Fleurs au creux des ruines – Chloé Chevalier

Fleurs au creux des ruines Chloé Chevalier

Sous-titré Prélude aux Récits du Demi-Loup, ce court recueil de 4 nouvelles paru en collection de poche Hélios nous permet de patienter un peu en attendant la parution de Mers Brumeuses, le tome 3 de la saga brillamment commencée par Chloé Chevalier avec Véridienne et Les Terres de l’Est.

Résumé (source éditeur)

Près des forêts anciennes où chassent les premiers hommes, dans le roc des montagnes, on creuse les fondations des royaumes à venir. On y rêve de concorde, d’arts et d’amour, on y bâtit palais, ponts et destinées. Les siècles passent.
Ores vient la fin des temps, le sol tremble, la mer boue, et s’écroulent les cités qu’on croyait éternelles, en une pluie de poussière plus sombre que le jour. Mais des cendres renaît l’espoir, et s’amorce un nouveau cycle.

Fleurs au creux des ruines nous conte l’histoire du Demi-Loup.

L’Auteure (source éditeur)

Née en 1988 en Saône-et-Loire, titulaire d’un Master de cinéma, passionnée d’escrime et d’équitation, Chloé Chevalier vit depuis quelques années en région parisienne, où elle partage sa plume entre écriture scénaristique et romanesque. En parallèle, elle tient avec quelques collaborateurs de longue date les rênes d’une société de production, les Films d’Argile. Les Récits du Demi-Loup sont ses premiers romans.

Mon avis

Retour donc dans le royaume du Demi-Loup avec 4 (trop) courtes nouvelles dans un petit recueil d’une centaine de pages, qui nous permettent de plonger dans le passé.

Notre première graine : le récit d’un roi déchu, qui est repoussé par l’envahisseur (nommé Aldemar, clin d’oeil !), et dont la fille est elle aussi repoussée, mais pour d’autres raisons. Une chronique douce-amère sous forme d’un journal, technique narrative que Chloé Chevalier affectionne.

L’Art ou la Viande : sous forme épistolaire, que l’auteure apprécie également, la lente déchirure d’un jeune couple. Elle, artiste d’origine noble, part en apprentissage et se confrontera à une rivalité feutrée, tandis que lui, soldat issu du peuple, s’endurcira et partira à la guerre. Une déliquescence des sentiments amplifiée par la distance, physique entre les deux êtres, et temporelle des courriers échangés. Et une fin cruelle. Mon récit préféré du recueil.

Lors chantèrent les bêtes : encore un écrit avec le journal fragmentaire d’un noble d’un âge avancé, à la santé fragile, qui essaie de sauver sa vie et celle de son vieux chat (Aldemar !) alors qu’il est confronté à des catastrophes en série. Éruptions volcaniques, tremblements de terre, nuages sombres qui recouvrent le monde, ces méthodes semblent être celles de l’Empire des Terres de l’Est. Petite frustration de ma part, car on n’en saura guère plus alors qu’il s’agit là du texte du cycle qui contient le plus de fantasy dans une ambiance apocalyptique (avec des cataclysmes déclenchés par magie ?).

La tour sous le gris : quelques décennies après le texte précédent. Alors que le ciel est masqué par des nuages gris de cendres, et que les humains survivent dans des ruines et dans des conditions misérables, l’histoire d’une amitié entre une jeune fille inculte et un garçon aux origines visiblement élevées. Là encore, un peu de frustration envers un texte qui donne surtout envie de connaître la suite de l’histoire et de la reconstruction du royaume.

Malgré les légers bémols des deux derniers textes (qui tiennent plus de mon envie d’en savoir plus que du talent de l’auteure), j’ai retrouvé dans ces nouvelles la plume soignée de Chloé Chevalier, sa façon d’écrire qui utilise souvent des correspondances, lettres, journaux et ai apprécié d’explorer encore son univers. Vivement le tome 3 des Récits !

Quelques mots pour finir sur l’édition poche, que je trouve peu confortable avec des marges intérieures trop étroites pour bien lire le texte, et peut-être une couverture un peu trop rigide également. Mais ce qui me peine vraiment, c’est le fait d’ajouter une table des matières à la fin… dont tous les numéros de page sont faux ! Pas très sérieux, on se consolera avec la belle couverture signée Melchior Ascaride.

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23 commentaires

  1. Superbe recueil, avec une écriture variée mais très efficace.
    Pour « Lors chantèrent les bêtes » par contre : où est la magie des Terres de l’Est dans l’éruption du Krakatoa, du lac Toba, de Santorin ? Et pourquoi de la magie là, alors qu’il n’y en a nulle part ailleurs ? 😛

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    • C’est l’interprétation que j’en fais, puisqu’on y parle d’une guerre contre l’Empire et que le personnage principal va vers l’Est d’où vient un nuage mortel… Je doute que la destruction totale du Demi-Loup soit naturelle, va savoir…

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  2. Je ne connais pas du tout l’univers de Chloé Chevalier mais ce petit recueil se lit-il indépendamment des récits des demi-loups? Si oui, je débuterai bien par le recueil pour découvrir son écriture avant de me lancer dans la trilogie.

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  3. C’est L’art ou la viande qui me reste le plus en tête aussi, c’est le plus facile à suivre et le plus riche en éléments de contexte. Et elle est douée pour écrire au format épistolaire ^^
    (et oui la table des matières c’est quelque chose, en plus c’est pas la première fois que j’ai ça dans un bouquin des Moutons xD)

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