Le Fleuve des Dieux – Ian McDonald

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Lors de la lecture du recueil de nouvelles La Petite Déesse (il y a plus de deux ans, déjà…), je m’étais dit que je lirai un jour Le Fleuve des Dieux qui partage le même univers et a précédé le recueil. C’est donc armé de courage que j’ai attaqué le pavé (600 pages grand format), et je ne le regrette absolument pas.

Résumé

(source éditeur)

Tous les Hindous vous le diront, pour se débarrasser de ses péchés, il suffit de se laver dans les eaux du Gangâ, dans la cité de Vârânacî.
Et, en cette année 2047, les péchés ce n’est pas ce qui manque : un corps aux ovaires prélevés glisse doucement sur les eaux du fleuve ; des intelligences artificielles se rebellent et causent de tels dégâts qu’une unité de police a été spécialement créée pour les excommunier.
Gangâ, le fleuve des dieux, dont les eaux n’ont jamais été aussi basses, se rue vers un gouffre conceptuel, technologique, évolutionnaire – ou peut-être tout cela à la fois.
À travers le kaléidoscope de neuf destins interconnectés, Ian McDonald dresse le portrait d’une Inde future, mais aussi d’une Terre future, où tout n’est que vertige. Souvent considéré outre-Atlantique et outre-Manche comme le roman de science-fiction le plus important des quinze dernières années, Le Fleuve des dieux a reçu le Britisch Science Fiction Award et a été finaliste du prestigieux prix Hugo. En France, il a reçu le Grand prix de l’Imaginaire 2011 et le Prix Bob-Morane 2011.

L’Auteur

(source éditeur)

Ian McDonald est né en 1960, à Manchester. C’est l’un des auteurs de science-fiction les plus talentueux et les plus récompensés. Il est notamment connu pour son roman Le fleuve des dieux qui a reçu de nombreux prix. Ian McDonald vit à Belfast avec sa femme.

Mon avis

McDonald est un sacré conteur, et possède un sens certain du world building. Il nous emmène ici en Inde, un vaste pays qui s’est morcelé en plusieurs États plus petits, et entre lesquels les relations se sont tendues. Dans ce proche futur (2047), la technologie joue une part importante. Citons par exemple des intelligences artificielles qui sont persuadées d’être des acteurs de soap opera, des robots minuscules ou des drones guerriers, des voyages spatiaux et bien d’autres choses, confrontées aux traditions millénaires du peuple indien.

Mythologie abondante, crémation sur le Gange, préjugés de caste, exubérance populaire, jeu de cricket et omniprésence du thé… l’auteur mêle avec brio les multiples facettes de ce pays, de ses habitants, et de ceux qui le connaissent plus ou moins, grâce à de nombreux personnages principaux aux caractères et aux motivations variés. Un voyou qui se croit caïd, une journaliste ambitieuse, un flic high-tech psychorigide et son épouse venue de la campagne, le fils d’un homme d’affaire qui devra reprendre une partie de la société de papa, des chercheurs américains sur la piste d’une jeune et étrange surdouée mais aussi d’une curiosité spatiale… La liste est longue et McDonald prend le temps de tresser les fils de son intrigue avant d’arriver à rassembler tous les éléments avec brio, allant vers une fin inéluctable dans une tension croissante tandis que la mousson arrive enfin sur un pays asséché et au bord de la guerre.

Comme pour La Petite Déesse, il réussit à me passionner avec un thème et surtout un pays qui a priori ne m’attirent pas ou peu, grâce à une solide caractérisation et à une ambiance mêlée de technologie appliquée très intéressante. Et qu’est-ce que c’est bien écrit (et traduit, vraisemblablement). Ce n’est pas toujours facile à lire pourtant, c’est parfois assez touffu et un peu confus, et l’abondance de mots indiens n’aide pas. On peut certes consulter le glossaire (imparfait) en fin d’ouvrage, moi j’ai préféré me laisser emmener par le rythme du fleuve livre, quitte à ne pas toujours tout comprendre. Ce qui n’empêche pas ce très beau voyage.

D’autres avis : Efelle – LorhkanNevertwhere – Quoi de neuf sur ma pile – Le Post-it SFFF – …

Ma première lecture pour le Challenge Lunes d’Encre !

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29 commentaires

  1. Ton avis me fait vraiment penser à La maison des Derviches du même auteur. Toute une création magique autour d’une ville et d’un pays, la technologie de pointe à l’affût. Si nous y sommes sensibles, une très bonne pioche, pour les autres cela risuqe d’être alambiqué et pas assez rythmé..
    Bref, pour dire que je l’ai dans ma PAL et à lire pour le même challenge.

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  2. Intéressant, c’est toujours sympa de lire un truc un peu original, l’Inde ça change. Bon par contre je suis un peu allergique au côté complexe d’un puzzle, surtout en ce moment où j’ai butté sur Pandora dHamilton pour la même raison, mais plus tard qui sait 🙂

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  3. Un très chouette roman, j’ai adoré le lire. Par contre c’est comme la Maison des derviches, c’est tellement dense qu’on ne se rappelle plus de grand chose après la lecture.

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  4. Comme toi je ne ne suis pas forcement fan de l’Inde mais quand je vois ta critique et les commentaires je vais peut être me laisser tenter. Mais je vais d’abord lire un livre plus reposant, moins exigeant !

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