les enfants nés de façon naturelle côtoie leurs clones nés artificiellement. Une grande fratrie, typiques des coutumes locales, qui vit dans un désert et extrait des cristaux aux propriétés particulières (j’y ai trouvé un petit côté dunien). Et une jeune geek qui répare des I.A., un peu à l’écart de sa famille bien plus terre à terre.

Les chapitres alternent le récit conté à la première personne pour le Janissaire et celui à la troisième personne pour Nourgehan, et (bien sûr) les deux destins vont finir par converger – sans toutefois se mêler complètement – au milieu du roman, et du désert. D’enquête policière, sur fond de colonisation, voire d’exploitation, planétaire, de semi-dictature (avec un service « Renseignement » aux méthodes « expéditives »), le récit va alors évoluer vers une double émancipation, celle de Kimsè qui va pouvoir choisir son destin, et celle du peuple de Khataï qui va vouloir se libérer du joug d’un empire traçant ses populations par des implants et imposant des lois et des méthodes discutables.

Le Janissaire dispose d’un worldbuilding solide, d’une SF embarquant de nombreux ajouts cyberpunks, des vaisseaux ruches qui ensemencent les mondes habitables, des marines de l’espace, drones, robots ou méc(h)as, le tout est plutôt réussi et satisfaisant. Quelques petits défauts mineurs de style cependant, sur le fond aussi : un administrateur planétaire très (trop) caricatural et très (trop) porté sur le sexe, mais surtout le regret de ne pas en savoir plus finalement sur le héros dont le passé, maintes fois évoqué, restera quand même flou à la fin – et c’est un peu dommage. Quant à Nourgehan, ses compétences informatiques rendent très (trop) faciles et peu crédibles les scènes finales. Un sentiment mitigé donc, pour un récit dont la partie « janissaire » bien plus technocentré, sombre et intéressante est desservie par la fin et ses quelques facilités scénaristiques minant le côté « crépusculaire » annoncé.

Au passage, citons les nombreuses allusions à d’autres oeuvres disséminées ici ou là, à retrouver (ou pas) et les amusantes références aux citations placées en exergue. Et je soulignerai la charte graphique très esthétique de Mnémos ainsi que la belle couverture signée Wadim Kashin.

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9 commentaires

  1. Je n’ai lu que Nemrod, très imprégné de La légende des siècles d »Hugo…
    Une bonne partie du roman repose sur le fait que l’humanité ne sait de son passé que les bribes qu’elle a retrouvées dans les ruines d’une cité naguère appelée Paris sur une terre naguère appelée France…et se retrouve très influencée par la Révolution d’où des noms de mois révolutionnaires et les privés qui s’appellent des vidocqs…
    L’utilisation de ce vocabulaire tantôt de la révolution française tantôt de l’empire romain et d’autre de différentes époque devient très rapidement pénible voire indigeste….

    A voulu rivaliser avec Dan Simmons et Hypérion, un peu raté…

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