24 vues du Mont Fuji, par Hokusai – Roger Zelazny

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Curieux titre que celui choisi par Roger Zelazny pour cette novella, dont la couverture d’Aurélien Police attire forcément l’oeil.

Résumé

(source éditeur)

Son époux est mort. Ou disons qu’en tout cas, il n’est plus en vie… Pour Mari, le temps du deuil est venu. Un double deuil… Armée d’un livre, Les Vues du mont Fuji, par Hokusai, elle se met dans les traces du célèbre peintre japonais afin de retrouver vingt-quatre des emplacements depuis lesquels l’artiste a représenté le volcan emblématique — autant de tableaux reproduits dans l’ouvrage. Un pèlerinage immersif, contemplatif, au cœur des ressorts symboliques de cette culture si particulière, un retour sur soi et son passé. Car il lui faut comprendre… et se préparer. Comprendre comment tout cela est arrivé. Se préparer à l’ultime confrontation. Car si son époux n’est plus en vie, il n’en est pourtant pas moins présent… Là. Quelque part. Dans un ailleurs digital. Omnipotent. Infrangible. Divin, pour ainsi dire…

« Roger Zelazny est un poète. D’abord. Encore. Toujours. Ses mots chantent. » George R. R. Martin

24 vues du mont Fuji, par Hokusai, finaliste du prix Nebula, est lauréat du prix Hugo 1986

Editeur : Le Bélial, collection Une Heure Lumière – Traduction : Laurent Queyssi – Date de parution : 31 août 2017 – 136 pages

L’Auteur

(source Wikipédia)

Après des débuts dans la poésie, Roger Zelazny (1937-1995) obtient un vif succès dès son premier roman, Toi, l’immortel. Son oeuvre peut se saisir comme une relecture des mythes, qui n’hésite pas à croiser la religion, la magie et la technologie. Il est mondialement célébré pour sa série des Princes d’Ambre. Il a remporté six prix Hugo, devenant ainsi l’un des auteurs de science-fiction les plus récompensés.

A lire sur le blog : L’Île des Morts (intégrale) – Les Neuf Princes d’Ambre tome 1 – …

Mon avis

Tout le monde, ou presque, connait directement ou indirectement l’oeuvre du peintre japonais Hosukai. Ou tout au moins La Vague (le titre exact étant Grande vague au large de Kanagawa), l’une des estampes issue de son oeuvre Les 36 vues du Mont Fuji.

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Source : BNF

Roger Zelazny s’inspire de ces visions du Mont Fuji, parfois proéminent, parfois discret, pour baliser le parcours de Mari, une femme d’origine japonaise. Un pèlerinage de souffrance, pendant lequel elle essaie de combattre la douleur qui la ronge pour retrouver les cadrages utilisés par le peintre dans ses estampes, elle-même possédant un livre qui en comporte 24. Ce sera donc le nombre d’étapes, et de chapitres de la novella de Zelazny.

Au cours de ses étapes, Zelazny fait la part belle à sa culture, et notamment à son goût pour la poésie et pour le Japon. La plupart des références m’ont échappé (forcément) mais cela ne gêne en rien le plaisir trouvé à ce lent voyage contemplatif, qui insiste aussi sur le passé, les souvenirs. On ne sera guère étonné de constater que Mari ne retrouve pas souvent les paysages tels que Hosukai les a peint en 1830, mais l’esprit y est, et le Mont Fuji n’a pas bougé !

L’auteur parle aussi de transhumanisme, de transcendance, puisque le parcours de Mari est aussi assombri par l’ombre de son mari. Sans trop en divulgâcher, le mari de Mari (sic) a fait un choix bien différent de sa femme, et le voyage va être aussi un terrain d’affrontement entre deux visions de la vie… et de la mort.

Surprenante, plus profonde qu’elle n’en a l’air, j’ai trouvé cette novella réussie, avec peut-être seulement une fin un peu abrupte. Mais le voyage est tellement beau…

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Challenges

Seizième chronique pour le challenge « maison » Summer Short Stories of SFFF saison 3

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19 commentaires

  1. Oui, c’est tout à fait la même ompression pour moi. Très onirique comme voyage. En revanche, je ne pense pas que cela plaise à tout le monde, il y a un côté abstrait et contemplatif assez marqué.

    Je comprends que la novella ait mis du temps à être publié en France.

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